Une action qui a pour but de dénoncer la "répression" de l’action syndicale en Nouvelle-Calédonie.

Enlisement du conflit Véolia

Les militants tiennent à rencontrer le secrétaire d’Etat afin de lui exposer la situation locale, car un bras de fer perdure entre l’Etat et l’USTKE. En janvier, un conflit, toujours en cours à la société de transport Carsud, filiale de Véolia, a dégénéré en violences avec les forces de l’ordre, faisant plusieurs blessés. A la suite de ces faits, Gérard Jodar a été condamné à douze mois de prison, dont six ferme, et 22 militants ont également été condamnés à des peines allant de un mois à un an ferme. L’affaire doit revenir en appel mi-juillet.

« Le droit de grève est remis en cause »

Les peines infligées aux grévistes ainsi que les sanctions à l’encontre des militants exaspèrent les membres de l’USTKE. « Depuis plusieurs mois, on constate que l’Etat envoie systématiquement les forces de l’ordre lors de conflits dans les entreprises », a déclaré Gérard Jodar, président de USTKE. « Le droit de grève est remis en cause », ajoute Corinne Perron, responsable en France de L’USTKE. « La CFP, une entreprise dirigée par Jean-Yves Bouvier, le patron du Medef local, a licencié des salariés qui avaient pris part à une grève générale. Celle-ci avait pourtant été annoncée », affirme-t-elle.

Gérard Jodar a également accusé le Medef local de se placer « dès le départ en cas de conflit en situation de non dialogue » et il a reproché aux collectivités de multiplier les plaintes « pour occupation de terrain ou du trottoir ». « Nous voulons faire comprendre à M. Jégo que l’Etat doit arrêter d’être au service des entreprises et qu’on doit revenir à une utilisation beaucoup plus saine des forces de l’ordre », a-t-il également déclaré.

Une première visite attendue

M. Jodar a indiqué que des mouvements seraient organisés pour interpeller M. Jégo « avec de la musique, style carnaval de Rio façon kanak ». Corinne Perron explique que ces manifestations pacifiques auront lieu devant le Haut-commissariat au moment de la réception du secrétaire d’Etat. « Nous allons également demander à être reçus par Yves Jégo, ajoute-t-elle, nous lui demanderons d’interpeller Véolia afin que des responsables acceptent de négocier avec l’USTKE, ce qu’ils ont toujours refusé. »

Du 28 mai au 2 juin, Yves Jégo effectue sa première visite en Nouvelle-Calédonie depuis sa prise de fonctions au secrétariat d’Etat à l’Outre-mer en mars. Le secrétaire d’Etat devrait rencontrer Harold Martin, président du gouvernement. Il devrait ensuite visiter le chantier de l’usine du Nord, et se rendre sur la tombe du leader indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou, assassiné en 1989. Il est également attendu au jubilé Karembeu, un match de foot qui opposera les Bleus de 98 à une sélection océanienne.

En octobre dernier, lors de la visite du précédent secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, Christian Estrosi, l’USTKE avait déjà organisé des manifestations pacifiques devant le Haut-commissariat, pendant une réception en son honneur. Ce dernier avait alors exigé du Haut-commissaire Michel Mathieu qu’il fasse intervenir les forces de l’ordre pour les évacuer. Ce dernier avait refusé puis présenté sa démission, déplorant « une divergence sur le durcissement du maintien de l’ordre. » Yves Dassonville, ancien préfet de la Martinique et directeur de cabinet de Christian Estrosi, avait été nommé nouveau Haut-commissaire de Nouvelle Calédonie.

Maïté Koda, le 27 mai 2008

http://nouvellecaledonie.rfo.fr/article390.html

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