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DE CES PAGES QUI SE TOURNENT… « Le journal de la Corse » dans son numéro 10 403 pour la semaine du 15 au 21 octobre nous a gratifié sous la signature d’un dénommé Pierre CORSI d’un article prétendant analyser sous le titre « La fin d’une époque » l’évolution de la solidarité envers les prisonniers politiques. Compte tenu des éléments avancés dans ce texte pour le moins subjectif, nous avons estimé devoir y répondre, ou tout au plus amener notre modeste contribution à un semblant de réflexion que la réalité contredit par les faits. M. CORSI prend pour référence de départ la dernière affiche du C.A.R. qu’il juge autant percutante qu’outrancière. Et d’affirmer en préambule « qu’elle révèle une réalité : celle d’une solidarité de moins en moins forte à l’égard des prisonniers nationalistes. Une page de l’histoire de Corse est en passe d’être tournée. » Cette introduction pour la moins hâtive en dit déjà long sur la portée recherchée de l’article : Démontrer une « passivité croissante » qui confine à l’essoufflement d’un mouvement de soutien. Il étaye un peu plus loin sa sommaire approche, défendant pour cela les positions du président de la collectivité territoriale et du président de l’exécutif de cette dernière, réduisant numériquement les différentes manifestations de soutien jusqu’aux soirées culturelles qu’il affirme rares… Bref M. CORSI excelle, excusons du peu, dans une approximation bien orientée dont il a le secret et que se complait à publier, depuis bien des mois notre fameux hebdomadaire. Avec particulièrement en ligne de mire une certaine conception de la lutte d’émancipation nationale. Mais quand on connaît la personnalité et la sinuosité du parcours politique du directeur général de l’hebdomadaire en question, pouvait – il en être autrement ? Pour notre part, nous nous inscrivons en faux lorsque l’on tente de défendre messieurs SANTINI et DE ROCCA – SERRA, prétextant leur prise de position sur la question du rapprochement. Si effectivement une motion a été adoptée à l’unanimité par l’assemblée de Corse, avant qu’elle ne soit réélue, elle n’a jamais été suivie dans les actes. Il a fallu une occupation symbolique de cette même assemblée, des discussions et échanges entre les représentants de la majorité des groupes à la Collectivité Territoriale et des décisions prises communément – décisions faut – il le rappeler qui ne saurait se confondre, et cela le C.A.R. l’a clairement précisé, avec une compétence judiciaire qui tout naturellement ne lui choit pas – pour tenter de dégager des pistes exploratoires. Nous faisions alors appel à son autorité morale. Malheureusement, « l’engagement républicain » pour citer M. CORSI, de messieurs SANTINI et DE ROCCA – SERRA a sans doute eu raison de ces échanges, laissant outre le C.A.R., des familles entières dans un total silence et ce, sans aucun doute, sous la pression de la férule gouvernementale. On a peut être les « maîtres que l’on mérite », suffrage universel oblige, mais cela n’oblige pas le C.A.R. a se taire, encore moins à renoncer à son combat qui prend appui sur les droits universels que sont les droits de l’homme. Et quand on sait avec quel mépris ostensible on a laissé perdurer cet insupportable silence face à une attente collective et des engagements pris, on peut même écrire que l’on a été plus que corrects en appuyant notre affiche de la légende « Ils s’en foutent »… On pourrait en dire plus sur cette médiocrité téléguidée qui sied si bien aux actuels dirigeants de la C.T.C. D’ailleurs, d’autres voix, différentes et divergentes de la nôtre, et pour d’autres domaines ont dénoncé publiquement cette inertie politique. Il est certainement plus facile pour M. de ROCCA – SERRA de parler de la Corse, de ses prisonniers et de leurs familles en compagnie du ministre de l’économie M. SARKOZY, , le temps d’une projection bien arrosé d’un film à Porti – Vecchju… ce même homme qui bafoue publiquement la présomption d’innocence à coups de bouteilles de champagne… Quant à considérer amenuisant un mouvement de soutien, nous préférons renvoyer M. CORSI aux différents rassemblements et manifestations organisées sous l’égide du C.A.R. ou de l’ensemble du Mouvement National qui, ces dernières années, de quelques centaines à plusieurs milliers, ont démontré un ancrage sur lequel nous le concevons, M. CORSI ne sera pas d’accord. Partageons toutefois avec lui cette appréciation qui voit le nationalisme beaucoup moins tributaire de la rue, et avec des concepts et idées désormais diffusées et partagées au sein même de notre société. C’est ainsi que plus de vingt mille corses ont clairement voté aux dernières élections territoriales pour un programme stipulant sans crainte LA LIBERATION DE TOUS LES PATRIOTES EMPRISONNES… Nous invitons également M. CORSI à sortir du cadre et de la vision bien étroits de son bureau et découvrir (ou redécouvrir) la réalité quotidienne du soutien organisée pour les prisonniers politiques et ces soirées qui loin d’être rares, continuent d’animer ce foyer de fraternité et de convivialité et ce, chaque fois en présence de plusieurs centaines de personnes. Pour le dernier mois de septembre, deux soirées mises en place dans la région de l’extrême – sud ont réuni malgré la proximité des dates tant à Porti – Vecchju qu’a Figari de très nombreuses personnes, des centaines de personnes… Ce qui a d’ailleurs valu à certains de nos membres de se faire récemment interroger par le Service Recherche de la Gendarmerie Nationale sur leur éventuelle participation à ces soirées… Selon ce point de vue M. CORSI, vous versez dans la contre – information… Enfin à considérer cet amenuisement à, entre autre, « l’image terroriste de plus en plus associé à l’action armée », nous vous renvoyons, sans verser dans l’excès, et en toute simplicité avec ces pages d’histoire ou les terroristes d ‘hier devenaient les résistants d’aujourd’hui et de demain. D’autres pages sont effectivement encore à tourner. Mais certainement pas pour notre part celles du « Journal de la Corse »… Avec toutes nos respectueuses salutations. Pour le Comité Anti Répression.
Mr Ulivieru SAULI
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