|
|
A Riscossa Paisana Comité Anti Répression
Conférence de presse du 12 août 2005
Dimanche 7 août, les limites de l’intolérable ont été franchies dans une prison française. A la Centrale de Clairvaux, deux patriotes corses ont été lâchement agressés par des détenus. Philippe Fabbri a eu des côtes fêlées, la cage thoracique enfoncée, et se trouve aujourd’hui confiné à l’isolement. Le sort d’Alain Ferrandi est malheureusement plus préoccupant. Alors qu’il se rendait à une activité, quatre détenus l’ont sauvagement attaqué, utilisant des boules de pétanques, et se sont acharnés sur lui. C’est une véritable tentative d’assassinat. Rendus forts par l’effet de meute, ces chiens enragés l’ont laissé pratiquement pour mort. Transféré en urgence dans un hôpital de Troyes, il n’a pas pu être opéré sur place car seul un spécialiste de la neurologie pouvait effectuer cette opération. Alain Ferrandi a donc été transféré en urgence dans un autre hôpital, à Reims, pour être opéré d’un hématome à la tête. Le lendemain matin, la famille Ferrandi n’avait toujours pas de nouvelles de cette opération et ne savait même pas si Alain était toujours en vie… Cette attitude inhumaine des responsables de l’administration pénitentiaire est révoltante.
Les organisations ici présentes lancent un avertissement solennel à toutes les personnes qui s’en prennent aux patriotes corses, dans les prisons françaises. Désormais, nous ne tolérerons plus la moindre atteinte, physique, morale ou de quelque nature qu’elle soit, et d’où qu’elle vienne. Que les agresseurs n’oublient pas que nos prisonniers politiques ne sont pas seuls et qu’ils ont derrière eux leur peuple.
Si de tels événements se sont produits, ce n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une campagne haineuse menée par le pouvoir français, et relayée par de trop nombreuses personnes, y compris dans l’administration carcérale. L’entière responsabilité en incombe à l’Etat français. Messieurs les ministres de la France, vous avez appelé à la haine anticorse, vous avez réussi à faire naître une corsophobie généralisée qui a conduit un patriote corse sincère et totalement dévoué à sa cause, aux portes de la mort.
Alain Ferrandi est un père de famille intègre, qui a toujours travaillé dur dans sa vie et honnêtement. Contrairement aux allégations du secrétaire général adjoint du syndicat FO Pénitentiaire, Remy Carrier, Alain Ferrandi n’est impliqué dans aucun incident crapuleux et n’est jamais été victime d’un règlement de compte lié au phénomène de caïdat entre deux clans. Si Alain Ferrandi est aujourd’hui condamné à la prison à vie, c’est uniquement pour son engagement politique qu’il a toujours revendiqué, la tête haute. Nous ne reviendrons pas sur les déclarations indécentes de l’UFAP de Dijon qui suite à la tentative d’assassinat perpétrée sur Alain Ferrandi communique sur la sécurité de son personnel…
Nous appelons tous les partis, les mouvements, associations et individus de Corse à prendre enfin leurs responsabilités pour que cessent les injustices faites à nos prisonniers politiques. Nous appelons toutes les forces vives de notre peuple, hommes politiques de toutes tendances confondues à réagir à cette agression intolérable contre des Corses qui payent déjà le prix fort pour leur engagement en faveur de notre pays. Ce n’est pas une affaire politique nationaliste, c’est une affaire qui doit concerner tous les Corses et il est du devoir de chacun de le faire savoir. Nous attendions les réactions des « professionnels de la condamnation », mais nous constatons que pour eux, la vie d’un patriote corse vaut moins qu’un simple bâtiment vide, et l’on peut perpétrer des tentatives d’assassinats, leur compassion est sélective. Nous en prenons acte.
Aujourd’hui les organisations présentes à cette conférence de presse exigent que soit attribué aux patriotes corses emprisonnés un véritable statut de prisonnier politique. Nous rappelons que les prisonniers politiques, quand ils étaient reconnus comme tels, étaient regroupés et n’ont jamais eu à faire face à ce type de tentative d’assassinat. Face à la responsabilité de l’Etat français qui a été incapable d’assurer la sécurité et l’intégrité physique des prisonniers politiques corses, nous exigeons l’application immédiate des lois communes et des directives européennes et le retour immédiat des prisonniers politiques corses sur leur terre en attendant leur libération.
Nous assurons Alain Ferrandi et Philippe Fabbri et leur famille de notre totale solidarité.
Aujourd’hui, seule une résistance nationale, à tous les niveaux, pourra permettre à la Corse d’aller de l’avant. A Riscossa Paisana et le CAR organiseront dans les semaines à venir des manifestations pour faire entendre la voix du peuple.
A Riscossa Paisana / Comité Anti Répression |