Le
12 Aout 2009:
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
ETA, organisation basque
socialiste révolutionnaire de libération nationale, confirme à
travers ce communiqué qu’était l’un de ses membres le combattant
originaire d’Elizondo Kepa Arizmendi, « Baztan », décédé à Bayonne
début juin. De même, notre Organisation reconnaît qu’était l’un de
ses membres Joxe Antonio Otxoantesana, « Okana », originaire d’Ondarroa,
décédé au Mexique. L’un comme l’autre, des modèles d’une militance
conséquente, des militants qui ont connu sur une durée de plus d’une
décennie la fuite, la clandestinité et l’exil. En même temps que la
peine que nous a causée la mort de ces deux compagnons, qu’il nous
soit permis de transmettre à leurs proches et à leurs amis nos
condoléances, en premier lieu.
De la même façon, et alors
qu’il va y avoir quatre mois que l’ennemi a fait disparaître Jon
Anza, Euskadi Ta Askatasuna, au moyen du présent communiqué,
renouvelle sa dénonciation. Bien que durant ces mois il n’y ait pas
eu de nouvelles de la disparition de Jon, il est surprenant que les
policiers de l’Etat français, menant l’enquête en interrogeant la
compagne de Jon ainsi que des membres de la famille de ce dernier,
se montrent enclins à privilégier l’hypothèse d’une intervention de
la Police de l’Etat espagnol ou de la Garde Civile dans cette
disparition. Nous ignorons si ces indications des policiers visent à
blanchir la France de sa responsabilité ou à montrer du doigt
l’implication unilatérale de l’Espagne. De toute façon, la France
est entièrement responsable de la disparition de Jon, que celle-ci
soit le fait de ses propres policiers ou des policiers de l’Etat
espagnol qu’elle a fait entrer sur son territoire.
Par ailleurs, ETA revendique
les actions armées suivantes qui ont été accomplies au cours des
derniers mois :
duen
-Le 19 juin, à Arrigorriaga, l’exécution menée à bien au moyen d’une
bombe placée dans sa voiture du chef très connu de la police de
l’Etat espagnol Eduardo Puelles Garcia.
Puelles Garcia, sur l’ordre de l’Audience Nationale de l’Espagne, a
été ces dix dernières années à la tête d’opérations de police
effectuées en Alava, au Guipuzcoa et en Biscaye contre de nombreux
militants de la gauche abertzale et contre de jeunes
indépendantistes. Il a assuré également la coordination de diverses
opérations menées contre ETA. Il était parfois le plus vil des
experts en torture du commissariat ; d’autres fois, à l’issue d’une
séance où il avait tenu le rôle du « bon policier », c’était lui qui
dirigeait, dans la rue, les opérations de persécution de militants
indépendantistes, en vue d’obtenir leur collaboration au moyen de la
menace. Comme même un de ses proches parents l’a reconnu, Puelles
Garcia n’a jamais été une victime : il était un chaînon de la
Répression ainsi que de l’Oppression exercée par l’Espagne, un chef
mercenaire de l’Espagne.
-Le 10 juillet, à Durango, dans le cadre de la campagne contre les
partis fascistes d’Espagne, l’attentat à l’explosif contre le siège
qu’y possède le PSOE, qui a causé la destruction du siège en
question. ETA, dans l’attentat contre le siège du PSOE à Durango,
comme dans les attentats qui présentent ces caractéristiques, a
procédé à deux appels pour prévenir de l’explosion. Le premier à la
Mairie et le deuxième au numéro de téléphone des secours d’urgence.
Lors de la tentative d’appel au numéro des secours d’urgence, les
policiers qui étaient de permanence au 112 ont coupé l’appel du
militant de l’ETA qui était en train d’appeler au nom de notre
Organisation, afin que le militant rappelle et qu’ils aient le temps
de l’interpeller. C’est un mensonge, une nouvelle fois, ce qu’ont
dit le Ministère de l’Intérieur de l’Espagne, le conseiller de
l’Intérieur de Lakua ainsi que les reporters d’EiTB sur ordre du
policier-journaliste Alberto Surio. Si nos concitoyens ont pendant
un moment été en danger, cela a été par suite de décisions prises
par les dirigeants du PSOE, de Lakua et de Madrid. Nous appelons nos
concitoyens à prendre exactement les mêmes mesures de protection et
de sécurité avec ces sièges que celles qu’il convient de prendre
avec n’importe quelle autre installation militaire, en s’en
éloignant, et en raison des risques dus aux sièges du PSOE et du PP
qui se trouvent au-dessous de leurs appartements, à faire pression
pour en obtenir la fermeture. Nous adressons aux responsables et aux
gérants de ces sièges un avertissement clair : qu’ils ferment ces
sièges, ou qu’ils vident de leurs habitants les immeubles où ils
sont implantés. Seuls éviteront d’être ou de devenir des objectifs
d’ETA les dirigeants, ainsi que les sièges de leurs partis, qui se
manifestent contre l’illégalisation, et, s’agissant du conflit que
connaît le Pays Basque, en faveur d’une solution politique, fondée
sur le dialogue, et démocratique.
