Voici l'intégralité du communiqué
de l'ETA
Cela
fera bientôt 30 ans que la Constitution espagnole nous a
été imposée. Ex-franquistes et (faux) démocrates
espagnols célèbrent déjà l'événement. En 1978, nous, les
Basques, avons rejeté cette Constitution qui va à
l’encontre des droits de notre peuple, précisément parce
qu'elle empêche le Pays Basque de décider de son avenir
en démocratie et en liberté.
Cette Constitution, qui maintient le Pays Basque dans le
cadre de la légalité espagnole, constitue un obstacle à
la construction d'un État basque. Il s'agit
d'assimilation c'est-à-dire, de la disparition du peuple
basque.
En
tout état de cause, de nos jours, négation politique et
séparation institutionnelle sont des instruments dressés
contre la volonté des Basques. La Constitution
espagnole, et la législation qu'elle génère, constitue
la principale limite antidémocratique qu’on nous impose.
Il nous revient, à tous et à toutes, de la combattre
pour repousser et supprimer ces limites.
Quelques-uns, par contre, ont trouvé leur place dans le
cadre de l'État espagnol. Comme on a pu le constater en
Navarre, la principale préoccupation des soi-disant «
progressistes », « démocrates » et « abertzales » est de
se répartir au mieux les miettes du pouvoir, à l'issue
d'élections antidémocratiques, et de justifier la
stratégie de guerre du gouvernement espagnol, au lieu de
dénoncer l'état d'exception qu'on impose à notre peuple.
Pire, l'église espagnole a nommé un général comme évêque
de Navarre.
Veulent-ils la paix ? Veulent-ils nous conquérir une
nouvelle fois par le glaive et par l'épée ?
Cette tentative de justifier l'attitude du gouvernement
espagnol ne saurait faire oublier les événements de ces
derniers mois, parce que les masques sont tombés. Le
gouvernement espagnol, ne respectant pas les points
décidés avec l’ETA lors des négociations, a essayé de
miner les positions de la gauche indépendantiste et de
désactiver le projet indépendantiste du Pays Basque.
L'objectif du gouvernement espagnol était de mener à
terme un processus dépourvu de tout contenu politique,
en définitive, un processus de reddition verrouillant la
négation et la division territoriale du Pays Basque,
avec, à la clé, une mise sous contrôle de la résistance
basque.
Mais, il a échoué. Et toute solution non basée sur les
droits démocratiques du Pays Basque serait de même vouée
à l'échec. Pendant les négociations, l’ETA a proposé une
résolution pour que le Pays Basque soit réinvesti de ses
droits, mais la réponse du gouvernement espagnol a été
négative. Finalement, cette attitude négative du PSOE a
provoqué la rupture des négociations, le PSOE n'ayant
pas fait preuve de la volonté nécessaire pour mener à
terme un processus de paix.
Le
gouvernement espagnol ne veut pas renoncer à son
attitude d'imposer par la force une restriction des
droits du Pays Basque, parce qu'il refuse d'accepter que
les Basques décident librement et sans restriction de
leur avenir ; le gouvernement espagnol a peur de sortir
perdant du conflit entre son projet et celui du Pays
Basque. Il sait que l’avenir politique, économique et
culturel des Basques se trouve dans un État basque
indépendant, parce que tout avenir leur est fermé sous
la domination de l’Espagne ou de la France. C'est
pourquoi le gouvernement du PSOE ferme la porte à cette
option de notre peuple, refuse le droit à
l’autodétermination et maintient la division
territoriale du Pays Basque dans le cadre de l'Espagne,
comme si le Pays Basque n’était qu’un morceau de sucre à
diluer dans son processus de réforme.
La
dynamique de ces derniers mois, par contre, a mis en
évidence la crise du PSOE et du PNV. Le PNV d’Imaz et d'Urkullu
ne comprend pas que sa tentative de rééditer l'esprit d'Arriaga
et de l’époque Ardanza a mené le parti au bord de la
rupture. La base du PNV, contrairement à ses dirigeants,
n'accepte pas les manoeuvres de « séduction » de
l'Espagne et la défense des intérêts des patrons
représenté par la direction actuelle du PNV.
