(Bastia Corsica, Corse)Le 17 mars 2007 : I Naziunali répondent à M. Chailley Pompei suite à son article dans La Corse votre Hebdo. Cet article ce trouve en bas du texte de réponse.

Dans la cacophonie des grenouilles qui prétendent du haut d’un pseudo savoir s’adresser au « bas peuple » certains deviennent prolixes à la faveur des évènements concernant la commémoration du bicentenaire de Pascal Paoli. Toutefois leur inspiration se fait sur le dos des autres et leur seule participation à ces manifestations est de critiquer les initiatives d’autrui. Leurs ergotements, souvent emprunts de vanité personnelle, conduit ces sapientoni version corse, à rejeter tout ce qui ne vient pas de leur petite personne. Ils en seraient  risibles si l’ensemble de ces opérations ne s’inscrivait dans un contexte révisionniste d’ensemble visant à dénaturer l’œuvre de Paoli.

    Mais venons en aux faits: se plaisent à mettre en exergue des détails, à en faire un inventaire à la Prévert de fait et dires de la vie de Paoli : il n’est pas né tel jour, il a dit cela, il écrit cela tel jour, il jouait china avec sa cousine à 10 ans…etc. Et pour mieux créditer la véracité de ses dires on précise « j’ai son portrait chez moi ! ».

    Loin de nous l’idée de dénuer l’importance de certains détails, surtout lorsque ceux-ci illustrent ou conduisent à mieux cerner l’esprit de l’œuvre du personnage ou de tel mouvement de l’histoire mais pas lorsque l’on additionne des détails exclus de leur contexte dans seul but de générer une confusion , il s’agit alors de mauvaise foi et d’imposture.  L’œuvre d’un grand homme ne se détermine par son bilan, la trace qu’il a laissé, le déterminisme historique, ou autre, dans lequel il s’est inscrit, y compris lorsque la conjoncture, l’enchaînement des évènements et la nécessité du moment lui ont fait tenir tel ou tel position, lui ont dicté tel ou tel choix pour des raisons tactiques.

    Paoli est l’homme de la nation corse, il en a hérité des Cinarchesi, de Sampieru, des révolutions de 1729 et de Gaffori. Il a bâti un Etat moderne référence pour le monde des lumières, celui des révolutions américaine et française. S’il a essayé de négocier jusqu’au bout avec la France, il a préféré la lutte inégale à la soumission honteuse ce qui prouve la grandeur de l’idéal qui l’animait en 1769 et qui l’a toujours animer. Si des hommes sont morts à Ponte Novu  c’est pour que nous autres aujourd’hui continuions le combat, pour vous c'est de la politique, pour nous c'est une lutte de libération.

Pour Paoli la nation corse n’a jamais cessé d’exister depuis l’aube des temps des « antichi rè nazionali », des rois maures et d’Ugo Colonna des chroniques anciennes à Ponte Novu jusqu’aux révolutions du XVIIIe, au royaume anglo-corse et à sa mort.

Il a certes rallié la révolution française par idéal commun des lumières, il a rompu avec elle parce que la nation corse ne pouvait exister dans la république jacobine. Il a choisit l’alliance avec l’Angleterre parce que la nécessité stratégique l’imposait face à la France, il a rejoint Londres en 1769 et 1794 d’autres l’ont fait plus tard face à l’occupation étrangère, un certain général de Gaulle notamment durant la seconde guerre mondiale.

Ce  sont les grands axes qui dictèrent la conduite de sa vie dont on peut critiquer les choix,   discuter leur opportunité, disserter sur telle ou telle motivation mais les nier tient de l’imposture et d’un parti pris idéologique et politique dont la seule raison d’être est de combattre le patriotisme corse d’aujourd’hui au nom d’une république française, archaïque, centraliste et jacobine.

Cependant nous ne sommes pas rancuniers aussi nous voudrions émettre quelques modestes conseils à ces « grands esprits » :

1        M. Chailley Pompei adressez vous de qui de droit pour rectifier la date  sur le "bas relief" de Bastia: aux affaires Bastiaises  se trouvent des professeurs agrégés en histoire. Mais malgré votre science, vous semblez ignorer qu'il existe un vrai doute voulu par sa propre famille sur la date de naissance de P Paoli, peut être pourriez vous nous éclairer , nous simples candides avides de connaissances.

2       Monsieur Chailley Pompei vous pouvez intervenir auprès de ceux qui ont refusé de l’honorer en lui donnant le nom d’une rue à Paris; intervenir auprès des rédacteurs des programmes manuels d’histoire français qui ne parlent ni de son rôle dans la chaîne des lumières ni même de son rôle dans la carrière de Napoléon Bonaparte; vous pouvez intervenir auprès de  la Poste , qui refuse toujours d'imprimer un timbre à son effigie.

3       Monsieur Chailley Pompei , vous voyez en Paoli le rebelle à la royauté en 1769, (chacun jugera); Nous nous y voyons l'acteur du siècle des lumières , qui a créer la nation Corse, et y a mis en application les préceptes de ce siècle, 40 ans avant la révolution Française.

4       Nous aurions aimé M. Chailley Pompei, admirer votre contribution dans ce domaine mais malgré quelques années d'expériences supplémentaires par rapport à nous, votre bilan semble bien maigre. Vous semblez très pointilleux sur les détails de l'histoires et leur représentation. Nous vous conseillons donc d'attaquer au burin la cape romaine de Napoléon sur la place St Nicolas. Sur cette même place , vous pourriez tout aussi bien, faire respecter Faustina offrant son dernier fils a la nation (Corse) pour combattre les Français, celle-ci est régulièrement enrubannée de tricolore.

   Nous, nous continuerons à commémorer « u Babbu di a Patria » pour nos enfants qui n’ont toujours pas d’enseignement de l’histoire de la Corse à l’école, pour les vieux qui ne l’ont jamais eu, pour les femmes (à qui il a accorder le droit de vote) et pour tous les autres, pour l’humanité enfin qui a besoin de références telles que Paoli à une époque dominée par la perte de sens et de valeurs.

Le grand homme que fut Pascal Paoli mérite tout sauf la bassesse, le mensonge et la médiocrité.

I Naziunali

Voici le texte en question de La Corse Votre Hebdo

Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
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