Le
13 mai 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Presse Française France soir)
A peine arrêtés et loin d’être jugés, les
suspects sont désignés comme les « auteurs » d’attentats
terroristes.
Sans doute emportée par un certain
enthousiasme policier, la « première fliquette de France « a pris
quelques libertés avec les principes du Code pénal. Le 2 mai,
Michèle Alliot-Marie a ainsi envoyé une lettre à plusieurs leaders
de syndicats de police pour se féliciter de l’arrestation des treize
activistes Corses.
Dans ce courrier, que
France-Soir s’est procuré, la ministre de l’Intérieur rappelle
sa détermination à traquer les auteurs d’actes terroristes et des
violences « avec armes perpétrées à l’encontre des forces de
l’ordre ».
« C’est donc avec satisfaction que
je souligne auprès de vous l’importance de l’interpellation, les 21,
23 et 24 avril, de 13 personnes impliquées dans divers attentats en
Corse », écrit MAM. Et de poursuivre : « Sont en effet arrêtés les
auteurs d’actes qui auraient pu avoir des conséquences dramatiques
pour certains de vos collègues, et notamment :… » Suit la liste des
tirs de roquette, jets de grenade et autres mitraillages de
tradition insulaire.
Problème, les treize « personnes
impliquées », présentées comme les « auteurs » de « divers
attentats » sont encore et jusqu’à leur éventuelle condamnation,
présumées innocentes.
Certes, ils ont été mis en examen
et certains seraient passés aux aveux. Mais cela ne préjuge en rien
de leur culpabilité. Les politiques rappellent souvent, avec raison,
la presse à ses devoirs et au respect de la présomption
d’innocence. Un principe qui vaut même pour les encagoulés Corses.
Et même pour les ministres.
Philippe Cohen-Grillet
France Soir
Source photo :
France Soir
Unità Naziunale, Archives du site.
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