Yvan Colonna avait
insisté pour être présent au tribunal le 19 mars dernier, pour une
audience où il a déclaré : "à mon sens, Nicolas Sarkozy a fait
pression sur l’opinion publique et il exerce sur les juges des
pressions intolérables, inacceptables".
Il demandait 15.000
euros pour ses frais et souhaitait la publication du jugement.
Arrêté en juillet
2003 après quatre ans de fuite et emprisonné depuis dans l’attente
de son procès, qui se déroulera en novembre, il estimait que Nicolas
Sarkozy l’avait présenté comme l’auteur avéré de l’assassinat du
préfet Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio.
Le 5 janvier dernier,
le ministre de l’Intérieur, prié de dire lors d’une visite en Corse
s’il pensait qu’Yvan Colonna était l’assassin, avait répondu aux
journalistes : "Si vous le savez, il n’y a pas que moi qui le pense,
sinon je ne pense pas qu’on l’aurait gardé en prison".
Le 14 janvier, lors
de son investiture par l’UMP pour la présidentielle, Nicolas Sarkozy
avait vanté la "République réelle à laquelle (il) croit, celle qui
met en prison l’assassin présumé du préfet Erignac".
Le tribunal remarque
dans ses attendus que dans le premier discours, Nicolas Sarkozy ne
fait pas référence à la culpabilité d’Yvan Colonna mais au fait
qu’il est en prison. La seconde fois, il parle d’assassin "présumé,
c’est-à-dire hypothétique ou supposé, aucunement certain", souligne
le tribunal.