-Nous revendiquons également l’attentat réalisé au moyen d’un
véhicule chargé d’explosif le 29 juillet à Burgos (Espagne), contre
la caserne de la Garde Civile. Par suite de l’attentat, l’édifice
qui abrite la caserne a subi des dommages considérables, et beaucoup
de personnes y résidant ont été blessées. A propos de l’attentat
réalisé contre la caserne de la Garde Civile de Burgos, Alfredo
Perez Rubalcaba, le ministre de l’Intérieur de l’Espagne, s’est
efforcé de développer un point de vue selon lequel il s’agissait
d’une tentative d’attentat qui visait les familles de la Garde
Civile et qui n’avait pas atteint son objectif : quand, alors que la
caserne se trouve tout à fait démolie, Rubalcaba déclare que
l’attentat « a échoué », il confond sa volonté avec celle de l’ETA.
C’est lui qui guettait l’apparition de contradictions au sein d’ETA,
et non pas ETA qui souhaiterait voir tués les proches et les enfants
des gardes civils. C’est lui qui joue avec la vie des civils. C’est
lui qui peut prendre des mesures pour que cela ne se produise pas et
qui ne les prend pas.
Rubalcaba s’est mué en ministre du mensonge, de la désinformation et
de la propagande : les soi-disant attentats d’anniversaire d’ETA,
les prétendus débat interne et informations d’ETA, les militants
drogués et ivrognes d’ETA, l’effondrement et l’affaiblissement des
supposés responsables… Tout est bon pour défigurer l’oppression et
le conflit politique qu’Euskal Herria est en train de vivre tant
avec la France qu’avec l’Espagne. Tout est bon pour agir contre ETA,
même si ce n’est que pour masquer l’échec du pari de la répression
et les craintes ressenties par l’appareil policier. Sur le parking
de la plus grande caserne de la Garde Civile qu’il y ait à proximité
d’Euskal Herria, ETA a laissé, garé durant une demi-journée, bourré
d’explosifs, un véhicule signalé depuis trois mois par la presse et
que toutes les polices ont recherché. C’est là un fait qui ne peut
être dissimulé que par le rabâchage de la propagande, de la
désinformation et des mensonges assénés avec assurance. Comme ces
dernières années, ce qui, ces dernières semaines, nous apparaît
comme ayant « échoué » et réellement stérile, c’est seulement la
stratégie répressive et le recours au tout-policier.
-En dernier lieu, nous revendiquons l’attentat réalisé le 30 juillet
à Majorque (Pays catalans) contre la Garde Civile au moyen d’une
bombe placée dans leur voiture, attentat au cours duquel ont trouvé
la mort les gardes civils Carlos Saenz de Tejada et Diego Salva
Lezaun.
Ce
que veut ETA avec détermination, c’est ouvrir la voie à une solution
démocratique qui permette de dépasser l’oppression d’Euskal Herria ;
pour cela, c’est avec les armes que nous nous opposons à
l’assujettissement qu’avec les armes l’Espagne impose à notre pays.
ETA n’a pas la volonté d’imposer quelque projet que ce soit,
contrairement à ce qu’affirment les dirigeants espagnols. Ce qu’ETA
poursuit comme objectif depuis de longues décennies, c’est une
solution politique négociée rendant possible la concrétisation, de
manière démocratique, de tous les projets politiques.
L’autodétermination, la parole au peuple. Mais les gouvernants
d’Espagne et de France continuent à promouvoir l’oppression, la
répression et l’issue policière. Ils se sont trompés par le passé et
font fausse route actuellement encore. Il y a peu, nous avons dit
que venaient les errements répressifs, auxquels allaient succéder
les réajustements politiques, et avec cela à nouveau la nécessité de
trouver une issue politique et démocratique, fondée sur la justice,
au conflit que vit Euskal Herria avec la France et l’Espagne. Mais
les dirigeants de l’Espagne et de la France ne connaissent que
l’oppression et la répression. Et nous, les citoyens basques, par
suite de l’impossibilité de décider de notre avenir politique, nous
avons à supporter dans notre chair les conséquences de leur pari
pour la répression. La semaine dernière, la police autonome à la
botte de l’Espagne a tué Remi Ayestaran à Villabona. Ertzaintza :
mot composé paraît-il de « herri » et « zaintza » (ce qui signifie «
protection du Pays Basque »). Le nom « Espainiazaintza » («
protection de l’Espagne ») serait plus juste pour désigner ces
policiers basques gonflés d’orgueil qui tuent impunément.
Le fascisme espagnol, ces derniers mois, tente de réaliser des
avancées dans une offensive politique répressive contre les milliers
et milliers de citoyens, parents ou non des prisonniers, qui
agissent pour la défense des Prisonniers Politiques Basques. Les
fascistes veulent en finir maintenant avec le soutien, l’affection
et la solidarité que le peuple offre aux Prisonniers Politiques
Basques. Ou, pour mieux dire, veulent donner le coup de grâce à ces
diverses manifestations d’appui. Et voilà leur première victime.