La
base du PNV n'accepte pas non plus qu'Imaz soit disposé
à négocier avec le Parti Populaire, l’ultra droite. Elle
n’accepte pas que Balza et d'autres dirigeants de la CAV
(Communauté Autonome Basque) utilisent police et médias
contre le peuple. La police basque frappe les citoyens,
les arrête ou les épie, pour utiliser ensuite la
télévision et la radio basques (EiTB) comme instrument
d’intoxication et de désinformation. EiTB a pour mission
de masquer la réalité face aux dénonciations de torture
et de persécution. En outre, le massacre politique des
prisonniers basques est incessant. En la matière non
plus, EiTB n'informe pas et se garde de montrer les
preuves de la torture et de la persécution. Ils
préfèrent protéger leur petit confort et détourner le
regard, même si pour cela, ils doivent lécher la main
qui les nourrit. A-t-on oublié qu'un organisme public
n'a pas de propriétaire, et ne saurait être placé au
service d'intérêts particuliers mais au service du
peuple ? Tous ces responsables devront un jour répondre
de leurs actes devant une future justice basque.
Le
Parti Socialiste également est en crise au Pays Basque,
d'où il ressort que le Parti Socialiste de Navarre n'est
qu’une marionnette manipulée depuis Madrid. Les intérêts
de l'État espagnol priment sur les intérêts de la
société navarraise. Et voilà que de nombreux adhérents
du PSN et du PSE sont furieux. Et ce n'est pas sans
raison. Il fut un temps où les socialistes
basco-navarrais prenaient leurs décisions comme des
grands, mais c'est maintenant le responsable
d’organisation du PSOE, M. Blanco, qui leur dicte ce
qu’ils doivent faire. Voilà l'origine de la crise du
Parti Socialiste.
Bien des citoyens sont furieux également après avoir
entendu dire à M. Zabaleta (tête de liste de NaBai,
coalition nationaliste) qu’en échange d'un poste de
responsabilité, il était disposé à laisser de côté
l’avenir de la Navarre et du Pays Basque. Leur colère
est tout à fait légitime.
Que l'objectif de Madrid soit la liquidation du projet
indépendantiste du Pays Basque est un fait. Madrid veut
non seulement utiliser la division territoriale du Pays
Basque comme monnaie d’échange, mais le gouvernement
espagnol cherche également que la gauche indépendantiste
et le projet indépendantiste soient assimilés par
l'Espagne.
Nous voulons alerter la société basque de ce danger,
puisque les manœuvres politiques qui vont suivre
poursuivront cet objectif. Mais ils n’arriveront pas à
leurs fins.
Nous lançons un appel à tous les abertzales et
démocrates pour qu'ils continuent à travailler, puisque
tout le monde est nécessaire pour que de nouvelles
opportunités de création d'un État basque voient le
jour. Nous lançons un appel à tous et à toutes pour que
le déficit démocratique et l’injustice régnante soient
dénoncés haut et fort.
L'ETA annonce que c'est dans cet objectif et pour
obtenir des conditions démocratiques permettant de
défendre tous les projets politique du Pays Basque sur
un pied d'égalité, que l'organisation a pris la décision
de reprendre ses attaques contre les infrastructures de
l'État espagnol sur tous les fronts, et de défendre le
Pays Basque les armes à la main.
Finalement, Euskadi ta Askatasuna veut exprimer ses
condoléances les plus sincères à la famille et aux amis
du gudari (combattant) récemment décédé, Sabino
Euba, Pelopintxo.
Nous serons un exemple dans notre lutte quotidienne
jusqu'à la victoire. Au revoir et honneur à toi,
camarade !
Pays Basque, septembre 2007
Revendication des derniers attentats
L'ETA, organisation socialiste révolutionnaire basque
pour la libération nationale, revendique les actions
armées suivantes :
Deux actions à l'explosif, le 25 juillet, à Belagua, au
passage du Tour de France. Il nous faut dénoncer que,
bien que l’ETA ait averti à l'avance de la mise en place
des explosifs, les autorités espagnoles ont décidé de ne
pas procéder à l'évacuation de la zone, comme c'est
actuellement trop souvent le cas. Dernièrement, le
ministère de l'Intérieur espagnol évite de procéder à
l'évacuation ou le fait partiellement. Nous alertons sur
les conséquences d’une telle décision. La responsabilité
d'éventuels préjudices graves retomberait sur les
représentants politiques espagnols et sur la police.
Le
24 août, attaque à la voiture piégée à Durango.
L’explosion a causé d'importants dégâts matériels et a
blessé deux gardes civils.
Le
26 août, explosion d’une voiture piégée à Castellón.
Le
2 septembre, action à l'explosif sur les routes d'accès
au Pays Basque.
Euskadi Ta Askatasuna
Pays basque, setembre 2007
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