Il est des interpellations qui, au Pays Basque
"comme nulle part ailleurs", semblent répéter un schéma répétitif,
et un peu lassant : après avoir relâché les 6 premières personnes
sans avoir conclu à une responsabilité dans les deux affaires qui
secouent le Ministère de l'Intérieur et au-delà, quatre personnes
ont recouvré une totale liberté hier soir tard dans la nuit.
Il s'agit de Eñaut Elosegi, Jokin
Etxebarria, Guilano Cavaterra et Gwenaëlle Morvan.
Tandis que les perquisitions continuent au siège
bayonnais de Batasuna, un nombre grandissant de voix politiques
locales rejoignent les protestations quant au caractère non
discutable de la présomption d'innocence.
La manifestation souhaitée par Batasuna samedi
prochain verra s'ils rejoignent également le cortège des militants
basques.
Le 24 septembre 2008 : Une quinzaine de militants basques, dont le porte-parole de Batasuna Xabi Larralde, ont été interpellés ce matin. A Bayonne, les bureaux du parti indépendantiste ont été perquisitionnés.
Une quinzaine de militants basques ont été interpellés à plusieurs endroits en Pays Basque nord (Saint-Pée, Bayonne, Urrugne, etc.) dans la nuit de mardi à mercredi.
Parmi les détenus se trouvent Xabi Larralde, porte-parole de Batasuna, Jean François Lefort, ancien porte-parole du comité de soutien aux prisonniers basques Askatasuna, Maider Duhalde, Jean-Claude Aguerre, ancien membre de Batasuna, Patricia Martino, Haritza Galarraga, Giuliano Cavaterra, Frederic Carricart, Jokin Etxeberria, Aurore Martin, Ion Irazola, Antton Etxeberri et Mirentxu Laco a indiqué le Mouvement pro-Amnistie. Ils ont tous été placés en garde à vue.
Les interpellations ont été conduites par les enquêteurs de la sous-direction anti-terroriste (SDAT), de l'Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), de la police judiciaire de Bordeaux et de la section de recherche de la gendarmerie de Pau (Pyrénées-Atlantiques).
Plusieurs perquisitions ont été effectuées aux domiciles des responsables du parti indépendantiste basque suite à ces interpellations. A Bayonne, le porte-parole de Batasuna Xabi Larralde a été conduit dans les locaux du parti pour procéder à une perquisition où un important dispositif policier était déployé.
Au mois de mars, de nombreux militants, dont plusieurs ont été détenus ce matin, ont vu leurs comptes bancaires se faire bloquer sur ordre du juge Baltasar Garzon. En juin 2005, le parti indépendantiste, interdit en Espagne depuis 2003, mais autorisé en France, avait dénoncé de faire l'objet d'espionnage après la découverte de micros munis d'émetteurs dans ses bureaux à Bayonne.
L'opération policière pourrait être en rapport avec l'enquête sur le bar associatif Kalaka, a indiqué le Mouvement pro-Amnistie.
Le bar "Kalaka'' de Saint-Jean-Pied-de-Port avait été perquisitionné le 24 septembre 2007 dans le cadre d'une enquête sur l'attentat contre le complexe hôtelier d'Alain Ducasse le 11 juin 2006. Suite à cette perquisition une quinzaine de personnes ont été interpellées. Elles sont toujours en attente de jugement. A l'occasion de ce premier anniversaire, plus de 1.000 personnes ont manifesté samedi à l'appel de l'association de défense des prisonniers basques Askatasuna pour protester contre ces incarcérations.
Le Mouvement pro-Amnistie dénonce les interpellations
Ce lundi, six autres personnes ont été interpellées et libérées dans le cadre de la même enquête. Les six détenus ont été remis en liberté sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre eux.
Dans son communiqué, le Mouvement pro-Amnistie a dénoncé que le gouvernement français a décidé de "collaborer activement avec l'Etat espagnol dans sa répression contre la gauche abertzale". Or, "il est évident", ont-ils ajouté, "que les conflits politiques ne se résolvent pas par des interpellations et des mises hors-la-loi."
Les interpellations d'aujourd'hui se sont produites quand le ministre espagnol de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, et Michèle Alliot-Marie devaient se rencontrer dans la journée, ce mercredi, à Toulon afin d'analyser les derniers attentats de l'ETA en Espagne et la lutte contre la bande armée.