Le
27 avril 2007 : (corse - Répression) Après plus de 24 heures de
garde à vue, Antoine Alessandri a été présenté à une Juge du
Tribunal Correctionnel (en préfabriqué plastiqué mainte fois, le
tribunal pas madame le Juge).
C'est Bunkérisée, une nouvelle fois, que la
justice a été rendu, dans une salle acquise à ce jeune corse victime
une nouvelle fois de l'acharnement répressif.
Dès 13h30, la famille, les amis, les sympathisants et
militants du mouvement national se sont réunis à cotés des
préfabriqués gardés par une légion de gardes mobiles, de CRS, de
policiers en uniforme et en civil. Il manquait que l'armée de terre,
les chars et les avions de chasse pour parfaire ce tableau colonial
et répressif.
Dès 14h00, à l'ouverture de la grille d'entrée (non
c'était pas un barre pont amovible), et la pose de la banderole du
Comité Anti Répression dessus, la situation était claire : "Il n'y a
qu'une trentaine de place, tout le monde ne peut pas entrer" lâchait
nonchalamment le responsable de la sécurité. Malgré les tractations
engagées, et le refus initial de faire rentrer tout le monde non
seulement dans la salle d'audience, mais aussi dans la cours du
préfabriqué, tout le monde se retrouva dans la cours après un
passage courtois mais discipliné en force.
Le procès débuta par l'historique de la journée du 21
avril que nous raconta Madame le Juge, qui dans un bilan de la
journée, nous rappela que les manifestants avec une sono sur un
camion que ca diffusait de la musique (locale?), que la
manifestation avait dégénérée, que des malheureux fonctionnaires de
police avaient été blessé (énumération du nombre par contingent de
police), du nombre de projectile lancée de la variété de ceux ci...
Mais les dires de Madame le juge restèrent dans la normalité dans ce
genre de procès.
Aux
questions de la Justice, Antoine Alessandri expliqua pourquoi il
avait participé à la manifestation en rappelant le soutien
indéfectible qu'il porte aux prisonniers politiques et notamment à
son père emprisonné depuis pratiquement 10 ans et dont le
rapprochement n'est toujours pas à l'ordre du jour, ni plus pour lui
que pour tous les autres prisonniers politiques corses condamnés. A
la question du "pourquoi du comment" de la pierre lancée contre le
"barre pont", Antoine Alessandri expliqua qu'il avait craqué et
lancer une pierre sur la grille sans intension de viser un policier.
Preuve à l'appui avec les photos prises par la police des quatre
coins du cours Napoléon... Il a avoué avoir lancé une seule et
unique pierre et malgré toutes les photos et films, la police ne
peut pas prouver les accusations du Policier "cordonnier" qui jure
avoir vu Antoine en tirer plusieurs.
"J'étais simplement venu à la
manifestation pour protester contre le fait que le gouvernement ne
procède pas, comme il l'a promis, au rapprochement des prisonniers
politiques corses dans des prisons proches de leurs familles", a
ajouté le prévenu.
Ces explications de sa présence dans la
manifestation, et de son geste unique, somme toute sans gravité,
puisqu'il a tiré sur une grille, a eu le don de faire sortir de ses
gons, Monsieur le Procureur de la République Sarkozienne (je prend
un peu d'avance sur le second Tour).
En effet la provocation du Procureur a consisté non
seulement à accentuer une gravité non établie mais à prendre à
partie Antoine Alessandri, son père (Petru actuellement incarcéré
qui ne pouvait donc répondre à ses accusations) et sa famille en
clamant avec véhémence que l'explication d'Antoine était une insulte
à la mémoire du Préfet Claude Erignac. Il a affirmé que Petru
Alessandri n'était pas un prisonnier politique (ni plus lui que tous
les autres en fait dans son argumentation), que le commando avait
tué un homme désarmé dans le dos, bref que c'étaient de lâches
assassins si on traduit le politiquement correct du Procureur.
"Vos propos sont injurieux
pour la mémoire du préfet Erignac, lâchement assassiné d'une balle
derrière la tête", "Il n'y a pas de prisonniers politiques en
France, votre père a été condamné pour un assassinat".
A cette provocation la salle fut prise d'une soudaine
envie de lui répondre de manière courtoise mais la dignité des
personnes présente l'emporta sur la volonté de lui expliquer le
point de vue du Peuple Corse. Monsieur le Procureur laissa aussi
sous entendre que la manifestation n'était pas légale puisque non
demandée en préfecture (tout le monde en Corse savait depuis plus
d'un mois, l'heure, la date et le trajet, si en plus il faut
l'autorisation de la kommandantur pour défiler sur notre terre...)
