Le
11 juin 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
La ministre chargée
des Femmes et du Développement Social, Carmen Vildoso, a démissioné
de son poste exprimant sa divergence pour la forme par laquelle le
gouvernement a manié "cette situation qui a fait autant de morts".
Les critiques se multiplient contre le gouvernement pour le meurtre
des indigènes dans l'Amazonie.
La violente répression
policière de vendredi dernier contre une protestation indigène qui
cherche à abroger une série de lois qui promeuvent la livraison aux
transnationales d'amples étendues de l'Amazonie. Selon les chiffres
qui sont connus jusqu'à maintenant, il y a plus de cinquante
morts, vingt-cinq d'entre eux des policiers, bien que les
natifs assurent que les baisses de leur côté seraient plus grandes.
La démission de la ministre se produit au moments où les mises en
question se multiplient contre le gouvernement pour le meurtre des
indigènes et quand dans l'Amazonie, déclarée en état
d'urgence et militarisée, la situation est toujours tendue, avec
plusieurs routes et rivières bloquées par les natifs, qui ont assuré
que, malgré la dure répression et la persécution déclenchée contre
leurs leaders, ils se maintiendront en lutte contre le gouvernement
tant que ne sont pasabrogées les lois qui menacent leurs terres
. Le principal leader principal de la révolte indigène,
Alberto Pizango, a réussi à échapper à la police et lundi s'est
réfugié dans l'Ambassade du Nicaragua à Lima, pays qui hier a
décidé de lui octroyer l'asile politique pour le
considérer "persécuté politique". Six autres dirigeants
indigènes ont aussi des mandats d'arrêt.
Les natifs ont accepté
hier de débloquer pour quatre heures la route qui communique les
villes de d'Yurimaguas et de Tarapoto pour permettre le passage de
camions qui transportent des aliments. Cette décision a fait baisser
un peu la tension mais la situation continue d'être
explosive. La protestation indigène a gagné le soutien
d'autres secteurs et à partir de demain une grève illimitée
commence dans l'Amazonie, soutenue par des organisations sociales et
syndicales. Demain ont également été convoquées des marches "pour la
vie et la souveraineté" dans les principales villes du pays
pour exprimer le rejet de la répression gouvernementale, la
solidarité avec les groupes natifs de l'Amazonie et en soutien avec
leurs exigences d'annuler les lois refusées par les indigènes.
La ministre Carmen
Vildoso, qui n'est pas membre du divisé parti au gouvernant (apra),
a renoncé pour sa divergence avec un spot publicitaire émis
par le gouvernement, dans lequel, sur le fond de photos des
policiers morts et d'indigènes portant des lances et des flèches qui
étaient intercalées, on présente les amazoniens natifs comme des
"sauvages", des "assassins féroces" et "des extrémistes" qui suivent
des "consignes internationales" pour "arrêter le développement du
Pérou" et empêcher que le pays "jouisse de son pétrole". L'avis
publicitaire assure qu'il n'y a pas eu de répression policière et
d'affrontement mais un "meurtre sauvage d'humbles policiers".
Le renoncement de
Vildoso a été un geste solitaire d'autocritique dans le gouvernement
face aux meutres des indigènes. La position officielle a été, au
contraire, un discours de confrontation qui accuse les indigènes
d'être des "ignorants" pour s'opposer à l'entrée des compagnies
pétrolières et autres transnationales sur leurs terres que le
gouvernement promeut, et qui a expliqué la protestation des
natifs en accusant l'opposition et des "intérêts étrangers" de les
manipuler. La dénonciation du gouvernement péruvien, qui
maintient un rude affrontement idéologique avec Hugo Chávez
et Evo Morales, pour une supposée intervention étrangère
vise les gouvernements de Bolivie et du Venezuela. Le vice-président
bolivien, Alvaro García Linera, a répondu que son gouvernement
n'acceptera "ni l'injure, ni la calomnie, ni l'infamie". Le
gouvernement vénézuélien a aussi repoussé l'accusation. Le
gouvernement d'Alan García n'a pas pu présenter un seul élément qui
soutient sa dénonciation d'intervention étrangère dans la
protestation indigène. Hier, dans une séance extraordinaire de
l'Organisation des Etats Américains (OEA) pour examiner le massacre
des indigènes péruviens, le gouvernement péruvien a recommencé à
justifier la répression en arguant du fait qu'il fait face à une
"conspiration internationale". Mais, encore une fois, il n'a pas
soutenu cette affirmation. La Commission Interaméricaine des Droits
de l'homme de l'OEA a "énergiquement" condamné la répression des
indigènes.
