Le
5 mai 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
Le 15 mai a été proclamé journée internationale des
familles par l'Assemblée générale des Nations Unies, dans sa
résolution du 20 septembre 1993. Cette manifestation reflète
l'importance que la communauté internationale attache à la famille
et la volonté d'inciter les gouvernements à faire porter leurs
efforts sur la politique familiale. Cette politique ne peut ignorer
la situation des familles ayant un membre incarcéré. Les nombreux
rapports sur la prison soulignent rarement cet aspect, tant il y a à
dire sur les conditions d'incarcération. Pour autant,
l'incarcération bouleverse l'équilibre de la famille, à la fois
concernant la relation conjugale, la relation parent/enfant et toute
autre relation intrafamiliale.
La personne
incarcérée subit le choc de l'incarcération. De leur côté, les
proches subissent la brutalité d'une séparation soudaine. Par la
suite, les possibilités de maintenir les liens existent mais elles
sont limitées. Il existe la correspondance, le téléphone, les
visites, les unités de vie familiale et les permissions de sortir,
avec des modalités différentes selon les personnes et les
établissements.
La
correspondance est vérifiée ; même si les courriers ne sont pas
systématiquement lus, le fait de savoir qu'ils peuvent l'être
conduit à une autocensure.
Le téléphone
n'existe que pour les personnes condamnées définitivement et
incarcérées en établissement pour peine, mais que se dire lors de
conversations téléphoniques écoutées ?
La distance trop
importante entre le lieu de vie de la famille et la prison, les
horaires de visite peu souples, la prise de rendez-vous compliquée,
l'absence d'intimité durant la visite sont autant d'éléments qui
fragilisent les liens familiaux.
La règle 24-1
des règles pénitentiaires européennes, dans leur version adoptée en
janvier 2006, stipule pourtant que "les détenus doivent être
autorisés à communiquer aussi fréquemment que possible - par lettre,
par téléphone ou par d'autres moyens de communication - avec leur
famille, des tiers et des représentants d'organismes extérieurs,
ainsi qu'à recevoir des visites desdites personnes.
Les unités de
vie familiale n'existent que dans 7 établissements sur 190 ; la
première a été inaugurée en 2003 (centre pénitentiaire de Rennes),
alors que ce dispositif existe au Canada depuis les années 80. Ces
unités sont un progrès ; néanmoins, des personnes incarcérées
hésitent parfois à inviter un parent, un(e) conjoint(e), un enfant à
vivre ce temps avec elles dans l'enceinte même de la prison. En
outre, l'octroi de cette possibilité peut être assimilée à
l'attribution d'une récompense, en réponse à un bon comportement.
Les modalités
existantes de maintien des liens sont insatisfaisantes, ce qui
contribue à ébranler l'équilibre familial. L'absence d'un parent due
à son incarcération est pour l'enfant un handicap majeur. La
représentation de la prison rend difficile l'investissement dans les
liens affectifs lesquels pourraient se retrouver associés à une
image négative. L'absence ou l'appauvrissement de la sexualité
contribue à déstabiliser les couples. L'incarcération à elle seule
ne peut expliquer les ruptures conjugales mais elle les précipite.
Les personnes
qui ont commis une infraction sont condamnées à une peine privative
d'aller et venir ; elles ne sont pas condamnées à la privation
affective, à la privation sexuelle. Les proches n'ont pas à pâtir
d'une situation dont ils ne sont en rien responsables.
La rédaction
Ban Public
Mai 2008
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Unità Naziunale, Archives du site.
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