Lundi
5 juin 2006 : Alors que le procès n'a toujours pas eu lieu, la
polémique s'installe durablement depuis
la prise de position de la LDH dans le dossier judiciaire des
Clandestini Corsi.
En effet, depuis cette annonce de se constituer
partie civile au procès des jeunes hommes corses des CC, les
réactions ne se font pas attendre.
Dans un premier temps, le comité d'aide et de soutien
aux CC s'est exprimé s'interrogeant sur les déclarations de la LDH,
puis A Riscossa Paisana a dénoncé cette prise de position
contradictoire lors d'une conférence de presse et c'est au tour du
Rinnovu de dénoncer l'attitude de la LDH dans le dossier.
Voici le communiqué dans son intégralité :
LDH et Clandestini Corsi communiqué
Rinnovu (02/06/2006)
La Ligue des Droits de l'Homme a
récemment annoncé par la voix de Jean Claude Acquaviva son intention
de se porter Partie civile dans le procès des Clandestini Corsi.
Rinnovu estime que ce choix de la LDH
d'utiliser pour envoyer un message à la société civile une justice
d'exception qu'elle dénonce dans le même temps est contradictoire.
Par ce choix la ligue porte une caution à cette juridiction dont la
police politique sévit chaque jour contre la lutte du peuple Corse.
Ce choix risque d'aggraver le verdict, il relève de l'
instrumentalisation clairement affichée d'un procès et de ses
inculpés à des fins de propagande idéologique. Les jeunes de
Clandestini Corsi, dans des prisons parisiennes depuis 600 jours
avec des conditions très dures et de fortes pressions d'autres
détenus, ont déjà été jugés et condamnés avant même tout procès. Ils
deviennent les boucs émissaires d'une situation qui les dépasse
largement. Ils subissent par ailleurs les lourdeurs de
l'administration pénitentiaires, le cas de Patrice GHIRONI en grève
de la faim est révélateur.
Il est impératif que ces jeunes arrêtent de subir un traitement de
faveur anti corse. Nous réclamons avec leur famille une véritable
justice, sereine et sans traitement d'exception, leur détention
provisoire n'ayant que trop duré.
Sur le fond du problème, nous restons persuadé que la dérive de
jeunes qui avec une vision restrictive, stigmatisent violemment une
communauté, est directement liée à la politique coloniale qui niant
notre droit d'exister en tant que peuple nous impose sa politique
d'immigration et son modèle d'intégration en échec sur le sol
français et qui malheureusement a atteint ses limites en Corse
aussi.
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Unità Naziunale, U Rinnovu
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