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Lutte internationale - Chine : la répression contre les militants se poursuit à l’approche de l’anniversaire des événements de Tiananmen

Le 6 juin 2009 : (13:00 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale) Les autorités chinoises continuent de harceler les militants et d’accroître la censure alors qu’approche le vingtième anniversaire de la violente répression menée par l’armée à Pékin sur la place Tiananmen et dans ses environs.

Des militants ont été emmenés par des policiers et l’on ignore où ils se trouvent actuellement. D’autres sont empêchés de circuler librement ou de sortir de chez eux.

Afin de restreindre les communications entre les militants et les citoyens du Net, les autorités chinoises ont fermé les sites Internet Twitter et Flickr et suspendu le site Hotmail.

« Les mesures prises pour couper les communications et entraver les déplacements ne pourront pas empêcher ces militants de se battre pour leurs droits et les gens de célébrer le vingtième anniversaire de la répression, a déclaré Roseann Rife, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. Ce harcèlement ne fait que renforcer la volonté d’obtenir la vérité. »

À Pékin, les autorités ont forcé Wan Yanhai, militant de la lutte contre le VIH/sida, à se rendre à Changchun, dans le nord du pays, à l’approche de cet anniversaire. Des policiers ont frappé à sa porte et lui ont demandé de partir « pour éviter tout risque de conflit ». Wan Yanhai a refusé mais après une heure et demie de négociations avec la police, il a été forcé de prendre le train et de quitter la capitale avec sa famille.

Mercredi, à huit heures du matin, alors que Zeng Jinyan s’apprêtait à se rendre avec sa petite fille à l’anniversaire de sa mère, cinq policiers l’ont brutalement repoussée chez elle en lui disant qu’elle n’était pas autorisée à quitter son domicile durant les prochains jours.

À Shanghai, deux policiers et quatre membres du « comité de quartier » sont positionnés depuis mardi devant la maison de Mao Hengfeng, militante des droits reproductifs. Elle a été forcée à rentrer chez elle lorsqu’elle a tenté de sortir, et on lui a indiqué qu’il lui était interdit de quitter son domicile tant que le vingtième anniversaire faisait la une des médias.

En Mongolie intérieure, mardi, vers quinze heures trente, Tian Yongde, qui écrit sur Internet, a été emmené par des policiers des services de la Sécurité intérieure, selon les informations reçues. Il était allé rendre visite à sa mère à l’hôpital. On ignore où il se trouve actuellement.

Des policiers sont stationnés depuis lundi devant les domiciles des avocats Jiang Tianyong et Li Xiongbing. La police les accompagne où qu’ils aillent.

Mardi, les avocats Lan Zhixue et Tang Jitian ont discuté tard dans la nuit d’une affaire dans les locaux d’une organisation non gouvernementale (ONG). Lorsqu’ils sont partis, très tôt mercredi matin, des policiers du poste de Sijiqing, dans le district de Haidian, à Pékin, les ont emmenés tous les deux pour les interroger. Ils n’ont toujours pas été libérés.

Il y a maintenant vingt ans, les 3 et 4 juin 1989, des centaines de civils ont été tués ou blessés par l’armée lors de la violente répression de manifestations pacifiques organisées à Pékin sur la place Tiananmen et dans ses environs.

Un certain nombre de personnes sont toujours incarcérées en raison de leur implication dans les manifestations de 1989 en faveur de la démocratie.

Le gouvernement chinois n’a pas publié de chiffres officiels à ce sujet, mais d’après plusieurs ONG, 20 à 200 personnes seraient toujours maintenues en détention. Amnesty International a exhorté mardi les autorités chinoises à diligenter une enquête transparente et indépendante sur les événements de 1989.

L’organisation a recensé au moins une centaine de cas de militants qui ont été détenus brièvement ou soumis à des violences par les autorités cette année parce qu’ils défendaient leurs droits relatifs à la terre, au logement ou au travail. Les signataires de la Charte 08, pétition réclamant des réformes juridiques et politiques, continuent de subir des interrogatoires. Plusieurs de ces cas concernent des militants placés sous surveillance à l’approche de cet anniversaire.

