Le 12 juillet 2006 : La justice couvre la police : 3 mois avec sursis pour "rebellion".

En novembre dernier, un jeune apprenti électricien rentrait chez lui à pied, après minuit, dans le quartier du marché. Sous prétexte de contrôle d'identité, il est victime d'un passage à tabac, d'insultes anti-corse par une patrouille de 6 CRS près du Vieux-Port. Frappé, menotté et déchaussé, il sera porté au commissariat pour une garde à vue puis aux urgences, suite à ses blessures à la tête.
Rinnovu, alerté par ce jeune militant, avait dénoncé cette violence policière stigmatisée dans un communiqué après s'être rendu au matin au commissariat le faire relâcher. La presse s'en était fait l'écho, de nombreux témoins indignés ont assisté à ce tabassage à 6 contre 1. Le jeune a porté plainte ; les CRS aussi par la suite. On attend toujours sans illusion les résultats de l'enquête de l'inspection générale de la police demandée à l'époque par le procureur de Bastia...lire notre article dans cette rubrique

Curieusement, le mardi 11 juillet, noyé dans une audience fleuve, le jeune homme est jugé en premier, avant les policiers. On lui reproche des violences, la rébellion et l'outrage. Ces deux derniers concepts flous permettent de charger toute personne qui n'accepte pas le rôle de victime muette et passive qui commence pour lui.
Le procureur demanda 3 mois mois de prison avec sursis, sans chercher à comprendre quoi que ce soit.
Vers 20 heures, le jugement tombe : relaxe pour les faits de violence (menotté et déchaussé c'est dur d'être très violent) ; 3 mois avec sursis, auxquels on ajoute 5 ans de mise à l'épreuve malgré son absence d'antécédents.
Le jeune homme a fait bien sur appel. Le procès des Crs ne sera qu'une formalité de blanchiment puisqu'il a été condamné en première instance...

C'est la confirmation que la justice couvre la police dans ce genre d'affaire. Dans ce jugement moyenâgeux, elle préfère évidemment les CRS à de jeunes corses !