Le
30 octobre 2006 : Voici ci-après un texte publié par « A Voce di a
Cunsulta », journal édité par des militants à Paris il y a 33 ans.
Ce document permet de constater que le cri d’alarme lancé par les
militants Corses en 1973 est plus que jamais d’actualité. La
dépossession de notre terre et la population de remplacement
programmée (déjà importante) passant par la construction de «
hameaux nouveaux » sont là pour nous le démontrer.
Cette réflexion est soumise à
l’appréciation de tou(te)s les militant(e)s ainsi qu’aux exécutifs
des différentes organisations de Lutte. D’ores et déjà, nous
appelons les Corses qui se reconnaissent dans ces choix de lutte à
rejoindre la Cunsulta Naziunale, qu’ils fassent partie d’une
organisation existante ou qu’ils agissent à titre d’inorganisés.
Editorial du numéro 32 de « A Voce di a Cunsulta »,
3ème trimestre 1973
L’HEURE DU CHOIX...
Ceux de nos lecteurs qui,
depuis déjà quelques années, suivent et analysent attentivement les
colonnes de « A Voce di a Cunsulta » reconnaîtront volontiers que ce
journal avait annoncé et démontré à plusieurs reprises qu’un choix
s’imposerait fatalement un jour aux Corses.
D’autres voix que les nôtres,
exprimant également la pensée des autres mouvements militants
corses, d’une manière parfois identique ou parfois différente, mais
toujours pour les mêmes raisons, avaient lancé elles aussi un
avertissement semblable à nos compatriotes.
Et nous n’avions pas à jouer
aux prophètes car, avant même l’aveu formel que constitue le Rapport
de l’Hudson Institute quant aux solutions à apporter au problème
Corse, il nous avait été facile tellement l’évidence se précisait,
d’affirmer qu’un jour, irrémédiablement acculés dans une impasse
tant morale que physique, les Corses auraient à prendre leurs
responsabilités et à se prononcer pour un choix : Être ou ne plus
être Corses !
Ils auront été amenés à cette
extrémité parce que précisément de l’autre côté de la méditerranée –
pour ne pas dire de la barricade – un choix sur leur avenir a été
fixé depuis longtemps, en fait depuis plus de deux siècles.
Ce choix des autres,
c'est-à-dire de l’Etat Centraliste, des spéculateurs colonialistes
et des bradeurs de la Corse, parfois mis en sommeil pour les besoins
de leur cause, ne fait en sorte que réapparaître et s’affirmer – il
ne pouvait en être autrement – dans l’une des conclusions du Rapport
de l’Hudson Institute, établi comme on le sait à la demande même du
gouvernement français.
En effet, des deux solutions
proposées par ce rapport – les seules réalisables d’ailleurs – c’est
soit une Corse retrouvant sa personnalité par le fait corse reconnu
et accepté, soit au contraire la mutation de la Corse en une île
quelconque dans laquelle la notion de l’Être Corse aura disparu,
absorbé ou remplacé par une immigration massive de non corses et
c’est bien cette dernière solution, conforme aux vœux de ses
lointains prédécesseurs que l’Etat centraliste français a choisi,
lui !
En conséquence, il appartient
au Peuple Corse de déterminer lui aussi son propre choix, maintenant
et d’une façon irrévocable, en acceptant ou en refusant la
disparition totale à laquelle certains l’ont voué et dont il faut
être totalement inconscient pour ne point s’apercevoir qu’elle est
déjà amorcée.
Monstrueux génocide des temps
modernes, la disparition du Peuple Corse n’appellera cependant ni la
révolte physique des sens ni le trouble des consciences car elle
sera amenée par l’anéantissement de tout ce qui fait l’âme de ce
Peuple.
Que les Corses le sachent
bien, dans l’état actuel des choses ils ne peuvent compter que sur
leurs propres vertus pour survivre en tant que tels comme ils ne
peuvent entendre que leurs seules propres voix pour clamer leurs
malheurs. Ces voix ils ne les
entendront ni au Palais Bourbon, ni au Sénat, ni dans aucune réunion
des partis politiques français, ni en Corse même chez les chefs de
clans qui se disputent leurs suffrages.
En vérité, les voix qui
jaillissent du Peuple Corse qui veut combattre pour survivre ce sont
celles qui s’expriment à Castellare comme à Cateraghju, celles des
militants de tous nos mouvements corses qui appellent nos
compatriotes à vivre et à refuser l’enlisement, fut-il celui des
honneurs et des richesses, fut-il celui de la facilité que leur
offrait le centralisme colonialiste.
Ce sont celles des Patriotes Corses
qui demandent aux hommes et aux femmes de leur Peuple de ne cesser
d’affirmer qu’ils sont Corses jusqu’à la dernière fibre de leur être
et qu’ils entendent le demeurer toujours.
En ce qui concerne le choix
qui s’impose aux Corses, ils ne sauraient tolérer davantage que ce
respect de la légalité devienne le refuge ou le prétexte aux
lâchetés, aux abandons et aux renoncements, véritables motifs de
l’attentisme qui est encore l’attitude de certains qui se prétendent
Corses.
Corses, comment le seraient-ils ceux
qui se rendent complices du colonialisme qui étouffe la Corse,
ignorant d’ailleurs eux-mêmes qu’ils s’acheminent vers leur propre
fin car il n’est pas d’exemple qu’un tel maître ait épargné de tels
valets !
Dans les circonstances actuelles où
se joue l’avenir de notre île, il n’y a plus de place au sein de la
communauté Corse pour ceux qui attendent encore d’où va venir le
vent, car la diversité des mouvements existants comme celle des
voies qui s’ouvrent pour converger vers le même but, c'est-à-dire la
survie du Peuple Corse, permettent l’engagement de tous et réfutent
l’isolement volontaire.
Que ce soit au sein de ses
formations politiques, que ce soit avec les différents mouvements
Corses ou simplement dans ses amicales ou ses fédérations, chaque
Corse, selon ses sympathies ou ses convictions personnelles, a
réellement la possibilité de lutter pour la Corse ou tout au moins
d’aider l’action de ses militants en leur apportant son soutien
moral et matériel.
Dans ce combat le plus décisif qu’ait jamais connu le
Peuple Corse au cours de son existence et parce qu’il s’agit
précisément de cette existence, tous les Corses sont concernés et
aucune neutralité ne peut plus être admise.
Pour chacun comme pour tous, l’heure du choix est
arrivée !
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
U Filicone, A Voce di a cunsulta, Unità Naziunale
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