Le CAR s’indigne des conditions de détention des prisonniers
politiques corses
Le monde très fermé des prisons
est depuis quelques années mieux connu grâce notamment au docteur
Vasseur. Les Français savent désormais que les prisons hexagonales
sont la honte de la République française. La Corse et les Corses
savent aussi que l’on peut même attenter à la vie de nos prisonniers
dans ces prisons. Le CAR dénonce aujourd’hui une nouvelle atteinte à
l’humanité de l’un des nôtres.
Au cours d’un parloir du mois
de janvier, Marceddu Istria qui est incarcéré à la centrale de Saint
Maure a été victime devant sa compagne d’un malaise. Les
surveillants présents ont tout d’abord voulu le renvoyer dans sa
cellule, en arguant du fait que Marceddu ne « leur appartient pas »
car il « appartient à la police ». Après que sa compagne se soit
révoltée, le chef de détention a finalement accepté d’appeler les
secours. Les pompiers sont intervenus et non pas le SAMU qui
refuse de pénétrer dans cette centrale… Les pompiers ont demandé
à ce que Marceddu soit immédiatement hospitalisé. L’hôpital est très
proche de la prison, à seulement 7 kilomètres, ce qui laissait
penser que son hospitalisation serait rapide. Mais non, c’était sans
compter les lenteurs de l’administration. Marceddu Istria a dû
attendre 4 heures avant d’être transféré à l’hôpital… ce qui
fait une moyenne de deux kilomètres heure ! On a connu
l’administration pénitentiaire ou les autres forces répressives plus
rapides. Si Marceddu Istria avait eu un problème de santé plus
grave, il aurait eu le temps de mourir, sans que cela ne dérange
l’administration pénitentiaire.
Une fois hospitalisée, la
famille de Marceddu est restée 4 jours sans aucune nouvelle,
sans même savoir s’il était vivant. L’administration pénitentiaire
se bornant à répondre « il appartient à la police, même nous, on ne
peut pas donner de nouvelles ». L’hôpital se cachant derrière le
secret médical pour ne pas donner de nouvelles.
Marceddu Istria est déjà suivi
pour des problèmes d’hypertension, et il avait 20 de tension au
moment de son hospitalisation. On lui a fait passer un scanner de la
tête, car les médecins craignaient une rupture d’anévrisme. Vu le
temps qu’il a mis à rejoindre l’hôpital, si tel avait été le cas,
Marceddu Istria aurait eu le temps de mourir. Pendant ces 4 jours
d’hospitalisation Marceddu n’a pas eu la chance de rencontrer de
cardiologue, c’est tout juste si un neurologue est passé le voir
pendant quelques minutes.
Pendant ces 4 jours, Marceddu
Istria était dans une cellule sécurisé munie d’un sas et il a été
surveillé constamment par des policiers. Malgré cela, et alors qu’il
était sous perfusion, il est resté menotté et entravé sur son lit
d’hôpital pendant les 4 jours et les 4 nuits. Il n’a pas pu se
changer ni se laver correctement car les surveillants étaient partis
avec les clefs des entraves et des menottes !
Le CAR tient à rappeler à tous les
membres de l’Administration pénitentiaire que les prisonniers
politiques corses n’appartiennent ni à la police, ni à
l’Administration pénitentiaire, ni à personne. Ils sont les fils de
cette terre de Corse pour laquelle ils se sont battus et pour
laquelle ils ont tout sacrifié. Et si aujourd'hui, on les insulte en
les traitant de « terroristes », un jour l’Histoire de Corse leur
rendra hommage en les appelant « résistants ».
Cumitatu contr’à A Ripressione