Le
13 décembre 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale) Pendant
la dernière année politique, la gauche indépendantiste basque a été
plongée dans des conversations et des négociations politiques avec
l´État espagnol; des négociations qui n´ont pas servi à boucler un
accord politique mais qui ont permis de concrétiser et de souligner
les origines politiques du conflit et les fondements de base de sa
résolution.
Il est bien
connu que parfois l´arbre nous empêche de voir la forêt, et de la
même façon, une lecture ou une analyse reposant sur un tourbillon
d´information découlé du processus de négociation peut nous empêcher
de l´analyser d´un point de vue libérateur et de construction
nationale, reposant sur des délais de temps plus longs, des
démarches plus lentes mais à la fois plus solides et irréversibles,
qui doivent nécessairement se baser sur un processus de libération
nationale comme le basque. Notre tâche ne consiste pas dans
l´obtention de crédits politiques instantanés mais dans la
construction des conditions objectives et subjectives nécessaires
pour que notre peuple puisse accéder à sa liberté complète et
totale. Une liberté qui, en considérant la douloureuse histoire que
notre peuple a vécu sous la domination espagnole et française, ne
sera possible que dans le cadre de la construction d´un état
souverain basque fruit de la volonté de la majorité sociale et
populaire de ce peuple
Une vision de la forêt politique
basque.
L´objectif
de cette analyse n´est pas d´effectuer une révision complète de
l´histoire basque mais nous estimons qu´il est important de rappeler
au moins le parcours suivi par le mouvement indépendantiste moderne
vers la fin des années 50.
À cette
époque, une nouvelle génération de basques se trouve face à un pays
qui est à l´agonie après les dures années du premier franquisme et
dont l´identité est menacée de disparition. Avec un sentiment
national anesthésié, une culture, une langue et des moeurs sur le
point de disparaître, avec une répression structurale brutale, avec
une mémoire récente de ce que les générations précédentes ont vécu,
avec ses anciennes références nationales perdues en exil… Face à
cette situation et de façon héroïque, cette nouvelle génération de
basques sera capable, avec des efforts, du sang et des larmes,
d´éveiller à nouveau notre peuple, de l´acheminer à la liberté, en
replaçant le problème national, le problème des libertés basques sur
l´épicentre de la politique basque et étatale (tel que l´ont fait
ses ancêtres pendant le premier tiers du XXe siècle). Ainsi, vers la
fin des années 70, au moment de la mort du Généralissime Francisco
Franco et de la prétendue réimplantation de la “démocratie
espagnole”, la situation nationale basque, reposant sur le droit à
disposer d´eux-mêmes et l´unité territoriale, devient un élément
vivant et réel. Un élément central, fruit du généreux legs de
milliers de basques. Ce sera la première victoire du mouvement de
libération: le fait d´être resurgi des cendres franquistes et
d´avoir replacé en plein débat le problème national basque, ses
libertés, les patries refusées
Une
occasion perdue.
Malheureusement, les pouvoirs de l´État espagnol, chargés de
promouvoir la réforme démocratique, surestimeront leurs habiletés et
leurs efforts et miseront sur une réforme qui ne résoudra pas le
conflit, qui ne coupera pas le problème à sa racine, qui ne fournira
pas de réponse positive au droit des citoyens basques de disposer
d´eux-mêmes. Au cours de cette opération, ils compteront sur l´aide
inestimable de la gauche officielle espagnole (PSOE et PCE) ainsi
que sur la collaboration de la nouvelle génération du nationalisme
basque défaillant (PNV) qui, en renonçant aux offres de création
d´un front national basque dont l´objectif est l´obtention de la
reconnaissance du droit de disposer d´eux-mêmes et de l´untié
territoriale d´Euskal Herria, ainsi que l´amnistie totale et la
légalisation de tous les partis politiques basques, décidera de
soutenir l´opération de réforme en négociant avec les pouvoirs de
l´État la constitution dudit État des autonomies consacré dans la
Constitution espagnole de 1978, qui est contre la souveraineté
nationale basque et qui est à l´origine de la partition du pays. Un
nouveau cadre autonomique qui ne trouvait pas de solution au manque
de souveraineté basque mais qui conférait à ses protecteurs (PNV et
PSE) des quotas de pouvoir et de gestion peu méprisables.
