Le
mardi 25 juillet 2006 : U Levante publie sur son site un
reportage photo et les discours de la manifestation du 8 juillet
à Ajaccio
A l’appel d’une
soixantaine d’organisations, 1500 personnes ont manifesté le 8
juillet 2006, derrière quatre banderoles :
Oui à la loi Littoral.
A terra corsa ùn hè à vende
Spéculation, spoliation des espaces collectifs et des terres
agricoles : Innò
Non au saccage de notre littoral .
SOURCE :
http://perso.orange.fr/levante/index.htm
Deux discours
ont été prononcés devant la préfecture et la C.T.C.
Discours N°1
La bataille pour la préservation du littoral de la Corse a commencé
il y a bien longtemps ! C’était, en effet, il y a 50 ans, au moment
des premières acquisitions, portant sur de très vastes surfaces, sur
de très longs linéaires côtiers : les Agriate, Palumbaghja, la Testa
Ventilegna … 50 ans, déjà !
En Corse, comme partout ailleurs, le littoral attire de plus en plus
de monde. Le tourisme, l’agriculture, la pêche, l’aquaculture, les
activités liées à la navigation, la conservation et la valorisation
du patrimoine naturel …… se disputent cet espace privilégié. Cela
génère d'importants conflits.
La loi Littoral est née en 1986 en réponse à ce phénomène touchant
toute l’Europe. Elle repose sur deux grands principes :
Le premier principe impose la protection des espaces remarquables
pour leur paysage, leur flore, leur faune.
Le second principe impose l’accès à la mer libre et gratuit pour
tous.
La Corse, île encore préservée, est très attractive … et aujourd’hui
elle attire les plus nantis, qui ont jeté leur dévolu sur Elle,
après la Côte d’Azur et la Riviera.
Le scénario est toujours le même et Cavaddu en est la parfaite
illustration.
Il suffit :
- de prendre un coin paradisiaque, entouré d’un espace naturel
exceptionnel,
- de le faire acheter par une S.C.I. qui obtiendrait quelques permis
de construire illégaux pour quelques villas de très haut de gamme,
avec, bien sûr, la complicité d’un maire et d’un préfet.
Ainsi, on a créé un joyau pour milliardaires dans un écrin vert et
on a sanctuarisé un lieu … pour des gens très fortunés.
Ensuite, il faut bien, pour les promoteurs immobiliers d’un tel
projet, rentabiliser l’espace au maximum ! Qu’à cela ne tienne … on
édifierait alors d’autres constructions et un port…. bien inutile!
L’écrin, qui n’était qu’un atout de vente, est sacrifié : les eaux
usées non traitées pollueraient la réserve naturelle. Adieu le bel
écrin !
Pour les promoteurs immobiliers, l’espace remarquable a été une
source de profits et cela, seul, comptait. Pour la Corse, Cavaddu
est aujourd’hui en partie une friche touristique : c’est donc une
terre perdue !
Ce qui s’est passé sur la petite île de Cavaddu est aujourd’hui
envisagé pour la totalité de la grande île qu’est la Corse. Tout le
littoral est directement concerné par ce phénomène et ce sont bien
les espaces remarquables qui sont les plus menacés. C’est normal,
ils sont les plus beaux, donc les plus convoités. Et, hier comme
aujourd’hui, certains projets sont aussi soutenus par des Corses …
car la préservation du littoral n’est pas la priorité de quelques
élus de l’île. Le PADDUC, le Plan d’Aménagement et de Développement
DUrable de la Corse, est un document très important, indispensable
et déterminant, car il engagera l’avenir de l’île pour de très
nombreuses années. Malheureusement, ce PADDUC est rédigé, pour le
compte de l’Exécutif de la C.T.C., par les mêmes élus et les mêmes
juristes, auteurs en l’an 2000 de l’article 12 du projet Matignon.
Article qui, rappelons-le, remettait en cause, et rendait donc
constructibles, des espaces remarquables.
La vision de l’avenir de l’île de ces élus n’est pas la nôtre !
Aujourd’hui, les espaces remarquables sont cartographiés par des
scientifiques. Leur prise en compte intégrale est une nécessité. Les
dangers de privatisation des rivages sont immenses. La perte de ce
patrimoine collectif est imminente si un important mouvement
populaire ne s’y oppose pas une fois de plus.
Avant-hier, nous avons sauvé la Testa Ventilegna , les dunes de l’Ostriconi,
l’Acqua Tignese et Barcaghju, par exemple.
Hier, nous étions 81 % à nous opposer à l’article 12 du projet
Matignon.
Malgré cela, insidieusement et souvent avec l’accord des services de
l’État, le mitage s’amplifie sur le littoral corse, des sites
prestigieux se construisent inexorablement : c’est le cas de
Palumbaghja en ce moment même.