Remi, c’est l’Ertzaintza d’Ares qui l’a tué. Remi, c’est l’alliance
fasciste PP-PSOE du Caudillo Lopez qui l’a tué. Remi, ce sont les
stratèges de l’illégalisation et de la répression qui l’ont tué.
Mais Remi, l’ont également tué, en réclamant davantage de mesures
policières, de prison et de répression, ceux qui ne jouent pas
d’autre rôle que celui d’agitateur idéologique de la stratégie
répressive, comme Txema Urkijo, Iñigo Lamarca, Maite Pagazaurtundua
et Marixabel Lasa. Ces bourreaux déguisés en victimes sont aussi les
responsables du décès de Remi, eux qui incitent à la chasse aux
sorcières contre la gauche abertzale. C’est précisément eux qui,
s’activant à longueur de journée avec un salaire confortable et au
nom de la paix et des victimes, portent cette responsabilité. Tout
comme les responsables politiques et les gouvernants qui, ces
derniers jours, ont appuyé et ranimé l’oppression, la répression et
la viabilité de la voie policière. C’est vraiment honteux et
lamentable qu’au Congrès espagnol, tant le PNV qu’Aralar et Eusko
Alkartasuna, ceux-ci par l’intermédiaire de NaBai, aient pu écrire,
en accord avec les gouvernants espagnols, le communiqué significatif
suivant :
«Nous voulons manifester à tous les membres de la Garde Civile notre
reconnaissance pour leur travail et pour leur sacrifice permanent en
défense de l’Etat de Droit, de notre liberté et de nos droits. De la
même façon, notre appui et nos remerciements vont au travail que
réalisent toutes les Forces et les Corps de Sécurité de l’Etat, qui
obtiendront, comme tant d’autres fois, que les assassins soient
remis à la justice et paient pour leur crime ».
NaBai et le PNV en viennent maintenant à louer les meurtres,
tortures et menaces effectués au cours des dernières décennies en
Euskal Herri par la Garde Civile. La fermeture d’ « Egunkaria » et
de quelques autres organes de communication, tout comme l’opération
contre Gaztesarea, voilà en quelque sorte un travail en faveur de
notre liberté à nous, les citoyens basques. Ils en viennent
maintenant à souligner le sacrifice et le travail qu’ont représenté
pour la Garde Civile les cas de torture d’Igor Portu comme de
milliers de nos concitoyens. NaBai et le PNV, dans le communiqué
signé conjointement avec le PP-PSOE, en viennent maintenant à dire
que la Garde Civile, la Police espagnole et l’Ertzaintza sont les
garants de la liberté et des droits de nous autres, citoyens
basques. Qu’ils expliquent cela aux proches de Remi, aux militants
basques qu’ils ont violentés durant toutes ces années dans les
casernes, aux citoyens qui sont retournés chez eux tout tremblants à
la nuit noire après un contrôle. Qu’ils expliquent cela aux proches
de Jon Anza. Que NaBai dise cela à la veuve et aux fils d’Angel
Berrueta, ou à Alain Berastegi que les policiers ont séquestré,
torturé et menacé à Arbizu durant de longues heures. C’est la même
issue politique qu’Oreja, Acebes et Rubalcaba qu’en viennent à
offrir le PNV, NaBai, ERC, BNG et ces gens qui vivent sur le filon
politicard entourés de fascistes dans les couloirs de Madrid : nous
laisser, nous, membres de l’ETA, pourrir en prison jusqu’à la mort,
c’est là, paraît-il, la recette pour régler le conflit politique.
Qu’ils expliquent cela aux citoyens basques, qu’ils insèrent dans
leurs programmes électoraux ces « Viva ! » à la Garde Civile et à
l’Espagne.
Toutefois, pour Remi Ayestaran, il n’y a pas au Congrès espagnol de
rassemblement particulier, ni de déclaration institutionnelle. Pour
Remi Ayestaran, il n’y a pas de minute de silence. Pour les proches
de Remi Ayestaran, il n’y a pas d’indemnisation. Pour aller aux
hommages à Remi Ayestaran, le PNV, NaBai et autres partis
n’interrompent pas leurs vacances, ils ne prennent pas part à
l’hommage : parce que Remi est un élu d’ANV qui devrait être en
prison, un terroriste. Pour Remi, il n’y a pas d’hommage au
Parlement de Vitoria, parce que c’est là un espace où l’on honore
seulement les oppresseurs de notre pays, et qui leur est réservé. En
cela consiste la tragédie de notre pays : devant l’oppression
exercée par l’Etat, les politiques locaux font étalage de trahison.
C’est honteux, lamentable. Nos condoléances les plus sincères aux
proches et amis de Remi Ayestaran. Vive Remi !
Vive Baztan ! Vive Okana ! Vive le Pays Basque libre ! Vive le Pays
Basque socialiste ! En avant jusqu’à l’obtention de l’indépendance
et du socialisme !
En Euskal Herri, août 2009
EUSKADI TA ASKATASUNA
E. T. A.
(Traduction : Mikel Mourguiart)
Dossier
" Sulidarità Euskadi
:
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