Bien que
l´indépendantisme ne soit pas capable d´arrêter cette opération,
son opposition ferme fera que la société basque rejette
majoritairement la Constitution espagnole ,en niant la réalité
plurinationale de la péninsule, il établit la nation espagnole en
tant que sujet politique unique et la “sacro-sainte” unité
territoriale de l´état en tant que pierre angulaire du système, dont
la garante sera l´armée. C´est-à-dire, une unité sous la tutelle
d´une armée putschiste qui n´a jamais été épurée et qui obtiendra
uniquement le soutien du 1% de la citoyenneté basque, en dynamitant
de façon tranchante la tentative de légitimation de l´État espagnol
en terre basque.
Une
traversée longue et douloureuse
Tel que
nous l´avons signalé, le mouvement de libération nationale devra
confronter seul le nouveau modèle autonomique imposé avec la
Constitution espagnole, un modèle qui dénie au peuple le caractère
de sujet politique de droit et qui le divise, en plus, en deux
domaines institutionnels: la Communauté Autonome Basque qui intègre
les provinces d´Araba, Bizkaia et Gipuzkoa et la Communauté Forale
Navarraise qui représente la province de Nafarroa.
L´indépendantisme basque répondra à la nouvelle situation en luttant
en faveur des droits nationaux et en confrontant l´assimilation
espagnole, sous un masque d´autonomisme basque. La persistance de la
lutte armée ainsi que la capacité pour conformer un espace politique
de base, créateur d´un contre-pouvoir populaire dans les différents
domaines de la vie quotidienne basque (syndical, intellectuel,
culturel, linguistique, associatif, écologiste…) et son façonnage en
tant que choix politique qui réunit l´ensemble des forces
indépendantistes et de gauche autour de l´unité populaire, Herri
Batasuna, feront que ce modèle autonomique ne se consolide pas. (i)
La gauche
indépendantiste présentera à cette période une offre de solution
démocratique appelée Alternative KAS (ii) avec laquelle les noeuds
gordiens pourront être résolus.
Pendant
cette longue période, du début des années 80 jusqu´au milieu des
années 90, la gauche indépendantiste résistera à l´ensemble des
mesures répressives adoptées par l´État espagnol, sous forme de
politiques sécuritaires soi-disant légales comme le Plan Zone
Spéciale Nord ou illégales telles que la création et la promotion de
la guerre sale au moyen d´escadrons mercenaires, des politiques
législatives qui protègent des violations des droits de l´homme
constantes -législation antiterroriste-, ou même des politiques
d´exclusion telles que les politiques découlées du pacte
Antiterroriste signé par l´ensemble des forces politiques, à
l´exception d´Herri Batasuna, dans l´intention de promouvoir son
isolement politique.
Les
premiers symptômes de l´épuisement de ce modèle s´observent lors des
négociations d´Alger (iii) ayant eu lieu en 1989 entre des
représentants de l´État espagnol et l´ETA avec le Gouvernement
algérien du FLN en tant que pays hôte. Même si au début cette
tentative échoue, elle aura un effet clair et irréversible dans
l´avenir: la reconnaissance du Mouvement de Libération National
Basque comme partie belligérante.
Vers le
milieu des années 90, la crise autonomique devient palpable, des
secteurs nationalistes ayant défendu le cadre autonomique le
considère à ce moment épuisé. Fait constaté lors du pacte
souverainiste entre les centrales syndicales LAB et ELA ou lors de
la déclaration du syndicat majoritaire basque ELA en 1997 en
annonçant la mort du Statut conformateur de la Communauté Autonome
Basque. Les aspirations souverainistes du peuple basque
s´homogénéisent. Dans ce contexte, on commence à écrire un récit
de stratégie de résistance qui deviendra une stratégie de
construction nationale et sociale et qui cherchera la structuration
nationale du pays, elle cherchera un modèle de résolution du conflit
en renonçant au modèle classique de négociation entre l´État
espagnol et l´ETA, elle promouvra le besoin et la recherche d´une
intermédiation internationale, et elle devra faire constamment face
à la répression de l´État.
