Le
6 mars 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
Une tentative de dérobade :
Dans une semaine, le commandant Georges Lebbos, le
flic qui a fait plonger Yvan Colonna dans le
meurtre du préfet Erignac, doit comparaître devant la Cour d'assises
spéciale de Paris. A son corps défendant. Le commandant Lebbos, 50
ans, a en effet tenté de faire valoir une profonde dépression pour
éviter de se retrouver de nouveau à la barre après une expérience
traumatique lors du premier procès de Colonna en novembre-décembre
2007.
Un pedigree chargé
Lors de sa première comparution, il était apparu que le flic avait
utilisé ses pouvoirs d'enquête lors de la cavale de Colonna pour
faire rechercher sa compagne qui venait de le quitter.
Il a depuis été mis en examen pour « faux », ce qui pour un flic
peut valoir la Cour d'assises.
L'enquêteur a également été condamné pour violences conjugales.
Ce pedigree chargé avait été largement débattu à la barre de la Cour
d'assises lors du premier procès par la défense de Colonna.
Elle entendait ainsi montrer que les aveux recueillis par un flic
déloyal et violent n'avaient aucune valeur.
Une sensibilité d'enfant
« A l'évocation du procès, Georges Lebbos passe à plusieurs
reprises des sanglots sans larmes à un discours pratiquement normal
mais avec une labilité émotionnelle qui ressemble à celle d'un
enfant », note l'expert psychiatre commis par le président de
la Cour d'assises pour déterminer si vraiment l'état psychologique
de l'ancien policier de la DNAT, la division nationale
anti-terroriste, l'empêchait de venir témoigner.
Ce que dit l'expert
Pour le déterminer, le Docteur Paul Bensussan,
psychiatre expert agréé par la Cour de cassation, s'est entretenu
pendant trois heures avec le flic.
Voici en exclusivité, la substantifique moelle du rapport du toubib
commis par la Cour d'assises qui estime finalement qu'il n'y a pas
de « contre-indication psychiatrique absolue » à la
comparution de l'ancienne star de la police anti-terroriste, le 13
mars prochain.
Une carrière de flic en queue de poisson
Le document du psy retrace d'abord la carrière de ce policier
responsable de la garde-à-vue de Didier Maranelli, le premier membre
du commando à citer Yvan Colonna comme le tueur de préfet.
Ancien étudiant en math sup et math spé, Georges Lebbos a obtenu une
licence de physique avant d'entrer dans la police en 1982. Père de
deux filles âgées de 19 et 17 ans aujourd'hui, Lebbos a d'abord
travaillé dans le contre-espionnage à la DST avant d'intégrer la
DNAT.
Après l'arrestation d'Yvan Colonna, Lebbos a poursuivi sa carrière
aux Renseignements Généraux (RG), toujours brillamment noté par ses
supérieurs.
Mais l'été dernier, le commandant Lebbos, qui postulait à un poste à
la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur, issu de la
fusion DST-RG), le nouveau FBI à la française, a été sèchement
recalé.
Le commandant Lebbos a très mal vécu cette dégradation. « J'ai
été balayé, avoue-t-il à son psy. On m'a shooté en sécurité publique
».
Le policier a en effet été affecté dans un placard pas très doré, à
la sureté urbaine du commissariat de Viroflay dans les Yvelines.
Autant dire, à la circulation.
Pour un as du renseignement, ça fait mal.
« je ne veux plus entendre parler des Corses »
Sous Prozac puis Séropam depuis octobre 2008, Georges Lebbos a
maintenu devant l'expert-psychiatre son refus de revenir témoigner
devant les assises : « Je n'irais pas. Je préfère sauter par la
fenêtre. Je ne veux plus entendre parler de Colonna, ni des Corses
».
Une comparution a huis-clos ?
Dans son diagnostic final, l'expert-psychiatre estime néanmoins que
le commandant Lebbos est « loin d'un état dépressif majeur ».
« L'anxiété prédomine sur la tristesse » et « le vécu persécutif
l'emporte sur la culpabilité ». Le sujet présente « plus de panique
et d'écœurement que de dépression à proprement parler ».
Mais le docteur Bensussan, qui évoque dans son rapport des risques
de suicide par absorption médicamenteuse, préconise tout de même la
comparution de l'ancien enquêteur anti-terroriste, éventuellement à
huis-clos.
Pour éviter le traumatisme des retombées médiatiques dans les
journaux du lendemain.
Une solution « douce » que le président Wacogne a
pour le moment écartée: s'il vient, le commandant Lebbos sera donc
livré tel quel aux assauts sans pitié de la défense d'Yvan Colonna.
Source article ici :
Nouvel Observateur / Olivier Toscer
Dossier Yvan Colonna :
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Unità Naziunale, Archives du site.
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