Le
15 décembre 2008 : (12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
Suite à la diffusion sur RFO Télé le Jeudi 11
décembre 2008 du film sur la SMSP et l’Usine du Nord, l’USTKE et le
Parti Travailliste tiennent à faire connaître publiquement leur
position.
En
premier lieu nous dénonçons une fois de plus la présentation qui a
été faite tant de l’histoire de la SMSP que de celle de l’Usine du
Nord. En effet il est regrettable de laisser penser que tout se
serait passé dans le meilleur des mondes, que personne n’était
opposé à ces projets, que l’Etat aurait toujours accompagné la
démarche de la SMSP et que seules les institutions actuelles de la
Province Nord auraient été déterminantes dans l’aboutissement de
cette démarche de rééquilibrage économique.
Nous tenons donc à apporter les
rectificatifs suivants afin que chacun puisse apprécier en toute
objectivité l’engagement des uns et autres en faveur de ces projets.
Tout d’abord après le soit disant
geste fort de Jacques LAFLEUR en faveur de la population Kanak du
Nord, 1,8 milliards CFP pour une société qui ne possédait aucun
titre minier, qui n’était qu’un sous-traitant de la SLN avec du
matériel largement amorti, la SMSP était extrêmement vulnérable et
effectivement dès 1992 elle était au bord du dépôt de bilan compte
tenu de la baisse des cours du nickel.
L’USTKE a proposé aux salariés, afin de sauver cette société, contre
l’avis du SOENC Mines de l’époque, une baisse significative de tous
les salaires et un report du versement des primes de fin d’année et
en deux fois le temps de la crise afin de sauver l’outil de travail.
Grâce à la majorité USTKE au sein du personnel les salariés ont
accepté ce sacrifice pendant 6 mois. Sans cet engagement des
salariés il n’y aurait plus de SMSP aujourd’hui.
Dans le film projeté sur RFO la moindre des choses aurait été de
rendre hommage à ces salariés, à leur sens des responsabilités et à
leur engagement dans un projet qui venait tout juste de débuter et
qui ne comportait aucune garantie.
André DANG aurait-il oublié l’assistance de l’USTKE lors des
négociations avec Nickel Mining Corporation de Michel PENTECOST à la
même époque pour la diminution des royalties versés pour la
livraison du minerai à PAMCO, fondeur
japonais alors sous contrat de livraison exclusive avec NMC, prélude
à la relation contractuelle qui allait suivre entre SMSP et ce même
fondeur pour l’évolution de la SMSP qui deviendra le N° 1 mondial de
l’exportation du minerai de nickel…
Que dire du soutien majeur de
l’USTKE dont la SMSP s’est prévalue dans le dossier de reprise de
NMC sous dépôt de bilan dans le plan proposé au tribunal de commerce
alors que sur le terrain se déchaînait le groupe MAI soutenu par le
SOENC mines…
Quelques années plus tard en 1998, l’Union Calédonienne au travers
de son Président Bernard LEPEU, accompagné du Secrétaire Général
Damien YEIWENE, rencontrait l’USTKE dans le bureau du Président de
l’USTKE d’alors pour évoquer ensemble la mise en œuvre du préalable
minier dans le but d’obtenir, en faveur de la SMSP, le transfert du
massif du Koniambo alors propriété de la SLN.
Quoi que certains puissent en
penser ce combat n’était pas gagné d’avance.
L’USTKE s’est engagée à fond dans
ce combat aux côtés de l’Union Calédonienne contrairement au Palika
qui après une rencontre avec l’USTKE déclinait cette initiative.
L’Union Calédonienne était fidèle en cela à la parole et à
l’engagement de Jean-Marie TJIBAOU mais qu’en serait-il du projet
d’usine du nord si l’USTKE majoritaire à 90% dans la SMSP avait eu
la même attitude que le SOENC Mines et s’était opposé à ce projet :
IL N’Y AURAIT PAS EU DE KONIAMBO ET PAS D’USINE DU NORD AUJOURD’HUI
!
