Le
21 octobre 2008 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) Les
grands moyens ont vraiment été mis en oeuvre afin de résoudre une
tentative d'attentat commise le 7 janvier 2006 à Bastelica... avec
un engin inopérant
Dans Corse-Matin, le 9 janvier 2006, l'affaire avait
fait l'objet d'une « brève ». Un engin avait été découvert sous la
voiture d'un habitant de Bastelica, dans la nuit du 7 au 8 janvier.
D'entrée de jeu, les enquêteurs, relayés par les services de la
justice, précisaient que cet engin n'avait aucune chance de
fonctionner. Le dispositif de mise à feu n'étant relié... à rien !
Quelque
temps plus tard, on apprenait que la voiture visée appartenait à un
couple. Le mari est fonctionnaire à Ajaccio, la femme
(...)s'occupait d'aide à domicile pour plusieurs personnes âgées du
village.
Une plainte
avait d'ailleurs été déposée par la famille d'une de ces personnes
quelque temps avant. Les enfants soupçonnant très fortement l'aide à
domicile d'avoir escroqué leur parent âgé.
Cette
plainte qui a prospéré a fait l'objet d'une procédure et la dame
devrait être jugée prochainement par le tribunal correctionnel
d'Ajaccio.
A la recherche du corbeau
Restait à
clore l'affaire de la « tentative » d'attentat. Le couple visé avait
reçu à l'époque deux lettres. L'une précédant la découverte de
l'engin lui enjoignant de quitter le village. La seconde, quelques
jours après, réitérant cette injonction en précisant que la
prochaine bombe serait efficace... Et soudain, près de trois ans
après les faits, alors que cette famille réside toujours sur la
commune et que les esprits semblaient s'être apaisés, le juge
Bonifassi décide qu'il lui faut une expertise graphologique du quart
des habitants de la commune afin de débusquer le corbeau, à défaut
de prendre le poseur de bombe (factice)...
Le
magistrat instructeur est souverain dans la conduite des
investigations destinées à la manifestation de la vérité.
On est
cependant en droit de se poser quelques questions. Chacun sait qu'en
Corse les cabinets d'instruction croulent sous les dossiers.
Certains sont d'une gravité extrême. Et le juge Bonifassi, comme ses
confrères ajacciens et bastiais a « en magasin » des affaires qui se
sont achevées par des morts d'hommes. Il est saisi de faits relevant
du banditisme pur, rackets, attentats (réussis ceux-là) crapuleux,
braquages...
Le seul mystère
Dès lors,
la mobilisation de la brigade de recherches et de la gendarmerie de
Cauro pour cette affaire de corbeau villageois est pour le moins
surréaliste.
De plus la
commission rogatoire délivrée aux gendarmes devait manifestement
revêtir un caractère d'urgence pour qu'ils aient procédé avec autant
de précipitation.
Une
question demeure : dans quel but ? Et quel était le caractère
exceptionnel de cette affaire ?
C'est
aujourd'hui le seul mystère qui demeure...
Isabelle
Luccioni
DOSSIER :
Bastelica, la dictée, l'adn ou les empreintes
Source photo :
corsematin.com, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
corsematin.com, Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE |