Le
29 juin 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
FRANCE. Paris. Vendredi 26
juin 09. Caribcreole. Ahurissant, c’est le terme qui convient le
mieux quand on, parcoure, le document « confidentiel de 14 pages
» que Caribcreole s’est procuré. Il s’agit de la « feuille de
route » rédigée par Olivier Biancarelli, le chef de cabinet de
Sarkozy à l’occasion de son voyage dans notre pays. Dans cette «
note » dont nous ne publions pour l’heure que des extraits, on
remarquera la teneur des appréciations de ce fonctionnaire français,
qui en dépit de ses RG et autre service secret fait preuve d’une
totale méconnaissance de la réalité de notre pays. On s’aperçoit,
cependant, que dans l’hyper préparation de ce voyage, il y a un
comme un réel sentiment de peur. Tout est fait pour « rassurer » un
président, qui vraisemblablement n’en mène pas large en décidant
enfin de se rendre en Guadeloupe. Il faut se rappeler que ce voyage
a été plusieurs fois annoncé… puis reporté sans explications. On
notera aussi que Sarkozy qui termine sa visite officielle à
Petit-Bourg en fin de journée vendredi, « disparaît » de la
circulation. Ola‘y i kay ? En réalité avec son épouse Carla, il doit
terminer son séjour, par une halte à St Barth. Qui s’en étonne ?
Cette « note
» qui donne aussi des indications et des « conseils » sur
la teneur des « discours » du président français est en fait un
classique. Mais il est très révélateur de l’état d’esprit des
colonialistes et de leur vision parfois zoologique des élus et du
peuple guadeloupéen. Faut- il en rire ou pleurer ?
Cette « note » qui donne aussi des indications et des « conseils »
sur la teneur des « discours » du président français est en
fait un classique. Mais il est très révélateur de l’état d’esprit
des colonialistes et de leur vision parfois zoologique des élus et
du peuple guadeloupéen.Faut- il en rire ou pleurer ?
Paris, 22 juin 2009
Note à l’attention de Monsieur le Président de la République.
S/C de Monsieur le Secrétaire général
Objet : votre déplacement aux Antilles, le 25 et 26 juin 2009
Ce
déplacement intervient dans un contexte compliqué et sensible. D’une
part, il se déroule dans le prolongement d’un mouvement largement
suivi de contestation économique et sociale qui a pris naissance en
Guadeloupe et a conduit à votre décision de lancer des êtas généraux
de l’outre-mer. D’autre part, l’organisation qui a été à l’origine
de ce mouvement est de plus en plus perçue pour ce qu’elle est : une
formation d’apparence syndicales mais mue en réalité par des
objectifs et de nature politique éloignés du cadre républicain.
Votre déplacement est donc très attendu par une majeure partie de la
population locale et par les élus, qu’elle que soit leur sensibilité
politique. Il doit symboliser le retour à une démocratie apaisée et
le retour à la normale des relations entre la métropole et les
départements français des Antilles, en même temps qu’ouvrir de
nouvelles perspectives politiques, économiques et sociales fondées
sur le développement endogène, sur la lutte contre les injustices et
sur une responsabilisation accrue des acteurs locaux.
Toutefois, même si le LKP et son leader sont actuellement en perte
de vitesse, il est probable qu’ils tenteront d’utiliser la vitrine
médiatique que leur offre votre déplacement pour faire parler d’eux.
Les éléments en notre possession sur leur capacité actuelle de
mobilisation et l’ambiance locale ne laissent pas présager de
mobilisation dont ne pourrions conserver la maîtrise.
Trois thématiques
domineront par conséquent ce voyage :
-
la restauration de l’Etat de
droit en Guadeloupe (et la relation avec DOMOTA)
-
L’évolution institutionnelle
des Antilles et, plus particulièrement, celle de la Martinique
-
Les états généraux de
l’outre-mer (et la refondation des relations outre-mer
/métropole)
Comme vous le savez, nous
avons conçu le déplacement de telle manière à mettre toutes les
chances de notre côté :
-
nous débutons le voyage
officiel par la Martinique où la situation est la plus apaisée
-
nous avons retenu un nombre
limité d’étapes : 4 en Martinique et 3 en Guadeloupe (avec un
contrôle strict des conditions d’organisation)
-
nous nous tenons à une ligne
très républicaine : cérémonies solennelles, symboles forts
(Césaire, les « Dissidents », disons nos partisans…
Martinique
En Martinique, la difficulté principale sera de préserver un
équilibre entre les deux hommes forts du territoire, LETCHIMY et
MARIE-JEANNE qui se haïssent mais qui, tous deux vous respectent.
