Le
31 octobre 2006 :
La chambre criminelle de la Cour de
cassation a ouvert la voie mardi au procès devant la cour d'assises
spéciale de Paris d'Yvan Colonna pour l'assassinat du préfet de
Corse, Claude Erignac, abattu le 6 février 1998. Elle a rejeté le
pourvoi formé par celui que le dossier présente comme le tireur.
"Je suis déçu
bien évidemment. On aurait pu penser que la juridiction suprême
aurait une vision moins obtuse du dossier", a réagi Me Pascal
Garbarini, l'un des avocats de Colonna, qui compte désormais saisir
la Cour européenne des droits de l'Homme.
Cette saisine
n'est cependant pas suspensive. Yvan Colonna devrait donc
comparaître au cours de l'année 2007 devant une cour d'assises
spécialement composée de magistrats pour les affaires de terrorisme.
Sa défense
souhaite que ce procès se tienne "avant l'élection présidentielle"
afin qu'il "entre dans le grand débat sur la justice", a précisé Me
Garbarini à l'Associated Press. "Nous allons faire des démarches en
ce sens", a-t-il ajouté, estimant que ce procès "doit faire figure
d'exemple".
La plus haute
juridiction a confirmé mardi un arrêt de la chambre de l'instruction
de la cour d'appel de Paris du 7 juillet dernier contre lequel Yvan
Colonna s'était pourvu en cassation. Colonna sera jugé pour
assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association
de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il sera
également jugé pour l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella, le 6
septembre 1997, au cours de laquelle l'arme du crime a été dérobée.
Le préfet
Claude Erignac a été abattu en pleine rue à Ajaccio le 6 février
1998. Le commando qui a commis l'assassinat a été démantelé en mai
1999, mais Yvan Colonna, présenté par certains de ses membres comme
étant le tireur, a pris la fuite.
Il n'a été
arrêté que le 4 juillet 2003 au cours du procès du commando devant
la cour d'assises spéciale de Paris. Il avait alors déjà été mis
hors de cause par ses accusateurs, mais a quand même été mis en
examen pour assassinat. Il a toujours nié les faits.
Contrairement
aux autres membres du commando, sa présence sur le lieu du meurtre à
Ajaccio n'a pas pu être établie par des relevés téléphoniques. Ses
avocats dénoncent le "postulat de culpabilité" de leur client énoncé
par les juges d'instruction.
Six hommes ont
été condamnés le 11 juillet 2003 pour avoir participé à l'assassinat
du préfet Erignac. Outre Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, qui
ont écopé de la perpétuité comme co-auteurs du crime, le guetteur
Didier Maranelli a été condamné à 25 ans de réclusion, le chauffeur
Martin Ottaviani et Marcel Istria à 20 ans. Joseph Versini a écopé
de 15 ans.
Depuis, Pierre
Alessandri, un ami d'enfance de Colonna, a pris sur lui le rôle de
tireur, mettant encore une fois hors de cause le berger de Cargèse.
Pour les
avocats de Colonna, la culpabilité de leur client est une
construction. "L'instruction n'a pas été faite convenablement. Nous
n'avons pas obtenu la reconstitution, ni que soient versés les
surveillances des RG de l'époque qui disaient que M. Colonna avait
une vie normale", a déploré Me Garbarini.
Jean Castela
et Vincent Andriuzzi, présentés comme les commanditaires de
l'assassinat, ont été acquittés par la cour d'assises d'appel le 22
février dernier.
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
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