Christophe Giannesini est incarcéré à la prison bois d’Arcy depuis
plus de 11 mois. On se souvient que son interpellation avait causé
un profond émoi auprès de la population du Taravu car elle a été
consécutive à l’affaire dite «de la plaque commémorative » dédiée à
la mémoire d’Emile Corticchiato que le F.L.N.C., lors de ses
obsèques, avait reconnu comme un de ses militants. Depuis,
Christophe Giannesini subit une incroyable détention préventive de
près d’une année, uniquement basée sur sa prétendue implication dans
la conception de la fameuse plaque.
Nous devons ici rappeler que cet hommage a déchaîné les
investigations de la police spéciale entraînant de nombreux tracas
pour la famille du défunt comme pour ses amis. Jamais, de mémoire de
corse, la police n’avait fait preuve d’un tel acharnement pour
réprimer ce que nous considérons être un traditionnel devoir de
mémoire à l’égard de l’engagement d’un patriote. En effet, après
avoir interpellé la famille en deuil et les proches d’Emile
Corticchiato, les forces de répression n’en sont pas resté là. Elles
n’ont pas hésité, dans un ultime sacrilège, à dérober la plaque,
puis à continuer les harcèlements visant à terroriser tous ceux qui
avaient un lien parental ou amical avec Emile Corticchiato.
Pour nous, Corses, le devoir de mémoire est partie intégrante de
notre identité et de notre culture. La mort est aussi sacrée que la
vie. Tous les peuples du monde honorent leurs résistants. Les nôtres
auraient-ils moins de valeurs que les leurs ?
Nos sépultures seraient-elles moins sacrées que leurs arcs de
triomphes et autre mont Valérien ?
Aurions-nous tort de rappeler par une simple plaque que les
résistants corses du XXI° siècle ne sont pas des soldats inconnus ou
abandonnés de leur peuple ?
Quoi qu’il en soit nous considérons que dans ce cas nous sommes tous
solidaires de ce fait, que nous sommes tous des femmes et des hommes
de ce pays qui continueront sans relâche à respecter les valeurs que
nous ont inculqué nos anciens et qui ont fait de nous ce que nous
sommes : des hommes épris de justice et de liberté et
perpétuellement en lutte conte l’arbitraire.
Le Comite Anti Répression tient ici à insister sur l’aspect
fortement symbolique de cette affaire, qui fait de Christophe
Giannesini le bouc émissaire de l’Etat Français qui veut empêcher
toutes les formes de manifestation honorant la mémoire d’un militant
ayant emprunté les chemins de la résistance nationale.
Nous assurons Christophe de notre entière solidarité et rappelons
qu’il sera jugé ce mercredi 29 novembre à Paris par un tribunal
spécialement constitué. 12 mois de détention préventive pour la
simple suspicion d’avoir commandé cette plaque sont une aberration.
Seule la relaxe de Christophe, même si elle ne peut faire oublier
les exactions des enquêteurs, peut rétablir la justice dans cette
affaire