Dans ce
contexte, l´ETA présente en 1995 l´Alternative Démocratique (iv),
une base permettant de comprendre la politique des années à venir.
Une
nouvelle occasion émerge
Le 12
septembre a été signé l´accord Lizarra y Garazi (v), un accord qui a
représenté un fait historique par des raisons de contenu et par la
pluralité des acteurs signataires, l´importance sociopolitique, la
volonté des signataires, le moment politique, l´endroit…L´Accord a
été signé par l´ensemble des forces basques et progressistes du pays
-7 partis politiques, 8 organisations syndicales, 8 organisations
sociales..- où ils ont convenu:
- souligner
l´origine et le caractère politique du conflit à Euskal Herria
- le besoin
d´un processus de négociation et de dialogue ouvert sans
préconditions ni exclusions.
- souligner
le fait qu´il correspondait au Peuple Basque de décider de son
avenir et de prendre la décision finale.
C´est-à-dire, après avoir défendu, de façon solitaire, le besoin
d´un nouveau cadre démocratique, l´accord de Lizarra Garazi
consolidait les positions de la gauche indépendantiste une fois que
la majorité des forces nationalistes et progressistes avaient
affirmé le manque politique du conflit et le besoin d´un processus
de dialogue et de négociation reposant sur le droit du peuple basque
de décider de son propre avenir.
Six jours
plus tard, l´ETA diffuse un long communiqué adressé au Peuple Basque
en annonçant une trêve unilatérale et illimitée, et en informant
qu´elle ne représenterait pas un obstacle pour le travail entre les
forces basques et progressistes.
L´initiative de Lizarra Garazi se prolongea jusqu´à 18 mois.
D´importantes dynamiques face à l´avenir se succédèrent. Ainsi,
quelques mois avant la fin du cessez-le-feu en septembre 1999, la
première institution politique de l´ensemble d´Euskal Herria,
Udabiltza ou assemblée des élus basque, fut créée. Cette institution
d´élus représente un jalon de la longue traversée de ce pays et
surtout une réponse claire qui dit qu´au-dessus des négociations de
l´État il y a la volonté des peuples, une volonté qui construit, qui
crée son propre temps et espace et qui marque une dynamique
imparable. À partir de ce moment, la structuration du sujet
politique institutionnel basque pour l´ensemble du pays commencera
aussi à faire preuve de centralité dans le conflit.
Une
occasion qui émerge parmi des coups répressifs jusqu´alors inconnus
Ce
changement de modèle qui commence son développement à partir de la
nouvelle proposition d´Alternative Démocratique, comptera sur
l´opposition frontale des pouvoirs de l´État. Ces derniers savent
que ce processus peut permettre à la gauche indépendantiste de
démasquer les vraies raisons du conflit basque; en effet l´État
espagnol n´est pas contre la gauche indépendantiste mais le conflit
a lieu entre Euskal Herria et l´État espagnol, les pouvoirs
tâcheront d´anéantir le moteur politique de ce processus: les
organisations politiques et sociales de la gauche indépendantiste.
Au
contraire de ce que l´on croit faussement, le processus répressif
contre les organisations basques légales comme Herri Batasuna ne
commence pas avec le gouvernement du Parti Populaire ni après la
tragédie du 11S, en réalité il démarre bien avant tout cela. La
politique de répression et l´illégalisation généralisée deviendront
des vecteurs internes du conflit, si à un moment donné, la
conjoncture internationale du discours antiterroriste favorise cette
façon d´agir. On constate en effet que ce sera le gouvernement du
PSOE dirigé par Felipe González qui, à la suite de la publication de
l´Alternative Démocratique, mettra en prison les membres du comité
exécutif d´Herri Batasuna (vi).