Aujourd’hui, nous refusons que des espaces remarquables du littoral
devenus, par magie, constructibles, soient réservés à des hôtels de
luxe, à des camps de vacances ou à des résidences secondaires. Nous
ne voulons pas de ces investissements à but uniquement touristique,
avec une activité uniquement saisonnière, source de déséquilibre
social.
Demain, nous refuserons l’urbanisation de Rondinara, de Balistra, de
Canettu et d’ailleurs, car nous refusons le mitage organisé et la
multiplication des résidences secondaires sur des espaces
remarquables.
Les espaces remarquables du littoral de la Corse font partie de
notre patrimoine collectif. Ils doivent rester la propriété de tous.
Le deuxième principe de la loi Littoral est de permettre l’accès à
la mer libre et gratuit pour tous car, la loi le dit : « l’usage
libre et gratuit par le public constitue la destination fondamentale
des plages et l’accès des piétons au littoral est libre. »
Nous demandons l’application pleine et entière de la loi sur le
Domaine Public Maritime (le DPM), inaliénable, inconstructible et
imprescriptible. Nous refusons que le littoral corse ressemble à
celui de la Côte d'Azur ou de la Riviera, où s'étalent à perte de
vue transats, parasols et tentes et où plus un centimètre carré de
plage n’est disponible pour installer sa serviette de bain !
Nous refusons la privatisation galopante des plages de Barbicaghju,
de l’Ariane, du Scudo à Aiacciu, de Mare è Sole à Coti-Chjavari ou
celles de L’Ile-Rousse ou de Calvi … Si nous n’y prenons pas garde,
l’argent roi fera bientôt la loi et nous devrons payer pour aller
nous baigner.
Le sentier du littoral et les chemins d’accès transversaux sont un
des moyens d’empêcher l’appropriation du rivage par les prédateurs
de ce patrimoine collectif. Leur réalisation est une priorité … sans
aucun passe-droit. Nous disons non et nous dirons non aux privilèges
pour toute personnalité, qu’elle vienne du monde politique, du
show-biz, de la finance ou autre. En revanche, nous disons oui au
sentier car le littoral de la Corse doit rester le patrimoine de
tous.
La loi Littoral est donc une loi qui réglemente l’urbanisation afin
que les deux principes, de protection et d’accès libre à la mer,
soient appliqués.
Il est faux de dire qu’elle empêche l’urbanisation. 5 000 permis de
construire ont été délivrés en 2005 en Corse, alors que nous ne
sommes que 270 000 habitants permanents. 20 000 permis ont été
délivrés depuis 2001 dont, bien sûr, la très grande majorité sur le
bord de mer !
Il est faux de dire que cette loi contrarie le développement. La loi
Littoral et le développement sont des entités séparées. Sauf si
développement est devenu synonyme de construction d’hôtels de luxe
ou de villas huppées, les pieds dans l’eau avec privatisation du
rivage.
Ainsi, selon Camille De Rocca Serra, le « développement » passerait
par la constructibilité de 20% du bord de mer, soit 200 Km de côtes
? Ainsi, la Corse ne s’enrichirait que si ses espaces remarquables
et ses terres agricoles de plaine étaient déclassés ?
Nous n’acceptons pas et nous n’accepterons pas de brader nos sites
et nos terres agricoles, au nom du seul principe que rien ne saurait
être refusé aux nantis et que l’argent gouverne le monde.
Nous n’acceptons pas et nous n’accepterons pas de livrer notre île
et son exceptionnel patrimoine à la spéculation immobilière et à ses
requins.
Nous n’acceptons pas et nous n’accepterons pas que ce patrimoine
soit bradé et vendu, même à prix d’or. Le dilapider, le saccager,
c’est spolier de leurs terres nos enfants. Laisser faire serait un
crime contre les générations futures.
La loi Littoral n’est peut être pas parfaite. Cependant, elle est un
rempart, si elle est appliquée, et sa philosophie est garante d’un
avenir plus serein.
Nous sommes tous présents aujourd’hui, pour réaffirmer
solennellement notre ferme volonté de nous opposer aux tentatives
actuelles de démolition de la loi Littoral et nous en appellerons de
nouveau à la mobilisation populaire si notre appel n’était pas
entendu, car nous le redisons encore, le littoral de la Corse doit
rester le patrimoine de tous.
Discorsu numaru 2
Prisirvà u liturali di a Corsica hè una battaglia principiata
cinquant’anni fà quand’eddi si fècini i primi aquisti cum’è l’Agriate,
Palumbaghja, A Testa Vintilegna, è parechji altri.
Cum’è in altrò in Corsica, u liturali faci ghjunghja una pupulazioni
chì cresci assai : turìsimu, agricultura, pesca è acquacultura,
attività in leia cù a navigazioni, cunservazioni è valurizazioni di
u patrimoniu naturali si litìcani stu spaziu predilettu, incausendu
cunflitti di primura.
