Le
18 mars 2008 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) C'est le
journal du dimanche qui l'annonce, les Juges
Anti-corses comme l'ineffable Judge "Thiel" n'auront plus droit aux
largesses budgétaires de l'Etat nourricier. En effet, Thiel, se
verra prendre le métro et le train le week-end comme ces 7 collègues
et bientôt comme pas mal d'hommes politiques. Habitués aux
protections rapprochés le dimanche matin pour aller prendre sa
baguette de pain et ses croissants, le Juge Thiel ne décolère pas
depuis jeudi dernier, date à laquelle il a appris que sa protection
rapprochée serait réduite notamment le weekend... Il disposait
jusqu'à présent d'une voiture et de deux gardes du corps y compris
le weekend pour aller se promener dans sa lorraine natale. Il devra
prendre le train et se contenter d'un majordome, pardon, d'un garde
du corps... Avec ses réductions budgétaire, le gouvernement
Sarkozy risque de rendre "Azezzu" les enfants gâtés de la république
bananière.
Voici l'article du JDD :
Le juge
antiterroriste Gilbert Thiel est en colère. Jeudi, il a appris que
sa protection - comme celle de ses sept confrères - allait être
réduite, notamment les week-ends, pour raison budgétaire. Mettant en
avant le risque que cette décision implique, il a dit son courroux
par écrit. Mais les juges ne devraient pas être seuls. Bientôt, les
politiques connaîtront le même sort.
Il ne fait pas bon contrarier Gilbert Thiel. A 59
ans, le juge d'instruction antiterroriste, connu pour être doté d'un
caractère entier, n'a toujours pas appris la langue de bois. Jeudi
soir, son sang n'a fait qu'un tour quand il a reçu un coup de fil
d'un responsable du ministère de l'Intérieur. "Ce monsieur m'a
indiqué que la protection policière dont je bénéficie depuis douze
ans allait être réduite unilatéralement, et dès le lendemain, dans
un souci d'économie", raconte le magistrat, choqué et indigné.
Chargé des dossiers corses à la galerie antiterroriste du tribunal
de grande instance de Paris, Gilbert Thiel dispose à ce titre, et en
permanence, d'une voiture et de deux gardes du corps du ministère de
l'Intérieur pour ses déplacements. Un dispositif maintenu le
week-end, même quand il a le temps de faire un aller et retour dans
sa Lorraine natale. "On m'a annoncé de but en blanc que les
samedis et dimanches, j'allais devoir prendre le train, et avec un
seul garde du corps, tempête le magistrat. Est-ce que la menace
terroriste serait désormais plus faible le week-end et lors des
déplacements privés? La réponse est non. Dans ces conditions-là, des
gens décidés peuvent réussir à me faire la peau. Le préfet de Corse
Claude Erignac, qui était un ami, se rendait à un concert lorsqu'il
a été assassiné", rappelle le juge.
"Hors-service"
Furieux, Gilbert Thiel a aussitôt alerté toute la hiérarchie
judiciaire (le président du tribunal, le procureur de Paris, le
premier président et le procureur général de la cour d'appel), ainsi
que plusieurs hauts responsables policiers (DST, RG, PP...). Dans un
mail (lire
Le message du juge Thiel) qu'il leur a envoyé
vendredi, le juge ironise sur le tee-shirt avec la mention "hors
service" qu'il se propose de porter le week-end afin de
dissuader d'éventuels terroristes de lui tirer dessus. Plus
sérieusement, il entend dénoncer une "vision purement comptable",
qui ne tient pas assez compte des réalités et pourrait avoir des
conséquences graves. "La question posée, c'est: est-ce que la
France a encore les moyens de protéger huit juges d'instruction
antiterroristes?", expose Gilbert Thiel.
Au ministère de l'Intérieur, on explique qu'une réflexion est
effectivement en cours pour "rationaliser les moyens" dévolus
à la protection des personnalités au regard des menaces telles
qu'elles ont été réévaluées par l'Uclat, comme cela a déjà été
réalisé avec la réduction drastique des gardes statiques (les "plantes
vertes") devant les bâtiments sensibles. Fin 2007, une réunion
entre le directeur général de la police et le procureur général de
Paris a abordé la question spécifique des magistrats. Dans un passé
récent, Irène Stoller, chef de la section antiterroriste du parquet
de Paris, puis le juge Jean-Louis Bruguière, s'étaient vu retirer
voiture et gardes du corps après leur départ de la magistrature.
Aujourd'hui, d'autres magistrats antiterroristes en activité sont
concernés par les mesures de redéploiement, à l'exception de
Laurence Le Vert, qui a fait l'objet de menaces ciblées et sérieuses
d'ETA.
En fait, le Groupe de protection de la police nationale, en charge
de ces missions, n'a qu'une centaine d'hommes et croule sous la
tâche en cette période prolongée de plan Vigipirate renforcé. A mots
couverts, le ministère de l'Intérieur explique qu'en termes de
sécurité, les déplacements privés le week-end ne nécessitent pas
forcément deux gardes du corps et une voiture. Pour le syndicat Unsa-Police,
Jean-Claude Hoang-Phu en appelle au "bon sens" et confie que
"certains collègues ont parfois le sentiment d'effectuer une
protection de confort, voire de servir de chauffeur". Plus
généralement, une réforme est aussi envisagée pour la protection des
personnalités, notamment politiques. Les anciens ministres devraient
être concernés au premier chef. On peut s'attendre, là aussi, à des
protestations.
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
JDD, Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
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