La mobilisation conduisait donc aux accords de Bercy sans lesquels
il n’y aurait pas eu de transfert du Koniambo, donc pas d’Usine du
Nord.
Là encore le film diffusé sur RFO aurait dû faire état du rôle
primordial joué par l’Union Calédonienne et l’USTKE.
Ensuite, pendant plusieurs années
la SMSP dans le cadre des accords de Bercy mettait tout en œuvre
pour remplir les conditions posées dans ces accords, mais en
décembre 2005 soit à quelques semaines du terme la SMSP nous
informait que le groupe Eramet saisissait le tribunal administratif
de Paris pour faire annuler le transfert du Koniambo sous prétexte
que toutes les conditions de l’accord de Bercy n’étaient pas
remplies.
En
effet, il était stipulé que la SMSP devait obtenir un engagement
fort et un financement sans ambiguïté d’une société métallurgique
dans le cadre de la construction de l’Usine du Nord. Or l’Etat qui
n’avait toujours pas donné d’accord pour la défiscalisation du
projet se positionnait ainsi en spectateur avec un regard
bienveillant en faveur du groupe Eramet. Compte tenu des risques
encourus par la SMSP et la probabilité d’une décision de justice
favorable à la SLN, l’USTKE lançait une action sur le terrain en
occupant les abords du Haut Commissariat pendant 5 jours, en
bloquant plusieurs gendarmeries ou subdivisions notamment à Ouvéa,
Lifou, Poindimié etc… Le conflit se terminait par la signature d’un
document stipulant que l’Etat soutiendrait le projet SMSP et
accorderait la défiscalisation pour l’Usine du Nord.
Cet
accord transmit à la SMSP était joint au dossier déposé devant le
tribunal administratif de Paris et faisait tomber toute
l’argumentation préparée par le groupe Eramet. Au sortir du tribunal
le PDG d’Eramet, Mr. Rambo déclarait devant la presse française que
l’Etat avait reculé devant un syndicat indépendantiste en Nouvelle
Calédonie, l’USTKE.
Dans le film diffusé sur RFO, nous entendons que la défiscalisation
était accordée fin décembre 2005 comme si cela coulait de source en
occultant le conflit mené la semaine précédente par l’USTKE et
l’accord qu’elle venait de signer avec l’Etat on comprend bien la
portée, non pas historique de ce film, mais plutôt électoraliste en
prévision des prochaines provinciales.
Ceux qui se sont le plus
mobilisés, le plus battu pour la SMSP et l’Usine du Nord en
l’occurrence les salariés, l’Union Calédonienne et l’USTKE sont
restés invisibles tout au long d’un film supposé retracer l’histoire
d’une société et la mise en œuvre d’un projet d’usine.
Beaucoup de gens nous ont contactés après la diffusion du film pour
nous faire savoir leur déception et nous apporter leur soutien.
Notre combat n’aura eu qu’un but, sauver la SMSP, la faire grandir
et permettre la réalisation de l’Usine du Nord et du Projet POSCO
que nous avons soutenu puisque là encore, le projet du gouvernement
de limitation d’exportation de la teneur à 2,30% maximum
préjudiciable au projet POSCO était modifié suite à une mobilisation
de l’USTKE devant l’immeuble gouvernemental.
Chacun appréciera. Rien n’est jamais gagné pour toujours, l’USTKE et
le Parti Travailliste resteront très vigilants sur le devenir de ce
pour quoi ils se sont battus.
Nous terminons, en rendant hommage
à tous ceux grâce à qui cette usine verra le jour des responsables
aux militants et en particulier aux salariés de la SMSP et à ceux
des autres sociétés minières qui ont toujours suivi les mots d’ordre
de solidarité de l’USTKE vis-à-vis de la SMSP et qui pour cela ont
été sanctionnés professionnellement et financièrement.
Pour le Parti Travailliste
Le Président
Louis Kotra UREGEI
Pour l’USTKE
Le Président
Gérard JODAR
Dossier
Sulidarità Kanaky :
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Unità Naziunale, Archives du site.
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