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VOCE POPULARE

Per una scola corsa di a liberta

II/ Le problème de l’éducation en corse. (In lingua francese)

 

L’école française s’est imposée en Corse en même temps qu’une paupérisation de l’île savamment concertée. Avec son idéologie républicaine mais anti-démocratique et, son culte des lumières très peu humaniste, elle a induit une acculturation sans précédent, contraignant à nouveau la jeunesse à s’exiler pour « s’en sortir » !

Aujourd’hui cette école de la discipline des corps, de la distinction par la connaissance fragmentée, de l’autorité scientiste et de la fidélité au sacrifice national ; cette école est morte.

Elle a laissé place à une massification qui a bouleversé ses institutions et ses repères. Cette réforme de l’éducation n’a pourtant pas modifié le préjudice de son prédécesseur. Privée de sa culture et privée de la mise à l’épreuve de celle-ci dans l’instruction, la jeunesse corse doit affronter la modernité sans techniques identitaires et sans esprit critique.

 

 

Le problème de l’enseignement se pose donc aujourd’hui en ces termes :

 

-          L’ignorance chronique des lieux de vie et d’habitat a conduit l’école républicaine à mépriser les cultures sans lesquelles le savoir et les compétences ne peuvent permettre de s’incarner dans une communauté. Comment les jeunes corses peuvent-ils acquérir les techniques nécessaires à habiter un lieu, à se disposer aux rencontres, à s’approprier un savoir ou à faire peuple par leur conduite ? Comment peut-on être soi-même et faire un choix de vie, en ignorant d’où l’on vient et en étant indifférent aux lieux de vie et de mémoire que l’on parcourt ? La jeunesse qui fréquente cette école ne connaît, ni ne pratique son histoire, sa géographie, sa langue ni sa culture.

 

-          L’exigence d’instruction ayant disparue de l’école moderne au profit de la régulation des flux vers le marché, comment les jeunes corses peuvent-ils acquérir un sens critique à l’égard de la consommation, du commerce, de la communication et du spectacle qui relève chez nous d’une forme pathologique ? La jeunesse qui fréquente cette école est préservée soigneusement des épreuves qui permettent de se forger une personnalité. Le système éducatif n’est pas un lieu habité où l’on s’incarne par ses productions, ni un lieu de rencontre où l’on se distingue par sa générosité, ni un lieu de dialogue où l’on apprend à écouter et à prendre la parole, encore moins un lieu de témoignage où l’on s’inscrit dans une filiation fondée sur l’amitié !

 

 

Nous sommes ainsi passés d’une école fondée sur les logiques carcérales de la discipline, de la distinction, de l’argument d’autorité et de culte du sacrifice à, une école qui épouse les logiques libérales de consommation, d’uniformisation, d’actualité et de  divertissement !

La première méprisait notre terre, notre culture et notre langue, la seconde y est tout simplement indifférente !

 

Qu’est-ce qui caractérise le mieux la pratique du système scolaire aujourd’hui ? Est-ce une exigence d’épreuves, de rencontre, de dialogue et de témoignage ou bien, un besoin impérieux de spectacle, d’uniformisation, d’actualité et de divertissement ?

 

L’école convient aux élèves et aux parents, qui ne la contestent que très peu dans sa structure, sa finalité et son fonctionnement, lorsqu’elle se médiatise dans le spectaculaire, lorsqu’elle ne distingue plus, lorsqu’elle divertit à parité avec les médias et bavarde de l’actualité, ou pire, fait l’actualité !

 

A ce rythme, les cours seront bientôt un spectacle pour un publique indifférencié qui vient se divertir des actualités.

 

Ne nous leurrons pas et ne leurrons pas les parents, l’école n’est plus un lieu de témoignage, d’instruction, de rencontre et d’épreuves !

L’école n’est ni le lieu de développement des facultés, ni le lieu qui permet d’œuvrer ce qui nous a été légué !

En revanche, elle est devenue le lieu de décharge de toutes les institutions qui n’ont plus les moyens de jouer leur rôle.

 

 

 

 

Le constat est facile :     

 

-L’école publique n’est plus nécessaire comme lieu d’épreuve, de rencontre, d’instruction et de mémoire mais comme garderie d’enfant à socialiser !

            -L’école publique n’a plus de finalité, sinon l’adaptation cynique aux impératifs de la modernité !

-L’école publique n’a plus de moyen  face à l’éradication moderne du désir qui a laissé place au besoin impérieux de consommation des enfants. Cela n’a jamais fait l’objet de la moindre réflexion, sinon en termes syndicaux, c’est à dire financier !

 

Rassurons les parents qui ne voient jamais dans la culture et l’identité corse que des symptômes de la fermeture, celles-ci n’ont toujours pas droit de cité dans ces camps d’activités multiples mais insensées !

 

 

Pour l’enseignement primaire et secondaire, Voce Populare interpelle le recteur et les partenaires du système éducatif:

 

-Qu’en est-il aujourd’hui de la transmission de notre culture et des techniques indispensables à vivre ensemble sur notre terre : langue corse enseignante, contenu d’enseignement, formation des maîtres et des personnels du secondaire ?

-Qu’en est-il aujourd’hui de l’exigence d’instruction dans le secondaire et le supérieur ?

-Qu’en est-il aujourd’hui des dispositifs qui permettent de soustraire l’enseignement au règne de la consommation, des échanges, de la communication et du divertissement ?

 

Pour Voce Populare l’enseignement de l’histoire de la Corse, de la géographie de la Corse et de la langue corse doivent s’insérer nécessairement dans un système éducatif corse dont la  finalité  ne peut être à nos yeux que la formation d’adultes capables d’habiter leur terre avec intelligence et générosité !

 

Il est donc urgent pour Voce Populare que se tiennent à la faculté de Corti des assises de l’éducation et de la formation sur ces points précis 

 

Pour l’enseignement supérieur, Voce Populare interpelle M Zuccarelli, les responsables de la C.T.C et le président de la faculté :

           

-Est-il raisonnable de financer une école de l’aventure à Bastia, qui conçoit l’avenir de notre jeunesse sur le modèle de l’exil, lorsque l’absence d’une école des arts et métiers digne de ce nom  nous conduit à accélérer le phénomène de l’immigration que nous ne maîtrisons pas ?

 

-Est-il raisonnable que les Corses soient privés de l’intelligence de leur pratiques en l’absence d’un département de sciences humaines pendant qu’on travaille à mettre en place une 1ère année de médecine dispensée ailleurs ?

 

 

 

Aujourd’hui, parce que les conditions ne sont plus réunies pour qu’un enseignement puisse avoir lieu et, parce que les conditions à la transmission de notre culture disparaissent, nous exigeons la mise en place des assises de l’éducation et de la culture corse à la faculté de Corti.

 

Nous sensibiliserons l’opinion publique dans les mois à venir par la distribution de 30000 tracts sur tout le territoire et interpellerons le recteur et les élus de la C.T.C sur ce problème qui conduit nos enfants à être privés d’avenir chez eux, en Corse !