Le comité a demandé un procès
rapide et équitable.
Rapide, le mot est surement
différent d'un pays à l'autre, mais quoi qu'il en soit, il est
fixé si tout se passe bien, en octobre 2006. A cette date, ces
jeunes corses auront passé 23 mois en préventive, dans un
dossier ou pratiquement tout était bouclé lors des
interpellations.
Interpellations sous l'œil des
caméras de Télévision, par la DNAT, les services spéciaux de
l'Etat français. Que l'on soit d'accord ou non avec les CC, une
porte enfoncée, une arrestation par la DNAT, sous les caméras
complaisantes des télévisions en mal d'information choc, doit
être dénoncé.
Force est de constater qu'il
fallait pour la police et la presse montrer que "le groupe
raciste CC" était hors d'état de nuire. Il fallait marquer le
coup médiatiquement, politiquement et de manière spectaculaire :
L'arrestation de jeunes corses par des hommes surarmés et
encagoulés. Facile à faire en corse, moins en banlieue
parisienne ?
Ces jeunes ne sont pas des
enfants de cœur, mais ce ne sont pas non plus des membres
d'Al-Qaïda. Surtout quand on connait, le comment du pourquoi,
grâce à la lecture d'articles de presse du Journal de la Corse
ou du mensuel Corsica.
Un amateurisme, frisant le
comique (arme factice lors de la conférence de presse) et
frisant le n'importe quoi (une concoction artisanale explose
dans le coffre d'un des jeunes en plein après midi), des
opinions politiques multiples, aucune cohésion dans les actions
et dans les revendications. Des jeunes en mal de société, en mal
d'identité, que personne n'a entendu ou voulu entendre. Des
jeunes corses qui, sont la représentation de la jeunesse
actuelle, dépolitisée, déculturée, dont les mythes oscillent
entre Tony Montana et Jean Baptiste Acquaviva.
En quoi la
jeunesse corse diffère de celle des banlieues françaises ?
Surement par la différence dans
l'expression violente, les uns brulent, les autres plastiquent.
Le
soutien existe il ?
Une pétition aura réuni la
bagatelle de 8000 signatures, ce qui démontre au grand dam de
ceux qui les ont déjà enfermé pour 20 ans derrière des barreaux
sordides d'une prison française, que ces jeunes ne sont pas
isolés et coupés de la corse et des corses.
Soutenir ces jeunes est il un
soutien aux actes ?
Le comité annonce clairement la
couleur : "Nous précisons bien que nous ne défendons en aucun
cas ce qu'on put faire nos enfants, c'est à la justice de se
prononcer et c'est vers ce but que nos actions sont
orientées". Voilà qui devrait fermer les revendications des uns
et des autres sur une quelconque politisation de ce comité et
voir de ces jeunes incarcérés.
Au final, l'idéal de lutte de
ces jeunes "ni raciste, ni nationaliste" risque d'être la
définition de l'engagement des Clandestini Corsi.
Que va démontrer le procès ?
La responsabilité collective de
tous ceux qui en Corse ont laissé l'individualisme s'installer
progressivement dans nos villes et villages, tous ceux qui ont
laissé le terrain social à l'abandon, qui ont ghettorisé et
banlieurisé la corse. Aux nationalistes corses qui n'ont jamais
pris le temps d'écouter la jeunesse en mal d'identité, jamais
pris le temps de conscientiser les jeunes, espérant surement
tomber un jour sur une génération spontanée de Pasquale Paoli ou
de Ghjuvan'Battista Acquaviva. Aux parents qui dans une société
de consommation, mondialisé et globalisé, font de l'enfant Roi,
ne remettant jamais en cause l'éducation donnée. Le problème
vient toujours de l'autre.
A ceux qui font de l'offre et la
demande "t'en veux" un idéal de vie pour sortir de la crise en
prônant l'argent facile comme travail, ou pour être à la mode en
consommant toutes sortes de drogues.
A cette politique d'immigration
coloniale que l'on nous impose sans nous demander notre avis,
cette criminalisation d'un peuple corse dans son ensemble, par
des poncifs habituels que les corses sont racistes, xénophobes,
terroristes et assassins.
La LDH et le procès
L'aspect pédagogique de la LDH
me parait bien peu important au regard de 23 mois de détention
que ces jeunes ont passé à réfléchir sur l'engagement au sein
des CC. La pédagogie viendra du procès et des déclarations de
ces jeunes, sur le pourquoi de cet engagement dans une structure
clandestine (qui n'avait que le nom) et sur l'analyse 23 mois de
réflexion sur la légitimité de ces actes. Mais la LDH est dans
son rôle, rien de plus.
Un non évènement et une perte de temps en polémiques stériles.
I CC et la LLN, incompatibilité
d'humeur ?
Les mêmes actes (attentats,
menaces), les mêmes moyens (engins explosifs, bombages), les
mêmes modus operandi (clandestinité, cagoule, discrétion,
cloisonnement). Mais la comparaison s'arrête t elle là ? En
grande partie oui, parce que les revendications des Clandestini
Corsi tenaient plus du discours de comptoir que du discours
révolutionnaire, structuré et dont la sémantique "LLN" était
bien maitrisée. Ceux qui voudraient voir en eux, une
structuration clandestine raciste réfléchie se trompe
lourdement. Sans enlever le caractère raciste des actes ou des
propos dans les revendications, il faut remettre à sa place et
dans un contexte, les agissements de ces jeunes. Rien ne
légitime ou ne justifie les actes, mais pour comprendre pourquoi
ces jeunes ont dérapé pour ne pas dire Peter un câble, il va
falloir analyser ce qui se passe en corse, et notamment dans des
quartiers sensibles. L'inertie des pouvoirs publics à faire
respecter la loi sur les trafics en tout genre, et la petite
délinquance montante, faite d'incivilité et de violence au
quotidien.
Le corse devient une banlieue
française et nous la regardons changer sans pouvoir intervenir.
Oui mais pour combien de temps?
Ce procès à
venir n'est t il pas l'occasion pour le mouvement national
d'aborder le sujet des flux migratoires sans tabou et d'enfin
d'écouter cette jeunesse corse qui n'en peux plus d'être écartée
ou ignorée depuis des années?
Informations Unità Naziunale :
Le site du
comité de soutien :
http://perso.wanadoo.fr/caspjcc/
La lettre
d'un jeune CC emprisonné au Journal de la Corse:
Lettre de R.F. écrite en
prison
Madame, Monsieur,
Je suis actuellement dans le cadre de l’enquête «
clandestini corsi » en détention
provisoire et je viens de lire votre article dans le
JDC. Je l’ai beaucoup apprécié parce c’est le
premier article qui s’approche de la vérité.
Nous avez su
analyser le problème au-delà du racisme. Nous
sommes en fait une bande de copains qui avaient
décidé de stopper le trafic de drogue, puis nous
avons tout mélangé suite aux manifestations, la
drogue, la langue corse,
l’immigration,
l’exclusion de notre jeunesse vis-à-vis de l’état
qui pense avoir à faire aux nationalistes, donc une
future source de problèmes à ses yeux. Nous avons
été reçus par M. Zuccarelli peu avant nos actions,
pour lui expliquer nos problèmes. IL s’est contenté
de dire qu’il ne voulait rien savoir et il est parti
dans un débat sur les jeux olympiques. C’est dire
s’il n’a rien compris à notre situation. Bien sur
qui aurait envie d’entendre une bande de jeunes sans
avenir ? Le constat actuel est qu’il y a des jeunes
en prison et que le problème est toujours là. Et ça
ne va pas s’arranger pour autant. Nous sommes tous
séparés avec interdiction de communiquer et surtout
en isolement 22 heures sur 24 à cause de notre
étiquette de racistes. Est-ce que nous méritons un
tel sort ? Est-ce que la justice ne nous a pas
confondus avec un « vrai » groupe nationaliste
radical ? Nous ont-ils pris au sérieux ? Nous le
sauront assez tôt j’espère, parce que au train où
vont les choses on risque de passer nos plus belles
années en prison et, on s’en doute, sans aucun
avenir à la sortie.
Avec mes salutations.
Trois sujets
récents sur les CC sur le forum :
http://www.unita-naziunale.org/agora/viewtopic.php?t=87
http://www.unita-naziunale.org/agora/viewtopic.php?t=386
http://www.unita-naziunale.org/agora/viewtopic.php?t=504
Une soirée
de soutien :
Elle aura lieu à la
salle des fêtes de Venzolasca le vendredi 16 juin
2006 à partir de 21h avec l'Arcusgi, Orizonte, I
Mantini. 10€ |