Le
19 septembre 2007 : Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org , (Corse - Lutte de Masse)
Un article a été publié
dans le mensuel "La voce democratica" début septembre 2007
UN CASO CHE FA RIFLETERRE
Paris, 11 rue des Saussaies, Ministère de
l’Intérieur, au troisième étage des locaux de la sous-direction de
l’antiterroriste de la police parisienne, Dominique Pasqualaggi,
archéologue et professeur d’histoire dans un lycée de Corse est
soumis à un long interrogatoire de la part des enquêteurs français.
Il est accusé d’être un militant du FLNC ( 22 octobre) et il est
désormais en prison depuis presque 18 mois en attendant son
jugement. Il a été arrêté à Marseille le 22 janvier 2006, car
suspect d’avoir participé à un attentat à Aix en Provence durant
lequel a trouvé la mort, à cause de l’explosion accidentelle d’une
bombe, l’indépendantiste Alexandre Vincenti, militant corse.
Le 14 juin vers 19 heures, après avoir signé le
procès-verbal de l’exténuant interrogatoire, Pasqualaggi se jette
d’une fenêtre laissée ouverte pour s’écraser trois étages plus bas,
dans la cour du Ministère ; il est ensuite transporté en pronostic
vital engagé à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Que s’est-il donc
passé ? Selon Martine Monteil, Directrice de la police judiciaire, «
aucune responsabilité n’est à mettre au compte de ses hommes, deux
officiers chargés de la surveillance, dans la mesure où Pasqualaggi
aurait tenté de fuir ».
Pour quelle raison aurait-il choisi de tenter une fuite impossible,
désespérée, suicidaire ? Une fuite en sautant du troisième étage
d’un vieil immeuble parisien ? S’évader pour aller où ? Dans la cour
du Ministère de l’Intérieur ? À deux pas de la résidence de la
présidence française, l’une des zones les plus surveillées de Paris
?
Au-delà des circonstances qui ont porté Pasqualaggi à se jeter par
la fenêtre, circonstances que les enquêtes en cours devront établir,
les vrais causes peuvent être identifiées à l’attitude de la part de
l ‘État français qui, dans la question corse, renie ponctuellement
tout engagement en matière de droits de l’homme. On applique à
Pasqualaggi la législation antiterroriste qui implique une détention
loin de la Corse, loin de ses liens émotionnels et sociaux, et lui
crée une situation carcérale inhumaine. La distance représente aussi
un sérieux obstacle pour ses avocats et sa défense. Pensez qu
‘encore aujourd’hui, alors qu’il est dans le coma, il n’est permis à
personne de sa famille d’être au courant de son état de santé.
Depuis les années 60, la communauté corse a initié un processus
politique de revendication nationale de son territoire. L’état
français répond à cette revendication et à ses actions en recourant
à la législation antiterroriste avec de fréquentes violations des
droits de l’homme. Ainsi, les corses nationalistes sont toujours
plus souvent condamnés pour leur pensée nationale corse qui heurtent
la pensée nationale française, pour leur idée de la république qui
ne cadre pas avec celle de la république française, pour leur
mémoire historique, pour leur volonté séparatiste. Les nationalistes
corses qui exigent le respect de leurs droits sont considérés comme
des ennemis de la France.
En Corse, le nationalisme a une conscience avancée et, de fait, ont
surgi diverses formations politiques autonomistes et
indépendantistes qui participent au processus démocratique et
mettent en avant pacifiquement leurs propres revendications.
(m.sca.)
Le dossier consacré à Dumè Pasqualaggi sur Unità Naziunale
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
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