Le
25 Aout 2007 : (Corse - Lutte Internationale) L’ETA a probablement
commis hier son premier attentat depuis la rupture officielle de la
trêve le 5 juin, en faisant exploser une fourgonnette devant la
caserne de la garde civile de Durango, blessant légèrement deux
gardes civils. Vers 3h30 du matin un commando a fait exploser une
fourgonnette chargée de "80 à 100 kg d’explosifs" contre la caserne.
Deux gardes civils ont été légèrement blessés par des bris de verre
soufflés par la puissante explosion qui a provoqué d’importants
dégâts matériels.
"Cela aurait pu être un authentique carnage", a
commenté sur place le directeur général de la police et de la garde
civile, Joan Mesquida. Le commando, a-t-il souligné, avait garé le
véhicule en marche arrière contre l’édifice où résident les
militaires et leurs familles, "pour augmenter les effets de
l’explosion". Juste avant l’explosion, deux hommes ont pris la fuite
à bord d’un second véhicule qu’ils ont ensuite apparemment fait
exploser dans une localité voisine pour effacer toute trace. Ce
véhicule avait des plaques d’immatriculation portugaises, "ce qui
semble confirmer que l’ETA disposerait d’un certain type
d’infrastructures au Portugal", a commenté Joan Mesquida. La police
espagnole avait déjà trouvé le 21 juin, dans le sud, près de la
frontière portugaise, un véhicule rempli de 130 kg d’explosifs loué
au Portugal et abandonné à la hâte à proximité d’un contrôle
routier. L’implantation avérée de l’ETA au Portugal serait une
nouveauté, ce mouvement agissant traditionnellement depuis la
France, où ses membres sont activement traqués par la police.
Collaboration
La police judiciaire portugaise a indiqué depuis
Lisbonne collaborer avec les autorités espagnoles "tout comme ce fut
déjà le cas, à d’autres occasions". L’organisation clandestine n’a
pas revendiqué l’attentat, mais "tout indique que c’est l’ETA", a
déclaré un porte-parole de la garde civile. L’ETA n’a pas non plus
averti par téléphone de l’imminence de l’explosion, comme elle le
fait normalement pour épargner des vies humaines, sauf quand elle
vise les forces de sécurité. L’ETA n’avait pas commis le moindre
attentat depuis l’annonce officielle, le 5 juin, de la fin de son
cessez-le-feu mais de nombreux coups de filet policiers ont été
effectués pendant ce temps des deux côtés des Pyrénées (18
arrestations, près de 400 kg d’explosifs saisis)."Nous étions tous
conscients que l’ETA voulait et pouvait commettre un attentat à
n’importe quel moment", a reconnu en conférence de presse la
vice-présidente du gouvernement Maria Teresa Fernandez de la Vega.
Le gouvernement espagnol a condamné "sans réserve" cet attentat qui
a suscité une vague de réprobations au sein de la classe politique.
Un dirigeant de Batasuna, Pernando Barrena, a rejeté la
responsabilité de l’attentat sur le gouvernement, l’accusant d’avoir
refusé pendant la trêve une offre de désarmement définitif de l’ETA
en échange d’un accord politique reconnaissant le droit des Basques
à l’autodétermination.
ETA se replace au centre de
l´actualité
·"Le seul destin de l’ETA est
la fin de la violence" a déclaré J. L. Zapatero au lendemain de
l’attentat de l’ETA à Durango
Le
"seul destin de l’ETA est la fin de la violence", a déclaré samedi
le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, qui
a à nouveau appelé à l’unité des partis politiques, au lendemain de
l’attentat perpétré par le groupe basque armé au Pays Basque.
L’organisation clandestine basque doit "être consciente que son seul
destin est la fin de la violence", a affirmé M. Zapatero lors d’un
meeting à Fonsagrada (Galice), où il s’exprimait publiquement pour
la première fois depuis l’attentat de vendredi.
