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CUNFARANZA STAMPA 30 07 04 On se fiche des problèmes humains et quotidiens que vivent les détenus politiques corses. On se fiche de leur dignité, on se fiche des attentes de leurs familles, celles qui attendent pendant des années entre voyages et soucis financiers, le retour de la personne tant attendu. On s’en fiche et plus que ça, cette question essentiellement humanitaire n’intéresse vraiment pas ni le ministre français de la justice, M. PERBEN, ni le président de la collectivité territoriale, M. De ROCCA – SERRA, ni le président de l’exécutif, Mr SANTINI : ILS L’ONT JETEE AUX ORTIES !!! Souvenons – nous des promesses de M. SARKOZY, alors ministre de l’intérieur, accompagnés de Ms PERBEN et RAFFARIN assurant qu’une politique de rapprochement sans condition allait être mise en place. Souvenons – nous car une fois encore, un politicien faisait la démonstration que la politique c’était prendre les citoyennes et les citoyens de ce pays pour des demeurés à qui on peut dire tout et n’importe quoi ! Il se fera plus rapide, plus concret dès lors qu’il s’agit de remercier pompeusement le maire de Calvi en lui remettant une médaille… Et comme une médaille n’arrive jamais seule, celle – ci nous fait penser à celle reçu récemment par le juge Courroye sans doute remercié par M. Chirac pour un certain non – lieu des « frais de bouche » du couple présidentiel… Souvenons de la motion votée a l’UNANIMITE par la Collectivité Territoriale de Corse et qui demandait « au gouvernement de mettre en œuvre, dans les meilleurs délais, les dispositions appropriées permettant d’assurer, dans le respect du droit et de l’équité, le rapprochement effectif des détenus originaires de Corse de leurs familles ». Elle est restée sans effet, parce que non – suivie, jetée aux oubliettes par la nouvelle assemblée territoriale. Il y a quelques temps, le Comité Anti Répression et la nouvelle commission permanente de cette assemblée, rappelant l’urgence humanitaire de cette question, ont pu dégager un ensemble de pistes susceptibles de prendre en charge les données du problème posé. Une délégation représentant les tendances élues devait se rendre à Paris pour évoquer avec le ministère concerné la situation des prisonniers détenus et déportés. Evidemment , de renvoi en renvoi, cette réunion a purement été annulée : les motifs évoqués prêtent à sourire, ils se confondent entre la présence dans la délégation d’un élu nationaliste non – souhaité par le ministère de la justice, et le refus par le groupe nationaliste de rencontrer M. Villepin, ministre française de l’intérieur, alors en visite en Corse. A leur niveau ni M. De ROCCA – SERRA, ni M. SANTINI n’ont su faire valoir auprès du gouvernement français le caractère urgent à traiter, démontrant leur incapacité à explorer des voies possibles pour améliorer un quotidien carcéral affligeant et ce, dans le cadre précis de leurs prérogatives. A vrai dire, ils n’ont rien fait pour se faire entendre, s’asseyant sur la motion que M. SANTINI se targue avec nous d’avoir rédigée, s’affirmant comme de vulgaires pantins aux ordres d’un gouvernement qui ne les considère que comme de simples supplétifs… Ce constat amer et sans détour que nous faisons , traduit aussi notre sourde colère, celle des familles et des enfants qui ont encore cru et qui ne voient rien arriver. Celle bientôt de milliers de gens pour qui dignité et humanité ont un sens, face à un système qui ne régit que sur des considérants autoritaires et sécuritaires. Une colère également nourrie par les différents mouvements carcéraux qui ne peuvent en aucune façon être assimilés à un quelconque rapprochement. Ainsi Marcel ISTRIA s’est vu transféré à la prison de Saint Maur dans l’Indre, Pierre ALESSANDRI s’est vu transféré à Lannemezan, Alain FERRANDI s’est vu transféré à Clairvaux et Martin OTTAVIANI s’est vu transféré à Villepinte. Jean Philippe ANTOLINI qui peut bénéficier de la conditionnelle reste incarcéré à Fresnes. Seul Jean Luc ALBERTINI qui est « conditionnable » depuis le 1er décembre 2003 à été transféré à Borgu au même titre que deux autres détenus originaires de Toulon, bientôt libérables et qui s’étonnent d’un tel transfert sur la Corse, puisque éloignés de leur lieu d’incarcération et de leurs familles !!! Et durant tout ce temps, la répression politique continue, s’accélère, ne lésine sur aucun moyen fût-il sophistiqué, traduisant l’esprit réactionnaire d’un gouvernement sans aucune approche politique pour la Corse. Bonnet est peut être parti, lâché tel un fusible, mais la logique provocatrice et « barbouzarde » mise en évidence à son époque prévaut toujours. A l’affront d’un gouvernement et de ses pantins nous répondrons par la détermination et l’action. Nous remonterons à l’Assemblée de Corse, avec toutes les familles, toutes les personnes éprises de justice et de liberté, signifier à ceux qui se moquent et qui se taisent devant des droits humains lamentablement bafoués que nous ne renoncerons pas. Nous disons à M. de ROCCA – SERRA qu’il ne saurait trop longtemps prendre les gens pour des imbéciles, surtout lorsqu’il s’agit de souffrance et de déportation. Nous rappelons l’urgence d’un traitement global et humanitaire de la question des prisonniers politiques corses, et demeurons prêts à en discuter sérieusement avec toutes celles et ceux qui ont à cœur de faire aboutir ce sujet sensible . COMITE ANTI REPRESSION |