Guadeloupe
-
Vous aurez, comme première
étape, une réunion avec les principaux élus du département afin
de signifier clairement qu’ils sont vos interlocuteurs
privilégiés.
-
Vous effectuerez, ensuite, la
visite d’un Régiment de service militaire adapté « RSMA » dans
lequel environ 450 jeunes en difficulté sont formés, chaque
année, avec un excellent taux d’insertion à l’issue (+ de 80%).
Le RSMA est l’une des originalités de notre organisation
outre-mer les plus réussies.
-
Enfin, la dernière étape sera
consacrée aux Etats généraux de la Guadeloupe. L’organisation de
cette séquence différera de celle de la Martinique car, compte
tenu du climat politique et social, il est apparu impératif que
vous puissiez faire un grand discours solennel et républicain
qui ne pouvait se concevoir dans un format de table ronde.
En Guadeloupe, la principale
difficulté sera de gérer le LKP. Nous avons pris le parti d’inviter
DOMOTA à la séquence des Etats généraux, comme tous les autres
responsables syndicaux. Mais aucune séquence spécifique n’a été
organisée avec Elie DOMOTA qui n ‘a, pour l’heure, pas formulé de
demande d’audience, même s’il fait monter la pression
médiatiquement. Beaucoup de nos sympathisants redoutent une
rencontre entre vous et DOMOTA qui accréditerait la thèse selon
laquelle DOMOTA est devenu le nouveau leader politique de fait de la
Guadeloupe…
Notre électorat, mais aussi de nombreux Guadeloupéens silencieux,
attendent un discours ferme de votre part qui rappelle les grands
principes républicains. Il serait, toutefois, périlleux d’attaquer
trop directement DOMOTA qui a su conserver un capital sympathie au
sein d’une partie de la population, notamment la plus modeste.
C’est un peu comme si les Guadeloupéens lui étaient reconnaissants
pour le combat syndical récemment mené mais ne le suivaient plus
dans ses dérives autoritaires et subversives.
Conditions de transport et d’hébergement
A la Martinique, vous serez hébergé avec votre délégation au Bakoua,
hôtel de standing situé aux Trois Ilets, tandis qu’en Guadeloupe,
vous descendrez à l’Auberge de la Vieille Tour qui se trouve sur la
commune du Gosier. Nous vous rappelons que vous passez une nuit en
Martinique, et que votre dîner ainsi que le déjeuner en Guadeloupe
le lendemain sont libres. Enfin, le premier jour, en Martinique, un
temps de pause à l »hôtel Bakoua vous a également été réservé avant
la table ronde sur les états généraux que vous présiderez en fin
d’après-midi.
Votre délégation comprendra enfin les ministres et les personnalités
suivantes :
-
la ministre de l’intérieur et
de l’outremer, le secrétaire d’Etat à l’outremer et le
secrétaire d’Etat aux anciens combattants ;
-
le délégué interministériel à
l’égalité des chances des Français d’outremer (Patrick Karam) et
le coordinateur national des états généraux de l’outremer
(Richard Samuel) ;
-
les principales personnalités
suivantes : Tony Delsham (écrivain), Jacques Martial, Daniel
Maximin, Daniel Picouly, François Vergès, Laura Flessel, Bernard
Ramanantsoa (DG de HEC), Claude-Valentin Marie (sociologue et
démographe).
Chacune des étapes fait l’objet
d’une note jointe au dossier qui vois est soumis. Vous trouverez
aussi, en fin de dossier, quelques fiches techniques sur les sujets
les plus sensibles du moment.
Cédric GOUBET
Olivier BIANCARELLI
Source photo :
caribcreole1, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
caribcreole1,
Unità Naziunale
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