Le
4 mai 2006, le comité anti répression réagit contre l'acharnement
judiciaire à l'encontre du militant Jacques Mosconi
Communiqué de presse du 4 mai 2006
Acharnement judiciaire contre Jacques
Mosconi : SUITE !
Jacques Mosconi a été arrêté en
janvier 2004 et condamné l’année suivante à 4 ans de prison.
Quelques mois après sa condamnation, il a été « rapproché » en étant
transféré à Salon de Provence en novembre 2005. C’était déjà une
provocation, quand on sait qu’il y avait et qu’il y a toujours
largement la place à Borgu pour le rapprocher véritablement de sa
famille. Malgré cela, Jacques Mosconi a préparé son dossier et a
déposé une demande de libération conditionnelle à la fin du mois de
janvier 2006, lui qui était accessible à la liberté conditionnelle
depuis août 2005.
Son dossier de conditionnelle est
complet et sérieux. Il apporte la preuve de toutes les conditions de
représentation, d’un domicile, d’une promesse de travail dans le
domaine qui est le sien, la boucherie, et cette mesure lui
permettrait enfin de se rapprocher de sa famille, notamment son père
qui est malade.
Au cas où cette demande serait
rejetée, Jacques Mosconi a également déposé une demande de
rapprochement familiale pour être transféré à Borgu.
Le 13 mars dernier, alors que le
directeur du centre de détention de Salon de Provence écrivait à
l’avocat de Jacques Mosconi pour l’informer que sa demande de
rapprochement serait examinée le 22 mars par la commission
compétente, à la surprise générale, deux jours plus tard, le 15
mars, Jacques Mosconi a été transféré… sur Paris, en maison d’arrêt,
celle de la Santé en l’occurrence.
Il a fallu attendre un mois pour
connaître la raison de ce transfèrement : Un juge d’instruction du
pôle financier souhaite entendre Jacques Mosconi comme simple témoin
dans un dossier… Et pour cela, on transfert Jacques Mosconi à Paris
pendant plusieurs mois !
Ce transfèrement a des conséquences
sur la vie de Jacques Mosconi :
·
La
commission qui devait examiner son transfert vers Borgu le 22 mars
ne l’a pas fait, puisque Jacques Mosconi n’est plus incarcéré au
Centre de Détention de Salon de Provence.
·
Au lieu
d’être rapproché de sa famille, ce qui est le droit élémentaire de
tout détenu, aussi bien dans les lois françaises que dans les
directives européennes, Jacques Mosconi se retrouve encore plus loin
des siens.
·
En
passant d’un centre de détention à une maison d’arrêt, ses
conditions d’incarcération se détériorent gravement, il se retrouve
avec des portes de cellule fermée toute la journée, sans pouvoir
téléphoner. De plus, depuis le livre du Docteur Vasseur, tout le
monde connaît les conditions inhumaines de détention de cette
vieille prison de la Santé.
La demande de mise en liberté de
Jacques Mosconi a été examinée la semaine dernière. Le procureur et
le Juge d’Application des Peines (JAP) ont évoqué la possibilité
d’une semi-liberté en Corse, à la prison de Borgu, où il devrait
revenir dormir, alors qu’il serait libre la journée pour aller
travailler. Mais, au moment de rendre son jugement, le JAP, en
présence de l’avocat du prisonnier corse qui était monté pour
l’occasion à Paris, a décidé de remettre ce jugement à plus tard car
il n’était pas sûr d’être compétent, une nouvelle loi étant entrée
en vigueur depuis le 1er mai. Cette loi précise en effet
que les prisonniers politiques (pour la justice française, les
détenus de droit commun appartenant à une mouvance terroriste)
dépendent désormais d’un juge d’application des peines, spécialisé,
à Paris.
Si l’on décidait d’appliquer cette loi
à Jacques Mosconi, ce serait une première dans l’histoire de la
justice française, puisqu’une loi serait rétroactive aux dépends du
détenu…
Pendant ce temps, Jacques Mosconi
attend toujours dans sa cellule parisienne.
Le CAR exige aujourd’hui que l’on
applique enfin les lois communes et que Jacques Mosconi soit libéré
immédiatement. D’autres actions seront entreprises si tel n’était
pas le cas.
Cumitatu contr’à A Ripressione
Source photo :
U Ribombu
Source info : Comité anti répression
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