Le
19 décembre 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)Un
procès concernant 11 militants basques a eu lieu cette semaine.
Comme à leur habitude, ils ont refusé de participer au débat mais
ont toutefois fait une déclaration commune par l'intermédiaire de
l'un d'entre eux.
Depuis mardi 9 décembre 2008,
s’est déroulée une nouvelle parodie de procès ayant pour objectif,
comme le passé l’a démontré de façon systématique et comme cela
vient d’être confirmé, de condamner des militants politiques
basques.
Au banc des accusés :
- Ismael Berasategui Escudero.
- Iñaki Esparza Luri.
- Igor Letona Biteri
- Mikel Uzkudun Lizaur
- Mikel Illaramendi Zabaleta
- Jose Candido Sagarzazu Gomez
- Inociencio Soria Valderrama
- Jose Campo Barandiaran
- Iñigo Elizegi Erbiti
- Laurenxa Guimon
Ainsi que Claude Recart, comparaissant libre.
Les deux premiers jours se sont déroulés presqu’à l’identique. Le
mardi matin, devant une salle pleine, et après l’appel des prévenus,
a commencé la lecture de l’acte d’accusation. A la reprise de
l’après-midi, les preso ont refusé une nouvelle fouille (ils en
avaient eu une première le matin et n’avaient pas quitté le Palais
de justice depuis) avant de rentrer dans la salle d’audience.
Constat d’huissier fait, le Président du tribunal décide de
reprendre la séance sans les preso. Protestations du public qui,
debout le poing levé, entame le « Chant du Gudari ». Interruption de
séance. Le public sort et décide de ne pas revenir en solidarité
avec les preso. Le procès continue.
Le mercredi matin, l’audience reprend en présence des preso,
ceux-ci, comme la veille, ayant accepté la fouille à l’arrivée. Fin
de la lecture de l’acte d’accusation et résumé, par le Président des
44 chefs d’accusation concernant chacun un ou plusieurs accusés. Le
magistrat donne la parole aux accusés et c’est Jose Campo qui prend
la parole dans une déclaration qui a été l’élément le plus important
à retenir de ce procès.
« Vous nous avez amenés dans
cette salle pour nous juger au nom du Peuple français. Avant tout,
nous voulons vous avertir que votre tâche relève de l’impossible et
que tous vos efforts seront peine perdue, parce que nous,
combattants basques, avons décidé volontairement de donner le
meilleur de nous-mêmes, et c’est le Peuple basque, et lui seul, qui
peut nous juger. Vous, magistrats de la République française, vous
pouvez nous condamner, même lourdement comme vous avez pris
l’habitude de le faire, mais vous ne pourrez jamais nous juger.
Cependant, profitant de
l’occasion qui nous est donnée, nous voudrions nous adresser au
Peuple français dont vous êtes les représentants dans cette Cour,
afin d’éclaircir quelques réalités qui lui sont occultées.
Tout d’abord, nous voulons
souligner que ce qui nous a amené à lutter par les armes, c’est
l’existence d’un conflit entre notre Pays, Euskal Herria, et le
Royaume d’Espagne ainsi que la République française. Ce conflit
étant de nature politique, sa résolution ne viendra que par la mise
en place de mesures politiques accordées lors d’un processus de
négociation qui impliquera tous les acteurs sans aucune exclusion.
Au Pays Basque il existe déjà
un large consensus autour des points minima pour qu’un tel accord
ait lieu : la reconnaissance du Droit à l’Autodétermination, pour
l’ensemble des citoyens, et la reconnaissance du territoire basque
dans son ensemble, par delà les frontières administratives et
étatiques. Ce sont des points incontournables de nature absolument
démocratique.
Une des sources du conflit
politique réside dans la négation systématique faite aux citoyens
basques d’exprimer en toute liberté leur choix politique pour leur
Pays. Choix nié actuellement tant par la Constitution espagnole qui
vient de fêter ses 30 ans, que par la Constitution française.
-Laisser s’exprimer et
décider les citoyens basques en toute liberté.