Hè nata tandu in u 1986 a Leghji Liturali. A puntèddani trè
principii :
- U prima hè quiddu chì imponi a prutizzioni di i spazii
rimarchèvuli par via di i paisaghji, di i pianti è di l’animali. Sò
cartugraffiati i spazii rimarchèvuli è tocca à piglialli in contu è
cura sani sani.
I prìculi di a privatizazioni di u liturali sò tamanti. Nanz’ad eri
aveti salvu par un dettu : A Testa Vintilegna, i cuddetti rinosi di
l’Osticoni, l’Acqua Tignese è Barcaghju.
Seti stati eri uttantunu par centu à oppònavi à l’artìculu dòdici di
u dettu Prughjettu Matignon.
Semu opposti oghji è sempri saremu opposti dumani è daretu à fà chì
certi spazii rimarchèvuli di u liturali sìani custruiti da fanni
alloghji, campi di vacanzi o casi sicundarii.
Pinsemu à Cavallu !! Ricusemu oghji ch’eddi sìani urbanizzati i siti
di A Rundinara, di Balistra, di u Stagnu di Cannettu è ancu d’altrò.
Dèvini firmà patrimoniu cumunu i spazii rimarchèvuli di u liturali
corsu.
- U sicondu principiu di a Leghji Liturali hè di pirmetta à tutti l’accessu
à u mari lìbaru è di rigalu. Dumandemu ch’edda sia appiicata sana
sana a leghji nant’à u Duminiu Pùblicu Marìtimu.
Ricusemu a privatizazioni di i piaghji di Barbicaghja, di l’Ariana,
di U Scudu in Aiacciu, di l’Isula o di Calvi… U chjassu liturali è i
stradeddi d’accessu trasvirsali sò un mezu par fà piantà tutti
quiddi chì si vòlini impatruniscia u bor di mare.
Ch’eddi si pìglini pà i figlioli di a ghjaddina bianca i parsunalità
pulìtichi, artìstichi o di a finanza, ùn la vulemu micca !
Vulemu solu u chjassu da fà chì u liturali di a Corsica si fermi
sempri patrimoniu cumunu !
- U terzu principiu hè chì a Leghji Liturali stabilisci i règuli
pricisi di l’urbanizazioni rispittosi di i dui principii mintuvati,
veni à dì : prutizzioni è accessu lìbaru à u mari.
Dì chì a Leghji Liturali impidisci l’urbanizazioni hè una bucìa.
In 2005, sò stati dati cinqui mila pirmissi di custruì in Corsica
par 270 000 abitanti.
Da 2001 ad oghji, vinti mila pirmissi sò stati dati, pà a forza
parti à lingua di mari !
Dì chì a Leghji Liturali impidisci u sviluppu hè una bucìa.
Sò dui nuzioni staccati quidda di a Leghji Liturali è quidda di u
sviluppu. Menu chì u sviluppu ùn si possi cuncipì cà cum’è a
custruzzioni d’alloghji di lussu è di casi di Sgiò à pedi in acqua
incù u liturali privatu.
Chì u patrimoniu fussi vindutu ancu à prezzu d’oru, quissa quì ùn si
pò micca accittà ! Micca ! Mai !
Ancu s’edda ùn hè parfetta a Leghji Liturali, si sà, hè quantunqua
una difesa s’edda hè appiicata tali è quali edda hè avali. A so
filusuffia ci porta ver di un avvena serenu di più è accurdatu à un
mondu umanu à prò di tutti.
A dimu dinò : «DEVI FIRMÀ SEMPRI PATRIMONIU CUMUNU U LITURALI CORSU
!»
U PADDUC, pianu d’accunciamentu è di sviluppu duratoriu di a Corsica
chì hè in priparazioni ferma un pinseri maiò pà u Cullittivu.
Sarà un ducumentu di primura u PADDUC. Porta l’avvena di a Corsica
cun eddu è par parechji anni.
Ordunqua :
● S’opponi u Cullittivu è à l’unanimità à i provi ughjerni di
scempiu di a Leghji Liturali.
● Chjamarà dinò u Cullittivu à a mubilizazioni pupulari s’edd’ùn hè
intesu.
Ramenta u Cullittivu chì un sundaghju avìa palisatu chì ottanta par
centu di a pupulazioni corsa era favurèvuli à l’appiicazioni di a
Leghji Liturali : S’opponi dunqua u Cullittivu à i provi attuali di
scempiu di a Leghji Liturali.
DEVI FIRMÀ PATRIMONIU CUMUNU
U LITURALI DI A CORSICA !!!
U Cullittivu
Source photo :
U LEVANTE, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
U Levante, Unità Naziunale
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