Le
30 juin 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
Reporters sans frontières dénonce la condamnation à
trois ans de prison de Gonpo Tserang, un guide de montagne tibétain,
pour avoir envoyé des SMS et des e-mails à l’étranger. Les messages
portaient sur les manifestations de mars 2008 défiant le pouvoir
chinois. Les autorités de la Préfecture autonome tibétaine de Dêqên
(Yunnan, sud de la Chine) l’ont reconnu coupable d’“incitation au
séparatisme”, le 26 avril 2008.
“Cette condamnation
est inadmissible car elle punit un simple citoyen qui faisait
circuler des informations sur la situation au Tibet, que les médias
étrangers étaient interdits de couvrir. Les messages incriminés ne
relèvent pas de l’incitation au séparatisme et Gonpo Tserang ne les
a nullement envoyés dans cette intention. Nous demandons la
suspension de sa condamnation et sa libération”, a déclaré Reporters
sans frontières.
Selon des
informations recueillies auprès d’organisations tibétaines, Gonpo
Tserang, 33 ans, a été arrêté le 23 mars 2008. Il est actuellement
détenu à la prison de Xianggelila (Yunnan). Aux dires des autorités,
“du 16 au 18 mars 2008, Gonpo Tsergan a utilisé Internet et son
téléphone portable pour envoyer des messages provocateurs déformant
les faits réels et la stabilité de l’odre social dans la province
tibétaine après l’’incident’ du 14 mars 2008”. Dans le verdict de la
décision de la préfecture de Dêqên, il est également souligné que
“Gonpo Tserang a utilisé Internet afin de fabriquer délibérément des
rumeurs, déformer les faits et inciter au séparatisme”. L’internaute
a été condamné en vertu de l’article 103 (2) du code pénal chinois
selon lequel “si un crime contre-révolutionnaire est à l’origine
d’une critique féroce à l’encontre de l’Etat et si les circonstances
sont particulièrement flagrantes, la peine mort est envisageable”.
Depuis mars 2008,
Reporters sans frontières a enregistré une augmentation
significative des procès de Tibétains accusés d’avoir envoyé des
informations à l’étranger, principalement vers les communautés
tibétaines en exil. A la connaissance de l’organisation, sept
personnes ont été été condamnées entre octobre et novembre par la
Cour intermédiaire de Lhassa, à des peines allant jusqu’à la prison
à vie.
Selon une étude de
l’organisation dissidente chinoise Gongmeng, publiée en juin 2009 et
rédigée par quatre chercheurs chinois, les accusations de
“séparatisme” sont un moyen de “cacher les erreurs de gestion des
dirigeants locaux”.Lors de émeutes de mars 2008, les journalistes
étrangers n’ont pas pu couvrir les faits et les médias officiels
chinois ont complètement ignoré l’événement. (plus d’informations).
Le 11 mars 2009, un
moine tibétain a également arrêté et accusé de “séparatisme” après
avoir donné à la communauté tibétaine en exil des informations
relatives aux manifestations et aux arrestations dans la province.
Par ailleurs, le 5 mai, le webjournaliste tibétain Namkha Sonam
Drakpa a dû quitter le Tibet pour avoir possédé et distribué des
photos du Dalaï Lama. Par peur d’être découvert par les autorités
chinoises de la province, il a pris la route de l’Inde. Il travaille
aujourd’hui pour une publication en ligne chinoise basée aux
Etats-Unis.
Dossier Tibet Unità
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