Au cours des quatre premiers mois de l’année 2009, d’après les informations recueillies par l’organisation, au moins quatre avocats ont été menacés de violences par les autorités alors qu’ils défendaient leurs clients, au moins dix autres se sont vu empêcher de rencontrer ou de représenter leurs clients, et au moins un a été arrêté en raison de son activité professionnelle. De plus, des avocats ont récemment été menacés d’être privés de leur licence en raison de leur travail de défense des droits des personnes.

Amnesty International

Chine : vingt ans après, une enquête s’impose sur la répression du mouvement de Tiananmen

Il y a vingt ans, les 3 et 4 juin 1989, des centaines de civils ont été tués ou blessés par l’armée lors de la violente répression de manifestations pacifiques organisées à Pékin sur la place Tiananmen et dans ses environs.

Un certain nombre de personnes sont toujours incarcérées en raison de leur implication dans les manifestations en faveur de la démocratie organisées en 1989. Le gouvernement chinois n’a pas publié de statistiques officielles à ce sujet, mais d’après plusieurs organisations non gouvernementales, 20 à 200 personnes seraient maintenues en détention. Amnesty International a exhorté les autorités chinoises, ce mardi 2 juin, à diligenter une enquête transparente et indépendante sur les événements de 1989.

« Il est du ressort de l’Assemblée populaire nationale de montrer l’exemple en demandant que lui soient communiquées toutes les informations concernant les personnes décédées, emprisonnées et actuellement encore en détention suite au mouvement de répression », a écrit Amnesty International dans une lettre ouverte adressée à Wu Bangguo, président de l’Assemblée populaire nationale (NPC) le 13 mai 2009.

« Un certain nombre de personnes toujours emprisonnées ont été déclarées coupables de crimes "contre-révolutionnaires" qui n’existent plus dans le Code pénal chinois depuis 1997, a déclaré Roseann Rife, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. Les autorités chinoises doivent immédiatement libérer ces prisonniers comme première étape vers plus de transparence et de responsabilisation. »

En raison de la répression continue des autorités chinoises, qui n’ont jamais laissé s’engager un débat public sur ces événements, beaucoup de personnes ont été condamnées à des peines d’emprisonnement après 1989 simplement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, par exemple en hébergeant des sites de discussion en ligne ou en mettant en ligne des poèmes commémorant la répression.

À l’approche du vingtième anniversaire des manifestations, la répression s’est intensifiée et les autorités ont arrêté et menacé des défenseurs des droits humains et des avocats un peu partout dans le pays.

Amnesty International a recensé au moins une centaine de cas de militants qui ont été soumis à des arrestations ou à des violences par les autorités depuis le début de l’année 2009, parce qu’ils essayaient de défendre leurs droits relatifs à la terre, au logement ou au travail ; les signataires de la Charte 08, pétition en faveur de réformes juridiques et politiques, continuent de subir des interrogatoires. Plusieurs de ces cas sont liés à la surveillance des militants mise en place à l’approche de cet anniversaire.

Entre janvier et avril 2009, d’après les informations recueillies par l’organisation, au moins quatre avocats ont été menacés de violences par les autorités alors qu’ils défendaient leurs clients, au moins dix autres se sont vu empêcher de rencontrer ou de représenter leurs clients, et au moins un a été arrêté en raison de son activité professionnelle. Des avocats ont récemment été menacés d’être privés de leur licence en représailles de leur travail de défense des droits des personnes.

À l’occasion de la sortie du dernier rapport annuel d’Amnesty International, le 28 mai 2009, Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty International, a appelé les autorités chinoises à signer et à ratifier le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Amnesty International a salué l’initiative positive qu’a récemment prise le gouvernement chinois en lançant un plan national d’action pour les droits humains, qui contient des dispositions visant à éliminer les détentions illégales et à protéger les droits fondamentaux des personnes garantis par la Constitution chinoise ; toutefois, le succès de ce plan dépend de son application effective.

« En pleine récession économique mondiale, le gouvernement chinois a montré qu’il était prêt à prendre la tête d’un mouvement visant à stabiliser le système économique mondial. En ce qui concerne la protection des droits humains toutefois, le gouvernement chinois a toujours déçu les attentes du reste du monde. », a déclaré Roseann Rife.

Amnesty International

Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :  mail hnsUnità Naziunale

© UNITA NAZIUNALE

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