Le chef du gouvernement socialiste
a à nouveau appelé à "l’unité des forces politiques" qui,
conjointement à l’action des forces de sécurité, est selon lui "le
seul mur" efficace face à la violence de l’ETA.
L’ETA a perpétré vendredi matin
son premier attentat depuis la rupture officielle de son
cessez-le-feu, le 5 juin dernier, faisant exploser une fourgonnette
devant la caserne de la garde civile de Durango (Biscaye) et
blessant légèrement deux gardes civils. Les spéculations allaient
bon train tout au long du week-end afin de savoir si l’ETA disposait
d’une structure où non (une
"petite" selon le ministre de l’Intérieur Rubalcaba, aucune selon la
police portugaise) au Portugal où se sont rendus hier des
spécialistes de la Garde Civile espagnole. Un des deux véhicules
utilisés pour l’attentat de Durango provenait du pays lusophone
voisin.
Explosion à Castellon dimanche
En outre,
craignant d’être repérés, des membres de l’ETA ont fait exploser
dimanche une fourgonnette dans la province de Castellon (est de
l’Espagne), sans faire de blessé, a indiqué lundi le ministère
espagnol de l’Intérieur. Ils ont fait exploser ce véhicule dimanche
à 19h dans une zone isolée, sans doute par crainte d’être filés par
la garde civile, après avoir été contrôlés par des agents samedi,
selon un communiqué de ce ministère. La fourgonnette avait été
dérobée vendredi dans les Landes, où un couple et leur enfant de 4
ans d’Orio (Gipuzkoa) ont été séquestrés par cinq membres du groupe
armé, pour éviter qu’ils ne dénoncent ce vol, a précisé le
communiqué faisant écho au modus operandi de l’attentat de
l’aéroport de Barajas le 30 décembre. Ils ont été libérés lundi par
leurs ravisseurs.
Interdiction d’ANV ?
Le
leader du Parti populaire (opposition conservatrice), Mariano Rajoy,
a pour sa part réclamé vendredi "la mise hors la loi du parti
indépendantiste ANV" (Action nationaliste basque), formation
politique sur le déclin relancée pour les élections municipales et
régionales de mai dernier en Espagne. ANV, parti majoritaire dans
plusieurs municipalités du Pays Basque sud, n’a pas condamné
l’attentat de vendredi. La loi espagnole des partis exige la mise
hors la loi de tous les partis ne condamnant pas la violence de
l’ETA, comme c’est le cas de Batasuna, interdit depuis 2003 en
Espagne. Si ANV "franchit les limites de la légalité, la loi sera
appliquée", a averti vendredi le ministre espagnol de la Justice,
Mariano Fernandez Bermejo.
L’appartement fouillé par les
enquêteurs antiterroristes depuis samedi à Commelle-Vernay, près de
Roanne (Loire), était un laboratoire d’explosifs de l’ETA, ont
indiqué les enquêteurs, toujours sur place dimanche en fin
d’après-midi, qui ont trouvé des documents établissant que la
planque avait été utilisée par l’ETA, qui y fabriquait des engins
explosifs. Les recherches ont continué hier. Le propriétaire de
l’appartement, époux d’une pharmacienne à la retraite, a expliqué
avoir loué l’appartement en janvier par le biais d’une petite
annonce à "un homme d’une quarantaine d’années, qui s’est présenté
comme un reporter photographe espagnol de
retour de Bagdad". Les loyers ont
été régulièrement payés jusqu’au mois d’août, où les locataires
n’ont plus donné signe de vie.
En outre un sac à dos contenant
des explosifs a été découvert samedi par un promeneur, à l’écart du
village de Souraïde a-t-on appris samedi auprès des enquêteurs. Le
sac à dos était partiellement enterré dans la montagne, sur les
hauteurs du village. Le promeneur a donné l’alerte en découvrant son
contenu. La gendarmerie a évoqué un possible lien avec l’ETA.
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Journal du pays basques, Unità Naziunale
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