Ce
processus répressif aura principalement lieu pendant la période du
gouvernement de José María Aznar, un processus répressif qui
comptera sur le soutien total du PSOE (pacte antiterroriste en
faveur des libertés y compris). Ainsi, cette dynamique entraînera la
cessation des journaux basques (Egin et Euskaldunon Egunkaria, ce
dernier étant le seul à être rédigé en langue basque), des journaux
d´importante diffusion et répercussion dans le pays, la cessation
d´une revue de recherche journalistique, une radio à caractère
national (Egin Irratia), ainsi que l´arrestation des organes de
direction et d´édition de ces médias et les dénonciations de graves
tortures subséquentes. De la même façon, divers organismes
populaires seront illégalisés et leurs membres seront arrêtés et
accusés de faire partie d´une soi-disant stratégie commune de l´ETA.
Toute cette
politique sera couronnée avec l´approbation d´une nouvelle Loi des
Partis dont le seul but sera la promotion de l´illégalisation de
Batasuna, ainsi que toute expression politique découlée de cette
réalité sociologique qui représente ce choix politique.
Dans ce
contexte de coups répressifs, d´entêtement du Parti Populaire, et
face à un manque d´engagement pour poursuivre le processus de
confrontation démocratique avec l´État de la part du Parti
Nationaliste Basque, ainsi que le manque de volonté du Gouvernement
espagnol pour entamer tout type de dialogue, le 3 décembre 1999,
l´ETA annonce la fin de la trêve pour répondre à nouveau de façon
armée aux coups de l´État.
Plus de répression, plus de
politique
Tel que
nous avons déjà signalé, l´objectif final de cette action
répressive, à laquelle on ajoutera une offensive politique
médiatique et idéologique généralisée de la part de l´État et de ses
principales forces politiques (PP et PSOE), contre tout ce qui peut
être considéré comme une partie de la vision nationale basque
(langue, culture, enseignement…), est d´arrêter tous les progrès
découlés de la conformation de la nouvelle stratégie en réagissant
contre le moteur des changements sociologiques qui se produisent.
Le
mouvement indépendantiste est certain que, face aux tentatives de
renvoyer la gauche indépendantiste de la scène politique, il lui
correspond d´insister et d´approfondir dans son travail politique.
Dans ce
sens, la gauche indépendantiste répondra à l´illégalisation avec une
claire volonté de non clandestinisation, avec une dynamique de
participation dans la dynamique électorale, malgré les interdictions
sans commune mesure dans l´Europe occidentale, en répondant à la
dynamique de répression et en adoptant des dynamiques menant à une
nouvelle situation politique.
L´hégémonisation
lente mais imparable du discours nationaliste et progressiste sera
constatée dans l´Accord Démocratique de Base (vii) signé par divers
acteurs politiques et sociaux qui approfondiront dans le besoin de
passer la parole au peuple basque.
Ainsi, le
PNV sera obligé de présenter une proposition de nouvel Statut
d´Autonomie pour les trois provinces de la Communauté Autonome
Basque (Plan Ibarretxe) dans lequel, en dépit des bien connues et
insurmontables limites du cadre actuel, il devra faire allusion au
caractère de nation du peuple basque, la territorialité (Euskal
Herria formée par 7 provinces) ou le droit de décision, même si cela
est fait de façon rhétorique ou dans le préambule du texte.
Finalement,
cette période comprendra aussi le début d´une ligne de contact
privée et discrète avec des secteurs du Parti Socialiste du Pays
Basque. Des contacts qui se créeront en plein affrontement et qui
serviront à débroussailler le chemin pour entamer un dialogue.
Dans ce
contexte où il est impossible d´éliminer le travail politique de la
gauche abertzale et dans un contexte de crise absolue du modèle
autonomique, où même les partis qui avaient défendu le statisme
partitioniste doivent s´approprier des termes de l´indépendantisme,
l´attentat du 11 mars 2004 à Madrid, et la grossière tentative de
manipulation de celui-ci creusera le tombeau électoral du
Gouvernement ultranationaliste de José María Aznar. L´échec
électoral d´Aznar sera la preuve de l´échec de la voie répressive
promue par le Pacte PP-PSOE contre le terrorisme.
