Le
21 octobre 2008 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
Le 16 octobre, le tribunal
d'application des peines siégeant à la prison des Baumettes à
Marseille a décidé, après seulement cinq minutes de délibération, la
révocation du régime d'aménagement de peine appliqué à Jean-Marc
Rouillan depuis décembre 2007 après 21 ans de prison. L'appel sera
jugé dans les quarante jours.
Alors que le Service
pénitentiaire d'insertion et de probation était favorable au
maintien du régime de semi-liberté de Jean-Marc Rouillan, la
décision prise par les juges satisfait entièrement aux demandes du
parquet, qui aujourd'hui se félicite bruyamment d'avoir mis fin au «
scandale » que constituait pour lui ces dix mois de semi-liberté,
même assortie de conditions très restrictives.
Le pouvoir politique, opposé
depuis des années à toute mesure d'aménagement de peine pour
Jean-Marc Rouillan, vise ainsi à empêcher sa libération
conditionnelle qui était prévue en fin d'année. Il a donc orchestré
cet emballement médiatique au cours duquel les propos tenus ont été
déformés voire même falsifiés.
En réalité, s'il était interdit à Jean-Marc Rouillan d'évoquer les
faits pour lesquels il avait été condamné, il ne lui était
aucunement interdit de rencontrer des journalistes, de donner des
interviews ni de s'exprimer sur la situation politique d'aujourd'hui
et sur son nouvel engagement militant. D'autre part, Jean-Marc
Rouillan n'a pas parlé des faits, il n'a fait que commenter
l'interdiction d'en parler. Enfin, rappelons qu'il n’y a aucun
fondement juridique à lui imposer aujourd'hui un chantage aux
regrets, alors que ceux-ci n'ont pu être exigés de lui pour le
placer en semi-liberté. De fait, la notion de repentance n'existe
pas en droit français.
Mais il fallait interdire à Jean-Marc Rouillan toute expression
politique. Il ne fallait pas qu'il parle et que sa parole puisse
être écoutée de tous ceux qui subissent aujourd'hui une crise aux
conséquences dramatiques. Jean-Marc Rouillan a parlé, il doit donc
retourner en prison.
Ceux qui ont hurlé avec les loups, mais aussi ceux qui n'ont pas eu
l'honnêteté intellectuelle de dénoncer hier l'amalgame mensonger
répandu par certains médias, ceux qui sont restés frileusement dans
leur niche et n'ont pas voulu « se mouiller » pour défendre
Jean-Marc Rouillan peuvent maintenant se demander quelle part de
responsabilité ils ont dans sa réincarcération.
Des juges ont décidé de mettre un militant politique en prison non
pour des actes accomplis, mais pour une seule phrase prononcée,
c'est-à-dire pour ses opinions. Ces juges n’ont même pas pris la
peine de motiver leur jugement.
Ailleurs, d’autres militants doivent payer de fortes amendes sous le
prétexte d'« outrage », utilisé pour faire taire toute opposition.
Des travailleurs sont condamnés par la justice pour avoir défendu
leurs droits. Des sans-papiers, enfants et adultes, sont raflés et
expulsés avec la plus grande des violences. Des jeunes sont
poursuivis pour avoir seulement sifflé la Marseillaise. Et tous,
nous sommes de plus en plus surveillés, fichés, contrôlés par Edvige
ou son avatar Edvirsp.
Aujourd'hui, laisser se développer sans réagir de telles atteintes
aux libertés serait lourd de conséquences pour l'expression
démocratique de tous. Face à l'arbitraire, nous appelons à l'unité
pour défendre nos droits.
C’est ensemble que nous pourrons sortir Jean-Marc Rouillan de prison
!
Sans oublier Georges Cipriani et Régis Schleicher.
Le Collectif « Ne laissons pas faire ! »
Paris, le 17 octobre 2008
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
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