Le
13 septembre 2006 : Le Partitu di a Nazione Corsa a tenue une
conférence de presse de rentrée à Ajaccio. Voici l'intégralité de la
conférence de presse :
Cunferenza
di stampa – 13 di sittembre 2006 in Aiacciu
Cette nouvelle rentrée politique
ne déroge malheureusement pas à la règle de ces dernières années :
absence totale de dialogue avec l’État, comme avec la majorité de la
classe politique, conjuguée à une situation délétère sur de nombreux
plans.
Le décès brutal de deux militants à Corti a révélé également, et de
manière dramatique, l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui la
Corse. Aussi tenions-nous, en préambule, à dire une nouvelle fois
aux familles endeuillées par cette tragédie notre solidarité et
notre amitié. Par-delà les analyses, ou certaines divergences
d’appréciation, il apparaît à de très nombreux observateurs que la
Corse ne peut continuer à évoluer ainsi, sur des bases partisanes,
conflictuelles, à rebours des processus de discussion et de
reconnaissance ébauchés ces dernières années, particulièrement
durant le cycle dit « de Matignon ».
Fidèle à ses engagements fondateurs, le PNC entend contribuer cette
année avec une détermination accrue à la recherche de solutions
permettant, dans les meilleurs délais, une réelle sortie de crise.
L’analyse de
nos militants nous conduit à affirmer que la période 2006-2007 sera,
à divers titres, une période charnière. Nous comptons donc
multiplier les initiatives, dans une triple orientation, tout en
renforçant la structuration de notre parti, tant il est vrai que le
Mouvement National a besoin de cadres de référence, lisibles et
organisés, en mesure d’assumer l’option stratégique validée par les
militants.
Première orientation,
donc, celle des discussions engagées avec diverses formations
politiques à Paris, dans le cadre de la Fédération Régions et
Peuples Solidaires*. En octobre dernier, elles ont débouché sur une
première déclaration commune avec les Verts. Puis elles ont connu
d’importants développements, d’abord le 8 février 2006 avec la
participation de R&PS à la table ronde de la gauche à la Mutualité à
Paris, et, ces dernières semaines, particulièrement avec le Parti
Socialiste, sur des thèmes tels que l’environnement, le combat
contre la spéculation immobilière, la ratification de la charte des
langues minoritaires et la modification de l’article 2 de la
Constitution, un large développement de l’enseignement des langues
régionales, des évolutions institutionnelles pour les régions à
caractère spécifique et la relance d’un processus de dialogue pour
la Corse.
Malgré les
attaques répétées du clan Zuccarelli, arcbouté sur la défense du
statu quo, nos propositions ont été prises en compte et seront à
nouveau débattues prochainement. Les perspectives ouvertes par ces
contacts sont encourageantes.
Le PNC entend poursuivre dans cette voie pour parvenir à une prise
en compte effective de la question corse dans le cadre des
échéances de 2007.
L’objectif du PNC n’est pas d’entrer dans un débat partisan mais de
faciliter l’ouverture d’un nouveau dialogue afin de sortir de
l’immobilisme actuel qui nous conduira aux pires tragédies.
Malgré les contradictions électorales, nous aspirons à débattre
avec les différents candidats à l’élection présidentielle pour qu’un
consensus se fasse et que l’on sorte de l’option ultra répressive de
l’actuel gouvernement.
D’autres contacts directs ont lieu, ou seront noués. Nous rendrons
compte régulièrement, et en toute transparence, des discussions en
cours ainsi que de leurs premières conclusions.
Deuxième orientation,
la politique internationale du PNC.
Dès sa fondation, le PNC a inscrit son action dans le cadre européen
et de relations internationales poussées.
Le PNC, dans le fil des mouvements qui l’ont créé, est membre
fondateur de l’Alliance Libre Européenne**, parti politique européen
qui a fêté ses 25 ans à Bruxelles le 10 mai dernier. Une forte
délégation du PNC y était présente.
Les relations sont aussi particulièrement approfondies avec le
gouvernement basque et les partis au pouvoir en Euskadi, EA et PNV.
Ainsi, une forte délégation du PNC se rendra le 24 septembre
prochain à Bilbao (Foronda) à l’Alderdi Eguna, fête du Parti
Nationaliste Basque, plus grand rassemblement politique d’Europe qui
réunit chaque année environ 100.000 personnes. À cette occasion, le
lehendakari, président basque, prononcera un discours qui cette
année revêtira une importance particulière avec le processus de paix
engagé depuis l’annonce du « cessez-le-feu permanent » d’ETA.
Plus particulièrement depuis 1998, et dans la volonté de voir
s’ouvrir en Corse aussi un « processus de paix », le PNC a accentué
ses relations avec l’Irlande (SDLP, parti de John Hume, prix Nobel
de la Paix) et Euskadi. Différentes personnalités, acteurs des
processus irlandais et basque ont été invités à l’occasion des
Ghjurnate d’Arritti de ces dernières années et le PNC s’est déplacé
à plusieurs reprises rencontrer des membres des gouvernements
d’Ulster ou d’Euskadi.
Ainsi, avec le soutien de l’ALE, nous prendrons une importante
initiative cet automne sous la forme d’un « Colloque pour la paix »
qui sera parrainé par de fortes personnalités européennes. Nous en
appelons à l’ensemble des acteurs politiques insulaires ou de la
société civile pour venir en débattre et impulser ainsi une
véritable volonté de paix au sein de la société corse.
Troisième orientation
enfin, sur les bases de cette « dynamique de paix », le PNC entend
œuvrer de toute la force de ses convictions au rassemblement des
nationalistes afin que des initiatives soient prises pour faciliter
la mise en place d’un telle démarche et trouver ainsi les voies d’un
processus négocié avec l’État. Le sort des prisonniers politiques,
la situation économique et sociale dégradée du peuple corse, la
pression foncière et immobilière de plus en plus forte sur notre
patrimoine collectif, commandent à un tel impératif.
De même, l’ouverture à d’autres forces progressistes doit être un
objectif politique pour le nationalisme qui aspire aux
responsabilités et donc à offrir une véritable alternative à
l’impasse actuelle. Celle-ci se matérialisera dans les toutes
prochaines semaines et devrait connaître, de notre point de vue, de
réels prolongements stratégiques notamment lors des prochaines
élections municipales.
Le PNC en appelle à l’esprit de responsabilité de tous et à ce qui
peut unir les Corses au-delà de toutes leurs divergences : a vuluntà
di vita è d’avvene di a nostra terra.
_________________
*Régions et
Peuples Solidaires, regroupe le Partit Occitan, l’Union Démocratique
Bretonne et Frankiz Breizh (Bretagne), le Bloc Català et Esquerra
Republicana de Catalunya (Catalogne), le Parti Nationaliste Basque
et Eusko Alkartasuna (Pays Basque), le Mouvement Région Savoie,
l’Union du Peuple Alsacien u Partitu di a Nazione Corsa.
Abertzaleen
Batasuna (Pays Basque) et Fer’s Elsass (Alsace) ont le statut
d’observateurs.
** L’ALE
regroupe 33 partis politiques en Europe s’inscrivant dans le créneau
du nationalisme démocratique.
Source photo :
France 3 Corse, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info : ARRITTI, PNC,
Unità Naziunale
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