Le
20 septembre 2008 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) Visage
serein, ton calme, Anthony Bozzi, militant du Rinnovu, comparaissait
hier après-midi, devant le tribunal correctionnel d'Ajaccio au
Finosello, dans le cadre de l'affaire de l'incendie du bureau d'Ange
Santini, président de l'exécutif, dans la soirée du 12 janvier au
terme de la manifestation qui avait dégénéré, à Ajaccio.
L'homme
devait répondre de sa responsabilité dans l'incendie. L'audience
s'est déroulée dans le calme hier, dans une salle remplie d'amis et
sympathisants. Son cas avait été dissocié, en raison d'un vice de
procédure, de celui de trois autres militants (1), relaxés au
printemps dernier. Ses avocats, Me Mariaggi et Me Mondoloni ont
plaidé la relaxe, arguant notamment le manque d'éléments matériels
permettant d'établir la responsabilité d'Anthony Bozzi dans
l'incendie du bureau d'Ange Santini. Selon la défense « ni le
portable de M. Bozzi, ni les images de la vidéo surveillance, ni la
casquette ne parlent...»
Des zones d'ombre
De même
que le refus de se soumettre aux tests ADN ne constitue pas, une
reconnaissance du délit, pour la défense. La casquette portée par
Anthony Bozzi a, elle aussi fait débat.
Le
procureur de la République d'Ajaccio, José Thorel, s'appuyant « sur
l'analyse de la vidéosurveillance et les photos horodatées, sur
lesquelles Anthony Bozzi apparaît vêtu d'un blouson noir et d'une
casquette de motif camouflage, d'abord à 20 h 58, le commando se
dirige vers le bureau. 21 h 02, nous sommes alertés du début de
l'incendie. de 21 h 06 à 21 h 08, filmés de dos, ils quittent le
troisième étage de l'assemblée de Corse. À 21h15, la vidéo montre
Anthony Bozzi, sifflotant presque, dans le hall, en quittant les
lieux ». Pour l'avocat de la collectivité territoriale de Corse,
laquelle s'était constituée partie civile, « il est évident que M.
Bozzi a participé à l'incendie et doit être poursuivi. La CTC
agissant par le biais de son président entend, compte tenu de la
gravité des faits, renvoyer sur les intérêts civils afin de
finaliser le montant du préjudice. »
Le
procureur a requis un an d'emprisonnement ferme à l'encontre
d'Anthony Bozzi. Le jugement a été mis en délibéré, au 24 octobre
prochain.
Une justice
« bling bling » selon la défense
Pourtant,
deux éléments ne concordent pas avec les images de la vidéo : d'une
part le témoignage de la compagne de M. Bozzi, assurant que celui-ci
était de retour à la maison à 20h10 le soir de la manifestation. Et
d'autre part, Me Mariaggi met en exergue «
le relais téléphonique du Bd Danielle Casanova indiquant la présence
d'Anthony Bozzi avec son portable à 18h24. »
Me Mariaggi
estime qu'il « n'y a jamais eu
d'instruction, on a cédé aux sirènes d'une justice bling bling. Le
procès-verbal qui se trouve au dossier est un faux. Il y a eu une
forme de tri sélectif, Et je ne sais pas pourquoi on a choisi
Anthony Bozzi, père de famille ».
En sortant
du tribunal la défense affichait un sentiment « d'acharnement » dans
ce dossier « quasiment vide ».
(1) Le 21
mai dernier, le tribunal relaxe trois autres militants nationalistes
: Michel Terrachon, Paul-Félix Benedetti et Maxime Susini,
poursuivis pour la même affaire
DOSSIER :
La manifestation,
l'incendie, les interpellations, les procès :
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