-Garantir le respect de leur choix une fois celui-ci exprimé.
Voilà les raisons de notre lutte.
Voilà les raisons de notre paix.
Nous, prisonniers politiques basques, nous sommes des otages de la
France et de l’Espagne. En ce moment nous sommes plus de 750
dispersés dans vos geôles. Et nous savons que tant que les
dirigeants de États qui oppriment notre Pays ne se résoudront pas à
marcher dans la voie du dialogue et de la négociation, il y aura des
Basques qui lutteront pour leur patrie, comme le font partout dans
le monde les citoyens qui résistent à l’envahisseur de leur terre,
comme l’ont fait les citoyens français devant les nazis ou comme
l’ont fait les fellagha algériens devant vos forces armées.
Nous savons que le dernier prisonnier politique basque sortira libre
le jour où la résolution de l’actuel conflit sera en voie de
résolution. Nous sommes les premiers à souhaiter que ce jour arrive.
Nous, combattants basques, nous sommes fiers de notre combat,
d’avoir répondu à l’obligation de tout un chacun à défendre son Pays
avec toutes les armes à notre disposition. L’organisation Euskadi Ta
Askatasuna (Pays Basque et Liberté) nous a donné cette occasion et
nous sommes fiers de l’avoir acceptée, malgré tous les efforts et
sacrifices que cela comporte. La liberté de demain vaut les
souffrances d’aujourd’hui.
La République française, comme tous les États impérialistes, a
éduqué ses citoyens à regarder au loin. Qui n’a pas vu la France
s’insurger sur le sort des Tibétains soumis à la toute puissante
Chine ? Alors qu’elle reste aveugle devant ce qui se passe à
l’intérieur de ses frontières imposées, au Pays Basque, en Corse, en
Polynésie, en Bretagne.
D’autre part, ces mêmes citoyens, quand ils regardent au loin, sont
incapables de voir, de comprendre les changements politiques qui
sont en train de s’opérer dans le monde et même près de chez eux,
ici en Europe. Les différents processus d’indépendance qui ont eu
lieu en Europe et qui se dessinent dans un avenir proche, donnent
raison à notre lutte.
Avant-hier, c’était le tour des Républiques baltes, hier
l’ex-Yougoslavie a donné naissance à de nouvelles entités qui font
partie de l‘Europe au même titre que la France, ou qui le feront
prochainement. Demain ce sera probablement le tour de l’Écosse, du
Groenland. C’est l’avenir qui attend les Basques, les Catalans, les
Corses et les autres peuples, grâce à nos luttes. Parce que la
grandeur ne se mesure pas en kilomètres carrés, ni en nombre
d’habitants, et encore moins en pays et territoires conquis,
colonisés, et en êtres humains obligés à renier leur propre culture.
Nous voudrions que vous fassiez part de tout ceci au Peuple français
que vous dites représenter.
Nous voudrions dénoncer fermement la répression de l’État français
contre le Pays Basque, interdisant notre langue, empêchant que notre
culture puisse se développer normalement, que nous puissions
profiter de nos ressources naturelles et économiques en liberté et
en solidarité avec nos voisins. Nous dénonçons particulièrement la
politique du tout répressif contre les citoyens basques qui ne fait
que remplir les prisons françaises.
Quant à nous, nous refusons
de participer à cet acte prétendument judiciaire où tout est décidé
d’avance.
Vous pouvez nous condamner, mais vous ne pourrez pas nous juger.
Tant que votre répression ne s’arrêtera pas, vous n’aurez que
l’expression de notre profond mépris.
- Autodétermination pour le Pays Basque !
- Amnistie pour les prisonniers politiques basques !
- Gora Euskal Herria askatuta !
- Gora Euskal Herria sozialista !
- Gora ETA ! »
Pour l'intégralité du
compte-rendu de cette parodie, rendez-vous ici :
http://www.radiopays.org/euskadi/actualite.php?id=466
Dossier
" Sulidarità Euskadi
:
Lire le dossier ici
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
Vos
réactions sur cet article ici :http://forucorsu.unita-naziunale.org/portal.php |