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Corse Matin - Traumatisées par l'intervention de la police

Le 25 juin 2009 : (13:00 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) Christelle Rehin n'est pas près d'oublier son réveil du 22 juin 2009. La jeune femme, qui vit au rez-de-chaussée d'un petit immeuble de Borgo, a vécu ce qu'elle nomme elle-même « la peur de sa vie ». Et les larmes lui montent aux yeux quand elle fait le récit des scènes cauchemardesques qui resteront à jamais gravées dans son esprit et dans celui de sa fille de 18 ans. Peut-être même dans celui de sa dernière née, âgée de seulement deux ans. Un traumatisme qu'elle a choisi de rendre public. Parce qu'elle juge inadmissible que dans une société comme la nôtre, de tels faits puissent se produire

En voici la teneur :

« J'étais dans mon lit quand, à 6 heures précises, j'ai été réveillée par un énorme vacarme dans la cage d'escalier. Rapidement, des bruits de porte qu'on essaye d'enfoncer me sont parvenus du 1er étage, suivis de cris. J'ai reconnu la voix de mes voisins dont j'ai pensé qu'ils étaient victimes d'une agression. Le temps de me précipiter sur mon téléphone pour appeler la police et c'est sur ma propre porte d'entrée qu'on s'est alors acharné. Ma grande fille et moi étions tétanisées. Sans que cessent les coups très forts portés contre ma porte - d'où le bruit assourdissant qui m'empêchait de comprendre quoi que ce soit des cris qui me parvenaient - des ombres ont soudain surgi sur ma terrasse. Des hommes cagoulés et tout de noir vêtus ont soulevé le rideau de la baie vitrée pour accéder à ma cuisine. Le temps de réaliser et je me suis retrouvée avec le canon d'un fusil sur le ventre tandis qu'un autre était brandi vers la tête de ma fille... »

nm-photo-252340.jpgProche du malaise, Christelle essaye en vain de comprendre ce qui lui arrive.

« Les propos des gens qui nous braquaient - et n'avaient toujours pas décliné leur identité de policiers ! - étaient pour moi totalement incohérents. Ils hurlaient si fort que je ne comprenais rien. Sinon qu'ils cherchaient un homme(1) dont ils pensaient que j'étais la copine. Ils étaient au moins une douzaine, allant et venant nerveusement dans l'appartement pour le trouver. Mon bébé hurlait. Ils ont refusé que j'aille le prendre dans son lit mais aussi que je m'habille. Ce n'est que quand ils m'ont appelée par un autre prénom que j'ai pu leur répondre qu'il y avait méprise, erreur sur la personne. Mais ils sont restés très agressifs. Et c'est sans avoir prononcé le moindre mot d'apaisement - encore moins d'excuse - qu'ils sont repartis... »

Deux jours après les faits, Christelle est toujours sous le choc.

« Aux premiers coups contre ma porte, j'ai été prise d'une peur panique qui aurait pu me conduire à faire n'importe quoi. Si elle n'avait pas été blindée et avait donc cédé sous les coups de boutoir, j'aurais certainement sauté sur le premier assaillant venu avec un couteau de cuisine pour protéger mes enfants de ces individus dont j'ignorais tout... »

Car la question que la jeune femme continue à se poser est bien la suivante : « Pourquoi ne se sont-ils pas présentés comme étant de la police ? J'aurais ouvert ma porte et présenté une pièce d'identité prouvant que je n'étais pas la personne dont ils voulaient visiter l'appartement... »

Déterminée hier à saisir le procureur de la République, Christelle est convaincue de ne jamais arriver à chasser certaines images de sa mémoire.

« Voir sa gamine avec un fusil sur la tempe, ça ne s'oublie pas ! »

(1) Cette intervention de police s'est inscrite dans le cadre de l'affaire Majhoubi et de l'enquête qui a conduit lundi à l'interpellation de 14 personnes

Source photo : corsematin.com, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :  corsematin.com, Unità Naziunale

© UNITA NAZIUNALE

 

 
 

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