Le
10 juin 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) Les
parquets généraux de Paris et Bastia souhaitent des poursuites
disciplinaires contre les avocats d'Antonio Ferrara et d'Yvan
Colonna, qui avaient refusé d'être commis d'office après le départ
de leur client lors de récents procès d'assises, a-t-on appris
mercredi de source judiciaire.
Les procureurs généraux de ces
cours d'appel ont écrit lundi à trois bâtonniers ayant autorité sur
ces avocats (Paris, Bastia, Ajaccio) pour "leur demander quelles
suites ils entendaient donner" aux incidents, a expliqué cette
source.
Aucun délai pour leur répondre n'a été précisé. Mais si leur demande
restait sans suite, les procureurs généraux peuvent engager
eux-mêmes des poursuites disciplinaires.
"A la suite de la saisine du
procureur général de Paris, chacun (les parquets de Bastia et Paris)
ont entrepris parallèlement la même démarche comme le prévoit la loi
et ont sollicité l'avis des bâtonniers", a précisé à l'AFP le
procureur général près la cour d'appel de Bastia Paul Michel.
"En fonction de l'avis des
bâtonniers, a-t-il ajouté, le parquet général de Bastia décidera ou
non de citer les avocats devant le conseil régional de discipline".
"Les bâtonniers d'Ajaccio et
de Bastia ont été saisis pour savoir s'ils engageaient une enquête
déontologique et envisageaient une action disciplinaire", a dit M
Michel. Les demandes concernent au total onze avocats, dont les cinq
conseils d'Yvan Colonna, qui avaient quitté son procès en appel à
mi-parcours, le 11 mars. Le berger corse, qui avait refusé aussi de
paraître à son procès, a été condamné à la prison à vie pour
l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998 à Ajaccio.
Outre le refus de commission d'office, considéré comme une faute
disciplinaire d'après les textes régissant la déontologie de la
profession, l'un des cinq avocats, Me Antoine Sollacaro, est visé
pour "des faits d'injure", selon une source judiciaire.
Me Philippe Gatti, bâtonnier
du barreau d'Ajaccio, a jugé mercredi "déplacé" d'envisager des
poursuites contre son confrère, le bâtonnier Sollacaro. "Ces
poursuites s'inscrivent dans une volonté de règlement de comptes et
d'acharnement qui va encore nuire aux relations entre le barreau
d'Ajaccio et la Chancellerie", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Nous sommes entièrement
solidaires de nos confrères qui n'ont fait que leur travail. Le
président (de la cour d'assises spéciale de Paris qui a jugé M.
Colonna, Didier Wacogne, ndlr) n'a pas été capable de tenir cette
audience et son incompétence majeure a créé une situation telle que
les avocats étaient dans l'incapacité d'agir autrement", a ajouté Me
Gatti.
Le 27 février, Me Sollacaro
avait traité la cour jugeant Colonna de "junte birmane".
L'avocat, interrogé mercredi
sur d'éventuelles poursuites à son encontre, s'est déclaré "ravi".
"Je suis ravi car ces poursuites ridicules et tardives me
permettront de revenir sur les turpitudes, les mensonges et les faux
qui ont émaillé l'enquête et le procès", a-t-il réagi, interrogé par
l'AFP.
A l'automne 2008, le procès de
l'évasion de Fresnes du braqueur Antonio Ferrara avait également été
émaillé de nombreux incidents. Trois accusés, dont Ferrara, avaient
quitté le box au bout de quelques semaines. Leurs avocats avaient
refusé de continuer à les défendre après leur révocation.
Dossier Yvan Colonna :
lire
tous les articles ici
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
Vos
réactions sur cet article ici :http://forucorsu.unita-naziunale.org/portal.php |