Le
15 juin 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
La mort de neuf manifestants et de 24 policiers lors
de manifestations de la population indigène à Bagua, en Amazonie, a
été confirmée. Au moins 169 manifestants et 31 policiers ont
également été blessés et au moins 79 personnes, dont des mineurs,
ont été arrêtées.
« La situation en
Amazonie reste critique, a déclaré Nuria Garcia, spécialiste du
Pérou au sein d’Amnesty International. Les autorités doivent
absolument prendre des mesures pour empêcher que des violations des
droits humains ne soient commises et que leurs interventions ne
donnent lieu à une escalade de la violence. »
Pendant plus de
cinquante jours, des membres de la population indigène du
département de Amazonas ont manifesté pour protester contre une
série de décrets sur l’utilisation de la terre et des ressources
naturelles dans la forêt amazonienne. Ces décrets s’inscrivent dans
le cadre du traité de libre échange entre le Pérou et les
États-Unis.
Contrairement aux
obligations du Pérou aux termes de la Convention 169 relative aux
peuples indigènes et tribaux de l’Organisation internationale du
travail (OIT), la population autochtone n’a pas été consultée sur
ces textes de loi. Le 9 mai, en réaction aux manifestations, le
gouvernement a décrété l’état d’urgence dans cette zone pour une
période de soixante jours.
Vendredi 5 juin, la
police nationale a délogé par la force les manifestants indigènes
qui bloquaient la route d’accès à Bagua. Amnesty International a
alors reçu des informations faisant état d’une escalade de la
violence prenant la forme tant d’un recours excessif à la force de
la part de la police et de l’armée que de séquestrations et
d’homicides d’agents des forces de l’ordre de la part de membres de
la population indigène.
Plusieurs dirigeants
d’organisations autochtones ont été inculpés de rébellion, sédition
et complot en vue de commettre des actes de rébellion et de troubler
l’ordre public. Parmi eux se trouve Alberto Pizango Chota, président
de l’Association interethnique de développement de la forêt
péruvienne (AIDESEP).
Le 6 juin, les
autorités ont émis un mandat d’arrêt contre Alberto Pizango. Il
serait allé se réfugier lundi 8 juin à l’ambassade du Nicaragua à
Lima.
« Il est essentiel
que les autorités compétentes mènent sans tarder une enquête
impartiale pour faire toute la lumière sur les homicides qui ont été
perpétrés, et déférer à la justice les responsables de ces
agissements, quelle que soit leur identité. »
Amnesty International
a rappelé que si les autorités avaient le droit et le devoir de
faire respecter la loi et l’ordre, elles étaient tenues également
d’utiliser une force modérée en se conformant en tout temps à
l’obligation qu’elles ont de respecter les droits humains.
« Les droits à la
vie, à l’intégrité physique et à ne pas être soumis à la torture ou
à d’autres formes de mauvais traitements doivent être respectés même
en cas de circonstances exceptionnelles, a déclaré Nuria García.
L’organisation a
appelé les dirigeants des organisations autochtones à signifier
clairement aux manifestants que les prises en otage et les homicides
d’agents des forces de l’ordre sont inacceptables
Amnesty International
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Peuple Amazonie
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