En centrant
les clefs politiques pour la résolution du conflit
Dans ce
contexte politique ou s´avère la fin du modèle autonomique, où de
plus en plus de secteurs sont certains du besoin d´un nouveau cadre
qui reconnaisse le droit de décision, d´importantes parties de la
société reconnaissent le sujet national basque. Et face à l´arrivée
d´un nouveau Gouvernement, dont les secteurs entamaient depuis
longtemps avec Batasuna des voies de dialogue, la gauche abertzale
considère qu´il y a les conditions suffisantes pour promouvoir un
processus de dialogue politique, en présentant une méthodologie qui
répondait, selon le parti, de façon appropriée à tout le travail
réalisé depuis la présentation de l´Alternative Démocratique.
“Maintenant le peuple, Maintenant le dialogue” (viii), connue comme
la Proposition Anoeta qui naît dans l´intention d´établir les guides
de la méthode du processus négociateur. Un processus à deux voies
parallèles, une voie où l´ETA et l´État parleront des conséquences
du conflit armé, et une autre voie où les forces politiques
tâcheront de convenir sur l´origine du conflit. Cette méthodologie à
double voie sera largement acceptée par la majorité des acteurs
politiques et sociaux, y compris l´État espagnol.
Dès le
début, le processus de négociation fera preuve de tout ce qu´un
mouvement de libération national a connu: le processus de
négociation n´est en réalité qu´un front de bataille. Un front, un
cadre où chaque partie cherchera à atteindre ses objectifs
politiques.
Mais il y
aura une grande différence entre la gauche indépendantiste basque et
les représentants de l´État espagnol. Pour la gauche indépendantiste
basque l´objectif du processus n´était pas celui de chercher ses
propres objectifs politiques (l´indépendance) mais un cadre rendant
possible tous les projets politiques, alors que État espagnol
cherchera un accord recueillant son objectif politique: le
démantèlement de l´ETA, la réforme statuaire et la fin du modèle
d´État.
Par contre,
Batasuna cherchera l´établissement d´un terrain de jeu démocratique
où, de façon démocratique, on puisse ouvrir les portes à tout choix
politique sur l´avenir du pays, un choix qui compte sur une majorité
suffisante. Un terrain de jeu qui recouvre en plus l´ensemble
territorial. Une sorte de piste où ceux qui voudront atterrir avec
le modèle d´État unitaire pourront atterrir, mais ceux qui ne
voudront pas décoller du même État pourront aussi le faire en
comptant sur le soutien de majorités suffisantes.
Nous
observons que dans ce processus de lutte qui a été la négociation
des dernières années, le Gouvernement espagnol a cherché
principalement la fin de la lutte armée avec le développement d´une
voie dite technique de dialogue entre l´ETA et l´État, alors qu´il
essayait de ralentir la voie politique afin d´obtenir un accord de
réforme autonomique.
Cette
politique de l´État n´a donc pas évité le fait que les noeuds
gordiens subsistent, noir sur blanc, dans la société: le droit de
décision et la territorialité en tant qu´axes du conflit. Ainsi,
le refus de l´État à répondre à ces éléments a éclairci aussi
l´origine politique du conflit. La volonté déclarée par l´ETA
d´effectuer le démantèlement de son arsenal armé et de ses
structures devant la Commission Internationale de Surveillance dans
le cas où les acteurs politiques soient parvenu à un accord
permettant de résoudre les noeuds du conflit politique. La création
d´une scène démocratique, le certifiait.
Une
proposition démocratique intégratrice, raisonnable et envisageable
Aujourd'hui, après 30 ans de la soi-disant “démocratie” espagnole,
la société est certaine que nous nous trouvons face à un conflit
politique insoluble tant que l´on ne donne pas une solution aux
noeuds gordiens du même. Elle sait aussi que c´est l´État espagnole
qui s´oppose à les résoudre. De plus, dans ce sens, Batasuna a
présenté une proposition claire et concise. Une proposition qui n´a
rien à voir avec son postulat politique, l´indépendance. Mais une
proposition qui permet à diverses sensibilités politiques du pays de
cohabiter de façon démocratique et civilisée. Un cadre qui ouvre les
portes démocratiquement, si la majorité sociale le souhaite, à
l´indépendance et à la possibilité d´être en rapport avec l´État.