Pendant
ce temps dehors, alors que trois jeunes corses arrivaient pour se
rendre au tribunal, ils furent contrôlé par la BAC (Brigade Anti
Criminalité) et au moment où la situation allait devenir répressive,
la foule amassée au tribunal s'interposa pour empêcher les deux
policiers de la B.A.C d'aller plus loin. Policiers de la B.A.C qui
selon les informations avaient déjà effectué un repli stratégique le
soir de la manifestation afin d'éviter d'avoir l'explication du
point de vue du Peuple Corse alors qu'ils étaient en planque Rue
Fesch dans l'espoir d'interpeller un manifestant, c'était sans
compter une nouvelle fois sans la solidarité des corses entre eux.
Ce qui n'empêcha pas les policiers de la B.A.C de conserver la carte
d'identité d'un des jeunes, surement pour finaliser une
interpellation qu'ils n'ont pas pu faire devant le tribunal.
Dehors dans l'attente interminable et sous la pluie,
les personnes présente voulurent se réfugier sous le mini toit du
préfabriqué, ce que les forces de répression refusèrent pour des
raisons une nouvelle fois "débilesques" (j'invente moi aussi un mot
comme les deux présidentiables) puisque 5 minutes plus tard et une
pression physique supplémentaire du Peuple Corse, ils acceptèrent
malgré tout de reculer et de laisser les personnes s'abriter de la
pluie.
Une nouvelle fois Maitre Jean Giuseppi eu le don
d'expliquer à la cours que les actes (l'acte d'avoir tirer une
pierre sur une grille) d'Antoine Alessandri n'avait pas la gravité
annoncée par le Procureur de la République (Monsieur le Procureur
spécialiste des interviews d'après action des clandestins "ca aurait
pu tuer" "c'est un acte délibéré pour tuer").
Maitre Giuseppi remit aussi dans le contexte les
évènements et rappela au Procureur de la République que l'affaire
Erignac n'avait rien à voir avec le procès du jeune Alessandri, que
Petru avait été condamné et que son fils ne le voyait qu'une fois
tout les 5 mois, ce qui pouvait expliqué qu'il ait craqué le soir de
la manifestation. A l'accusation du Procureur sur le fait que la
manifestation était illégale, Maitre Giuseppi rappela que les forces
de sécurité n'avait pas annoncée selon la procédure habituelle une
demande de dispersion (le fameux, "dernière sommation avant faire
usage de la force" utilisé à Aleria en 1975 où deux policiers
avaient perdu la vie).
Maitre Giuseppi rappela aussi que sur les accusations
de la police et donc du procès verbal du policier "Cordonnier" (et
non l'inverse) qui reconnaissait Antoine Alessandri comme un des
plus virulents de la manifestation (qui auraient tiré plusieurs
pierres sur les forces de la répression), elles ne tenaient pas la
route puisqu'Antoine Alessandri n'était pas resté sur place plus
d'un quart d'heure après la fin du discours (preuve à l'appui
d'attestation de personne où il mangeait au restaurant).
La chose Ubuesque (c'est le bon mot?) dans ce procès
fut l'affaire du lance pierre et des billes retrouvées (pour l'un
encore avec l'étiquette du prix et pour les billes toujours dans le
sachet) dans un hangar près de la moto d'Antoine. Ces trois éléments
mis à bout par la Justice donnait qu'Antoine se serait promener armé
d'un lance pierre (arme de sixième catégorie) ce qui est interdit
sur la voie publique pour ceux qui ne le savent pas encore. Maitre
Giuseppi a une nouvelle fois expliqué que cette argumentation ne
tenait pas la route puisque ce lance pierre tout neuf et ses biles
neuves pouvaient être utilisée sur un terrain privé et que rien
reliait le lance-pierre et les billes à cette affaire. Toi le jeune
si tu possèdes à la maison quelque chose de légal, méfie toi de
l'interprétation de la justice lors de ton procès.
Enfin et pour finir, ce jeune corse, portait des
lunettes "Prada" et un teeshirt "5ième avenue" le jour de la
manifestation, Pascal qui lui aussi a pris 15 jours ferme deux jours
avant, portait à la manif, un bermuda de plage, des tongs et un
teeshirt. Pour le premier, ce sont des policiers en armes et
cagoulés qui ont débarqués à la maison à 6 heures du mat', pour le
second il a été pris dans un bar par une équipe de professionnel de
la répression.
Attention toi le jeune en Mendl, treillis, cagoule
(foulard), le GIGN où la légion étrangère risque de débarquer un
matin de bonne heure à la maison. Déjà qu'habillé "fashion", la
répression te considère comme un dangereux terroriste d'Al Quaida,
alors imagine si tu as des mendls et un treillis... Tu prend
"perpète"
Plus d'une centaine de personne se sont retrouvés
dans et devant le tribunal pour soutenir Antoine Alessandri sans
oublier le procès de l'autre jeune corse mineur qui passait en même
temps au tribunal pour enfant au Finosello. En espérant que la
justice aura été plus clémente et moins subjective que celle du
préfabriqué.
A la demande des jeunes corses présent le 21 avril 2007 le "cours
Napoléon" sera désormais appelé :
Source photo :
Sté "boGosse", Corse Matin, Eric (pour la corse Résistante) Unità Naziunale, Archives du site.
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Unità Naziunale
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