L'intervention
publique des trois militants présumés de l'ETA, telle que reproduite
lundi à la une du journal madrilène El Mundo, qui utilise une photo
publiée la veille par le quotidien basque Gara
La lutte de libération nationale
Corse solidaire de la lutte de libération Basque.
Le 24 septembre 2006 :
Voici le communiqué de l'ETA :
"Euskadi
ta Askatasuna [ETA, Pays basque et liberté; ndlr], veut faire
parvenir son salut le plus intime à tous ceux qui luttent réunis ici
pour cette cérémonie. Le Jour du combattant basque n'est pas pour
nous une date tournée vers le passé. Au contraire, gardant en
mémoire l'exemple des compagnons de lutte et tirant les
enseignements du chemin parcouru, ce jour doit servir à affermir la
lutte d'aujourd'hui et de demain, il doit servir à fortifier
l'engagement personnel pour la liberté de l'Euskal Herria. La lutte
n'est pas le passé, mais le présent et le futur.
Poursuivre, sans renoncer, la lutte sur le chemin exemplaire des
combattants nous conduira à être un peuple libre. Faire front
fermement à l'oppression que vit l'Euskal Herria est un travail
indispensable pour garantir la survie de notre peuple.
Sur ce chemin abrupt, nul ne nous fera de cadeau, l'occasion
d'obtenir la liberté de l'Euskal Herria est dans le coeur et entre
les mains de chacun. Nous construirons l'indépendance de l'Euskal
Herria par nos actes quotidiens.
C'est précisément le message que l'ETA veut vous transmettre
aujourd'hui: nous confirmons l'engagement à continuer à lutter avec
fermeté, les armes à la main, jusqu'à l'obtention de l'indépendance
et du socialisme en Euskal Herria. Notre sang est préparé à être
donné pour elle! Nous y arriverons!
Vive les combattants basques! Vive l'Euskal Herria libre! Vive l'Euskal
Herria socialiste! Sans répit jusqu'à l'indépendance et le
socialisme!"
Un
article de LatinReporters.com sur cette communication :
MADRID, dimanche 24 septembre 2006
(LatinReporters.com) - Trois hommes encagoulés et armés lisant un
message au nom de l'ETA, samedi dans la province basque du Guipuzcoa,
ont affirmé que l'organisation séparatiste "continuera à lutter avec
fermeté, les armes à la main, jusqu'à l'obtention de l'indépendance
et du socialisme dans la patrie basque".
Les trois hommes sont intervenus sans être annoncés à la tribune
dressée sur les flancs du mont Aritxulegi à l'occasion de la
célébration du Gudari Eguna, le Jour du soldat [basque]. Avant de
disparaître, ils ont tiré en l'air sept coups de fusil d'assaut.
Les journaux basques Gara et Berria, proches des indépendantistes,
publient dimanche la photo de l'intervention publique des trois
encagoulés et l'intégralité de leurs propos, six mois jour pour jour
après l'entrée en vigueur, le 24 mars dernier, du "cessez-le-feu
permanent" décrété par l'ETA.
Le président du Parti populaire (PP, opposition conservatrice),
Mariano Rajoy, a aussitôt saisi cette occasion pour prier à nouveau
le président du gouvernement socialiste espagnol, José Luis
Rodriguez Zapatero, de se refuser "à négocier avec les terroristes".
Des sources gouvernementales et la plupart des médias soulignent ces
derniers jours les difficultés du processus de paix que M. Zapatero
prétend mener avec l'ETA. Lors d'un meeting, dimanche à Barcelone,
le leader socialiste n'a pas pas fait d'allusion directe au nouveau
défi lancé samedi au nom de l'ETA. D'une manière générique, il s'est
adressé "à ceux qui pratiquent la violence" pour leur réaffirmer
qu'en démocratie "les règles du jeu sont la légalité et la paix",
lesquelles n'auront pas "de prix politique".
Dans son avant-dernier communiqué, publié le 18 août par Gara, l'ETA
accusait l'Espagne et la France "de ne pas cesser leurs attaques
contre les citoyens basques" et menaçait de "répondre" si ces
"attaques se poursuivent".
Aussi hasardeuse que d'autres, l'interprétation la plus optimiste du
nouveau message des séparatistes serait que les mots "continuer à
lutter les armes à la main" ne signifieraient pas nécessairement
lutte armée, mais plutôt prétention de négocier la paix sans dire
adieu aux armes et ce afin de maintenir la pression sur Madrid.
Les émissaires présumés de l'ETA n'ont toutefois fait, samedi,
aucune allusion aux négociations, alors que quasi tous les
communiqués récents des séparatistes exprimaient leur volonté de
maintenir le processus dit de paix, tout en dénonçant ses
difficultés imputées à l'Espagne et à la France.
Quelque 1.500 personnes étaient réunies samedi sur le mont
Aritxulegi pour rendre hommage aux "218 combattants qui ont donné la
vie pour la liberté de l'Euskal Herria" [ndlr; "Patrie basque"
englobant le Pays basque espagnol et français, ainsi que la
Navarre].
Ce nombre serait celui de membres de l'ETA tués ou morts en diverses
circonstances depuis le début des actions armées de l'organisation,
en 1968. Le bilan des victimes des séparatistes est de quelque 850
morts et plus de 2.300 blessés.
par Christian Galloy
Analyste politique
Directeur de LatinReporters
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE 1999 - 2006 |