La décision du
gouvernement du Nicaragua d'octroyer l'asile politique au leader
indigène Alberto Pizango a très mal été prise par le
gouvernement péruvien, qui doit maintenant expérimenter le malaise
par lequel ont dû passer il y a quelques semaines les gouvernements
du Venezuela et de la Bolivie quand le gouvernement d'Alan García a
octroyé l'asile politique au vénézuélien Manuel Rosales, dirigeant
antichaviste accusé de corruption, et à trois ex-ministres boliviens
du gouvernement de Gonzalo Sanchez de Lozada inculpés de la mort de
près de soixante-dix personnes durant la dénommée "guerre du gaz"
(octobre 2003).
Carlos Noriega, Lima, 10
juin 2009, Pagina/12 (Argentine).
http://www.pagina12.com.ar/diario/elmundo/4-126409-2009-06-10.html
Traduit par
http://amerikenlutte.free.fr
le Congrès péruvien suspend les lois de la jungle
Après la répression des indigènes, les
parlementaires gouvernementaux avec ceux du fujimorisme et de la
droite Unidad Nacional ont décidé de revenir sur deux lois que les
aborigènes refusent parce qu'elles mettent en danger leurs terres.
Les marches sont toujours à l'ordre du jour.
Le gouvernement péruvien a
reculé dans une tentative pour décompresser la tension vécue
dans l'Amazonie et désactiver la grève et les marches convoquées
pour aujourd'hui dans tout le pays.
le Congrès a décidé de
suspendre l'entrée en vigueur de deux des neuf lois
qui promeuvent la privatisation de l'Amazonie (...).
Mais la révolte indigène, qui a gagné un soutien d'importants
secteurs politiques, sociaux et syndicaux, n'a pas cédé.
La convocation à la grève
amazonienne et aux marches de protestation à Lima et dans les
principales villes du pays a été ratifiée après qu'ait été
connue la décision du Congrès de suspendre, mais ne pas abroger,
les dites "lois de la jungle". Les indigènes maintenaient
plusieurs routes bloquées. (...)
Le gouvernement admet
seulement neuf morts parmi les indigènes mais les informations
arrivées de la zone du massacre parlent de plus de trente morts
et dans l'Amazonie commence à circuler la version que les morts
natifs seraient plus de cent. Des habitants de la zone assurent
avoir vu des hélicoptères lancer des cadavres dans des rivières.
(...)
"La suspension
des lois au lieu de leur dérogation est une manoeuvre du
gouvernement pour que les indigènes se démobilisent et ensuite
ces lois recommenceront à entrer en vigueur. Mais les indigènes
ne vont pas tomber dans ce piège. Ces lois sont une composante
essentielle du projet néolibéral et autoritaire du gouvernement.
Les indigènes sont apparus pour faire face à ce projet et ils
sont réprimés pour cela et satanisés par le gouvernement",
a siganlé à Página/12 Roger Rumrrill, écrivain et chercheur sur
l'Amazonie péruvienne.
Pagina/12, 11 juin 2009.
http://www.pagina12.com.ar/diario/elmundo/4-126445-2009-06-11.html
Traduit par
http://amerikenlutte.free.fr
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