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 Le
2 novembre 2006 : Dans un article d'ARRITTI de septembre 2006, Carlu
Castellani rappel un fait marquant de l'année 1975.
"A l'appel des Comités de Soutien
aux emprisonnés, comités qui s'étaient crées un peu partout dans
l'île, un drapeau à tête de maure avait été placé sur la statue de
Paoli à Corti.
Or, dans la nuit du 18 au 19
septembre, deux gendarmes mobiles dont un officier - fait héroïque -
s'emparent du drapeau. En d'autres temps, l'affaire serait passée
quasiment inaperçue. Mais, vu le climat de l'époque, ce haut fait
d'armes était susceptible de provoquer des nouveaux et dramatiques
incidents.
En effet, cette atteinte au drapeau,
ressentie comme une offense faite à l'île, allait susciter une vague
de protestation. Aussi, alors que Colonna, conseiller général de
Corti, menace de démissionner, que les routiers du Syndicat Strada
Corsa sont prêts à bloquer les routes, le 20 au matin, le maire de
Corti, Michel Pierucci (maire de Corti de 1971 à 1983) et une
délégation du Comité de Corti se rendent à la sous-préfecture et
demandent que le commandant de l'escadron de gendarmerie restitue
l'emblème "national". Le sous-préfet, Larrefière, entame alors une
série de démarche auprès de la gendarmerie et du préfet Riolacci, à
la tête de la Région Corse depuis le 28 aout. On peut supposer que
le préfet intervint alors auprès du gouvernement dans la soirée, un
compromis fut trouvé.
Le sous-préfet de Corti quittera la
sous-préfecture accompagné des membres de la délégation pour se
rendre place Paoli où le rejoindra le capitaine de Gendarmerie
Touziet porteur du drapeau volé...
Ainsi, à 19h30, le cortège dans lequel
a pris place la chanoine Sauveur Casanova, futur évêque d'Aiacciu,
quitte la sous-préfecture pour se rendre Place Paoli où plus d'un
millier de personnes sont regroupées. Arrivé sur place, le capitaine
de gendarmerie remet le drapeau au sous-préfet qui présente à la
foule les excuses de l'administration puis, à son tour, remet le
drapeau au maire de la cité.
A 20h00, ce dernier hisse le drapeau
sous les vivats de la foule. L'alerte avait été chaude !
Commentant l'incident, Pierucci
pouvait déclarer "les autonomistes aujourd'hui ont remporté une
victoire politique importante". Certes, mais l'avenir demeurait
néanmoins incertain.
Carlu Castellani
Arritti, numaru 2007, 14/09/06
Source photo :
BWP, Unità Naziunale, Archives du site.
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