Une proposition envisageable qui rendrait possible la fin du conflit
politique armé plus ancien d´Euope de façon simple et démocratique.
Batasuna
propose la création d´un nouveau cadre démocratique établi en tant
qu´autonomie pour les quatre territoires basques sous
l´administration espagnole, une autonomie qui, en reconnaissant le
caractère national du peuple basque, aurait des mécanismes légaux
pour que les majorités suffisantes de citoyens de ces territoires
puissent décider de leur avenir ainsi que du type de rapports avec
l´État espagnol (ix).
De plus,
Batasuna propose le changement de l´état actuel de division
territoriale du pays en deux communautés autonomes sans le droit de
décider de leur avenir, vers un nouveau stade d´autonomie unique
avec le droit de décision pour les quatre provinces basques par le
biais de mécanismes démocratiques et de libre adhésion des citoyens
des deux communautés (Communauté Autonome Basque et Communauté
Forale Navarraise). Ce serait donc les citoyens des deux communautés
ceux qui devraient adopter ce nouveau cadre unique.
La balle
est dans le camp du Gouvernement espagnol.
C´est à
lui de répondre positivement à la volonté majoritaire du peuple
basque. De reconnaître qu´il y a un peuple et qu´il a le droit
de décider de son propre avenir. Autrement, il restera bloqué dans
la grande roue que représente le conflit. Dans ce contexte, la
Communauté Internationale en général et les Institutions européennes
en particulier ont aussi une obligation urgente vis-à-vis de la
société européenne, basque et espagnole.
Pendant les
dernières années, l´Union Européenne a fait preuve de capacité
suffisante pour aider et accompagner, avec des actions positives, la
résolution du conflit angloirlandais. En obtenant des résultats
divers, elle a agit et elle a travaillé pour la résolution de
conflits en Europe centrale et dans les Balkans. Actuellement, des
acteurs internationaux tâchent de promouvoir une solution pacifique
au problème du Kosovo.
Aujourd´hui, le conflit qui oppose l´État espagnol et Euskal Herria
est devenu le plus ancien d´Europe. Un conflit qui a lieu en plein
coeur de l´Union Européenne et qui indirectement déstabilise ses
piliers. Dans ce sens, les acteurs internationaux doivent aider à
obtenir une paix juste et durable dans ce coin de l´Europe. Telle
que le prouve l´histoire récente, on aboutira à cette paix en
passant d´abord par la reconnaissance d´un peuple, le peuple basque,
et le respect de sa volonté libre et démocratique.
Engagement
total
Par ce
document, Batasuna réitère son engagement total et complet avec des
dynamiques rendant possible l´établissement d´un cadre démocratique
pour le pays. Nous sommes convaincus qu´il s´agit de la seule voie
possible pour surmonter le conflit. Mais nous signalons aussi très
clairement que, malgré toutes les actions répressives, l´ensemble de
la gauche indépendantiste basque est prête à poursuivre le long
chemin de lutte et de résistance qui nous a mené jusqu´ici et qui
nous mènera, indéfectiblement, vers la liberté de notre peuple.
BATASUNA
Dpt.
Relations Internationales
À Euskal
Herria , novembre 2007.
i
)Formation d´Herri Batasuna:
ii )Alternative KAS.
iii )Conversations d´Alger
iv )Accord Lizarra-Garazi.
v ) Alternative Démocratique
vi ) Emprisonnement de la Table Nationale.
vii )Accord démocratique de Base.
viii ) Maintenant le Peuple, Maintenant la Paix.
ix )Proposition du Cadre démocratique.
Dossier
" Sulidarità Euskadi
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Unità Naziunale, Archives du site.
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Unità Naziunale
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